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La force d'une équipe, la force de la Coupe Davis

Maxime Dupuis

Publié 22/11/2018 à 19:36 GMT+1

COUPE DAVIS – Yannick Noah entame vendredi son dernier week-end à la tête de l’équipe de Coupe Davis. Ces trois jours seront également les derniers de l’épreuve sous sa forme actuelle, avant la grande révolution de 2019. Par ses choix et son discours, le capitaine des Bleus l’a indirectement mise en avant. Une dernière fois.

Les Bleus lors du tirage au sort de la Coupe Davis

Crédit: Getty Images

Yannick Noah aime la Coupe Davis. Viscéralement. Il suffit de l'écouter en parler, ne serait-ce que quelques instants, pour en être persuadé. Pas besoin de beaucoup plus de temps pour comprendre qu'il abhorre ce qu'elle deviendra l'année prochaine : une compétition Canada Dry, qui n'a que l’étiquette pour rappeler le produit.
Ce week-end, "Captain Yannick" dirigera sa dernière rencontre à la tête de l'équipe de France avec l'ambition de décrocher un quatrième Saladier d'Argent. Et puis il partira. Tête haute ou basse. Mais avec le sentiment du devoir accompli et, surtout, d'avoir dit ce qu'il avait à dire au sujet de l'avenir de la Coupe Davis. Il en a d'ailleurs remis une couche mardi devant les présidents de l'ITF et de la FFT au cœur d'un diner officiel où David Haggerty et Bernard Giudicelli ont dégusté.
Jeudi à l'issue du tirage au sort, lorsqu'il a dû expliquer le pourquoi du comment il avait préféré Chardy à Pouille, Noah n'en a pas remis une couche. Ce n'était ni le lieu, ni le moment. Mais à sa manière et dans ses termes, le vainqueur de Roland-Garros 1983 a rappelé ce qu'était la Coupe Davis et son essence.
On est une équipe
Choisir, c'est renoncer. Et faire des malheureux. Jeudi, Yannick Noah en a fait un en la personne de Lucas Pouille, laissé sur le bord du court, au moins pour le premier jour de la finale. Lucas Pouille, c'est l'homme qui avait ramené la coupe à la maison l'hiver dernier, ici même. C'était, sur le papier, un incontournable de ce France - Croatie. Et puis, patatras… Noah en a décidé autrement. Jeudi midi, il ne fallait pas être grand clerc pour se douter que quelque chose ne tournait pas rond quand on a vu le Nordiste pénétrer sur la terre battue lilloise, casquette vissée au possible sur le crâne, tête basse et moue des mauvais jours.
Le Français, 32e joueur mondial, a été trahi par son langage corporel mais pas par sa langue, quand il a pris place sur le podium pour participer à une des conférences de presse les plus tristes de sa jeune carrière. "Ce n'est pas un moment compliqué, a-t-il réfuté. Comme je le dis à chaque fois, on est une équipe et il fallait choisir."
Yannick Noah a été un peu plus prolixe et, s'il a laissé entendre que la forme du moment et l'impression positive laissée par Chardy ces derniers jours avaient pesé lourd dans la balance, il n'a pas cherché à mettre les hommes en avant. Mais l'équipe. La seule force de cette équipe de France alors que ses membres sortent d'une année très compliquée où aucune lumière bleue n’a illuminé le circuit ATP.
"On a quasiment joué tous les tours avec des équipes différentes, c'est notre force, a-t-il rappelé. C'est cette cohésion, cette faculté pour des joueurs de l'extérieur, pour des remplaçants, à rentrer, assurer et performer. C'est notre force. On va l'utiliser, on va mettre tous les atouts de notre côté pour essayer de gagner trois points et neuf sets." A l'heure des adieux et par ses choix, Yannick Noah a rappelé, par nécessité autant que par conviction, combien la Coupe Davis est et restera une compétition à part. La force de cette équipe de France, c’est aussi la force de la Coupe Davis. Pour quelques heures encore.
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