Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

De la sensation de Melbourne au sacre de Londres : La folle année de Tsitsipas

Laurent Vergne

Mis à jour 18/11/2019 à 18:58 GMT+1

Des très hauts, quelques très bas au cœur de l'été, et un dénouement en apothéose avec son titre au Masters de Londres : Stefanos Tsitsipas a vécu une année 2019 riche en émotions. Le jeune Grec s'est imposé comme un personnage central du circuit. Sans doute pour de très longues années.

Stefanos Tsitsipas.

Crédit: Eurosport

20 janvier : La sensation

Open d'Australie
8e de finale
Victoire contre Roger Federer 6-7, 7-6, 7-5, 7-6
Après un début de quinzaine à l'arraché, Stefanos Tsitsipas aligne trois victoires en quatre sets contre Matteo Berrettini (tiens), Viktor Troicki et Nikoloz Basilashvili. Pour le deuxième huitième de finale de sa carrière en Grand Chelem, il affronte Roger Federer, double tenant du titre. Pas intimidé pour deux sous, le Grec montre ce jour-là qu'il est taillé pour les grandes scènes. Il sauve les douze balles de break obtenues par Federer et s'impose en quatre manches sur la Rod Laver Arena. C'est une énorme sensation. Il y a, dans cette victoire contre son idole d'enfance, un parallèle évident avec celle du Suisse en 2001 à Wimbledon contre Pete Sampras. C’est son acte fondateur.
Ce qu'il a dit : "On sait tous ce que Roger a accompli dans le tennis. Je me suis revu en train de le regarder jouer à la télé. J'ai réussi à rester fort et à finir ce match, à battre mon idole. Mon idole est devenue mon rival aujourd'hui. Cette balle de match va rester dans ma mémoire toute ma vie."
picture

De l'audace et un mental de fer : Comment Tsitsipas a déboulonné Federer

24 février : Titré à Marseille

Marseille
Finale
Victoire contre Mikhail Kukushkin 7-5, 7-6
Battu d'entrée à Rotterdam, Stefanos bougonne. Il envisage de zapper Marseille mais décide finalement de s'aligner. Bien lui en prend. Il ne perd pas un set de la semaine et décroche son premier titre de la saison, le deuxième de sa carrière, en battant Goffin puis Kukushkin en demie et en finale. Un petit mois après sa brillante campagne australienne, il confirme, et se retrouve désormais aux portes du Top 10 pour la première fois de sa carrière.
Ce qu'il a dit : "Je ne devais pas jouer parce que je ne me sentais pas super bien, c'est vrai. Mais je me suis éclaté toute la semaine et j'ai joué des gros matches. J'ai prouvé que je pouvais gagner en confiance au fil des tours. Maintenant, pour la suite, j'espère gagner un grand tournoi. Peut-être dès cette saison."
picture

Tsitsipas Marseille

Crédit: Getty Images

11 mai : Il terrasse Nadal

Masters 1000 Madrid
Demi-finale
Victoire contre Rafael Nadal 6-4, 2-6, 6-3
Après deux mois pleins, Tsitsipas connait un début de printemps un peu plus laborieux (4 victoires et 4 défaites entre début mars et mi-avril). Mais il se relance en décrochant son deuxième titre de l'année, à Estoril. A Madrid, il sort d'abord Zverev en quarts avant de signer un nouvel exploit en battant Rafael Nadal en demi-finale. A moins de 21 ans, il compte désormais au moins une victoire contre chacun des trois géants du circuit. Et si le cadre est moins prestigieux qu'à Melbourne, dominer Nadal sur terre battue vaut bien une victoire en Grand Chelem pour un si jeune joueur. D'autant que Nadal l'avait laminé lors de leurs trois premières confrontations.
Ce qu'il a dit : "Je ne devrais pas dire ça, mais j'avais presque perdu espoir contre lui. A Melbourne, ça avait été très dur de perdre comme ça. Alors je suis heureux, fier mais surtout soulagé. Et le battre sur terre battue, c'est encore plus spécial."
picture

Celle-là, Tsitsipas s'en souviendra : les temps forts de sa victoire contre Nadal

2 juin : La grande frustration

Roland-Garros
Huitième de finale
Défaite contre Stan Wawrinka 7-6, 5-7, 6-4, 3-6, 8-6
Comme en Australie, il atteint la seconde semaine. Comme en Australie, il retrouve en huitièmes de finale une grande figure du tennis suisse. Cette fois, c'est Stan Wawrinka. Sur le court Suzanne-Lenglen, les deux hommes offrent un spectacle formidable. Un des matches de l'année, à coup sûr. Cinq sets et plus de cinq heures d'un tennis merveilleux. Contrairement à Melbourne, Tsitsipas manque de réalisme. Il aurait pu, aurait dû remporter ce match, mais à l'image de ses huit balles de break manquées dans le dernier set, il n'a pas su porter le coup fatal. Tennistiquement, du très haut niveau, mais cette défaite va lui faire mal.
Ce qu'il a dit : "Je suis épuisé. Je n'ai jamais ressenti ça de ma vie. Je suis très déçu. Vous ne voudriez pas être à ma place. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré après un match. Je vais essayer d'apprendre de cette défaite autant que je le peux. J'étais près, si près..."

