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Coupe Davis : Trois ans après, la nouvelle formule peine toujours à convaincre

ParAFP

Mis à jour 19/09/2022 à 16:27 GMT+2

COUPE DAVIS - La phase de poules de la Coupe Davis n'a pas eu le succès populaire escompté la semaine dernière. Depuis sa réforme par la Fédération internationale de tennis (ITF) et le groupe Kosmos de Gerard Piqué en 2019, l'épreuve a perdu de son sel, tant pour les spectateurs que pour les acteurs qui soulignent les problèmes d'organisation. Les stars du jeu l'ont d'ailleurs désertée.

Les tribunes vides lors de France-Belgique en Coupe Davis en 2022

Crédit: Getty Images

La Coupe Davis version Kosmos n'en finit plus de décevoir. Trois ans après la grande réforme, l'épreuve centenaire n'a toujours pas conquis les coeurs, bien au contraire. En l'absence de la plupart des grands noms du circuit, le public était clairsemé dans les tribunes et l'ambiance morose dans les quatre villes où s'est terminée dimanche la phase de groupes.
Le format plus que centenaire de la célèbre compétition par équipes nationales avait été passé à la trappe en 2019 après le rachat de ses droits d'organisation par la société Kosmos, soutenue notamment par le footballeur barcelonais Gerard Piqué. Finis les quatre tours s'étalant de février à décembre, finis les matches en cinq sets, finis aussi les duels nation contre nation, chez l'un des adversaires, gages d'une ambiance souvent enflammée, la fameuse ambiance "de Coupe Davis".
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Arthur Rinderknech et Nicolas Mahut lors de France-Australie en Coupe Davis.

Crédit: Getty Images

Déjà modifiée depuis sa conception, la nouvelle formule, bien plus compliquée que l'historique, est cette année la suivante : un premier tour éliminatoire (que la France a franchi en mars à Pau contre l'Equateur), puis une phase de poules dans quatre villes (fatale cette semaine aux hommes de Sébastien Grosjean) et enfin la phase finale dans un seul lieu, cette année Malaga en Espagne (22-27 novembre) dans le format quarts, demies et finale.

Les tribunes sonnent creux

Le but était de regagner l'intérêt des médias et des fans, qui s'émoussait depuis longtemps en raison du manque d'implication des meilleurs mondiaux, dissuadés, croyait-on, par l'étirement de la compétition sur une trop longue période. Mais force est de constater que les organisateurs ont manqué leur cible. Beaucoup de grands noms se sont abstenus cette semaine : Rafael Nadal, Alexander Zverev, Novak Djokovic, Nick Kyrgios, Marin Cilic et d'autres pour des raisons diverses et variées.
Répartie à présent dans quatre poules et quatre villes (Glasgow, Bologne, Valence, Hambourg), la phase de groupes réunissant 16 équipes au lieu de 18 en 2021 s'est déroulée dans un relatif anonymat médiatique, pas aidée par la retraite de la légende Roger Federer annoncée jeudi. Elle n'a pas non plus attiré les foules, comme on a pu le voir et l'entendre dès le premier match opposant mardi l'Australie à la Belgique, disputé dans une ambiance bien morne à Hambourg. Même pour la rencontre entre l'Allemagne et la France, mercredi, les tribunes étaient loin d'être pleines, quelques milliers de personnes seulement ayant payé le prix élevé des places (plus de 60 euros).
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Sébastien Grosjean perdu dans ses pensées lors de la Coupe Davis 2022

Crédit: Getty Images

"J'ai été choqué quand j'ai vu le prix du billet", a déclaré l'Allemand Jan-Lennard Struff après sa victoire contre le Français Benjamin Bonzi mercredi. "C'était absolument compréhensible que peu de fans soient venus parce que c'est simplement trop cher. C'est une honte", a-t-il ajouté. Le fait de disputer des matches en semaine, à des horaires tardifs, a également joué : à Glasgow, des spectateurs ont dû quitter les tribunes avant la fin du double décisif des Britanniques face aux Américains mardi, la rencontre s'étant achevée aux alentours d'une heure du matin heure locale.

Des rencontres sans enjeu, un calendrier inégal

"L'an dernier, nous avions eu 65.000 spectateurs lors de la phase de groupes. Cette année nous sommes au-delà de 105.000 (113.268 annoncés finalment, NDLR)", a préféré relever David Haggerty, le président de la fédération internationale de tennis, en conférence de presse dimanche. Enric Rojas, patron de Kosmos Tennis, a confirmé à cette occasion que les mêmes quatre villes abriteraient la phase de groupe l'an prochain, à condition que les nations où elles se trouvent se qualifient.
Sur le plan sportif, les joueurs n'ont pourtant pas démérité, offrant parfois des oppositions de haut vol. Félix Augier-Aliassime a ainsi créé la surprise en battant le nouveau numéro 1 mondial Carlos Alcaraz, tout juste titré à l'US Open, ce qui a permis au Canada de dominer l'Espagne à Valence après un double décisif. D'autres rencontres ont également alimenté le suspense jusqu'au bout des doubles : France-Allemagne, Pays-Bas - Grande-Bretagne...
Le passage de poules de quatre équipes à trois a eu un avantage : la fin des calculs savants de l'an passé pour déterminer les deux meilleurs seconds parmi les six poules. Mais le format comporte toujours des incongruités, comme ces rencontres sans le moindre enjeu disputées une fois les équipes éliminées, (Belgique-France samedi, Grande-Bretagne-Kazakhstan dimanche), ou le calendrier inégal, certaines équipes bénéficiant d'un jour de repos supplémentaire avant des rencontres cruciales. Un défaut qui n'existera pas lors de la phase finale à Malaga, où l'on compte sur le public espagnol pour redonner de l'élan à ce monument du sport en péril.
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