1er juillet : Le coup de massue

Wimbledon
1er tour
Défaite contre Thomas Fabbiano 6-4, 3-6, 6-4, 6-7, 6-3
En arrivant à Wimbledon, Stefanos Tsitsipas lance : "j'aimerais bien voir quelque chose et quelqu'un de différent cette année ici. Et j'espère bien que ce sera moi". Mais il tombe de haut, dès le 1er tour, face à Thomas Fabbiano. Un sacré coup d'arrêt et un bon petit coup de déprime. En réalité, le Grec n'a toujours pas digéré sa défaite contre Stan Wawrinka à Roland-Garros. C'est une rupture dans sa saison, après six premiers mois globalement très consistants.
Ce qu'il a dit : "Les gens avaient des attentes pour moi et je n'ai pas été à la hauteur. Quand tu reçois autant de soutien, autant d'énergie, autant d'ondes positives de tout le monde, tout gâcher soi-même, c'est dévastateur. Même si j'avais gagné, je n'aurais pas mérité ma victoire car j'ai mal joué. Ces derniers jours, j'étais fou envers moi-même. J'ai fait quelque chose hier (dimanche) que je ne fais jamais. J'ai sauté sur ma raquette. Je me suis senti très mal."
picture

Stefanos Tsitsipas battu par Thomas Fabbiano à Wimbledon.

Crédit: Getty Images

27 août : Un tout p'tit tour à New York

US Open
1er tour
Défaite contre Andrey Rublev 6-4, 6-7, 7-6, 7-5
Comme à Wimbledon, il trébuche d'entrée. Le tirage ne lui avait pas fait de cadeau en lui imposant Andrey Rublev dès le premier tour. Diminué physiquement, perclus de crampes, Tsitsipas va au bout de lui-même mais s'incline en quatre sets. Un nouvel échec en Grand Chelem, et une troisième défaite de suite au premier tour pour lui dans cet été bien délicat. Au-delà du corps, c'est la tête qui ne semble plus suivre. C'est un Tsitsipas lesté de lassitude qui quitte New York.
Ce qu'il a dit : "J'ai l'impression de faire tout le temps les mêmes choses et que mon cerveau n'accepte plus... Les mêmes routines sur le court, les mêmes choses, les mêmes stratégies, et je ne me sens pas inspiré..."

11 octobre : En route pour le Masters

Masters 1000 Shanghai
Quart de finale
Victoire contre Novak Djokovic 3-6, 7-5, 6-3
Après son été délicat, l'automne marque le retour aux affaires du jeune Grec à l'occasion de la tournée asiatique. Finaliste à Pékin, il retrouve ensuite Novak Djokovic en quarts de finale à Shanghai. Produisant un tennis ébouriffant par séquences, Tsitsipas finit par prendre le dessus sur le numéro un mondial en trois sets. C'est la journée de tous les bonheurs pour lui : un peu plus tôt, la victoire de Daniil Medvedev contre Fabio Fognini l'a officiellement qualifié pour son premier Masters. S'il s'incline en demie face au Russe, Tsitsipas a retrouvé la flamme. Le voilà relancé pour de bon.
Ce qu’il a dit : "J’ai toujours rêvé de battre ces joueurs-là et je vois chaque rencontre comme une opportunité de progresser et de me révéler à moi-même. Affronter Novak, Roger ou Rafa, c’est un coup de booster. Sincèrement, j’ai le sentiment qu’ils ont plus à perdre que moi alors, quand je les affronte, je me sens plus relax que contre d’autres joueurs."
picture

Quand Tsitsipas apprend sa qualification pour le Masters : "Pas possible ! C'est certain, vraiment?"

17 novembre : La consécration

Masters
Finale
Victoire contre Dominic Thiem 6-7, 6-2, 7-6
Dès son premier Masters, Stefanos Tsitsipas prouve que, décidément, il n'est pas du genre à se laisser impressionner. Solide lors de la phase de poules, il s'offre Federer en demi-finale avant de livrer une finale au couteau contre Dominic Thiem. Là encore, c'est son caractère de champion qui s'avère le plus notable. Malgré la perte du premier set, le protégé de Patrick Mouratoglou se montre dominateur, quand bien même il aura fallu le tie-break de la dernière manche pour les départager. Tsitsipas, jusqu'à ce 17 novembre, n'avait remporté que des ATP 250. C'est qu'on peut appeler un bond de géant. Et ce n'est sans doute pas le dernier.
Ce qu'il a dit : "C'est incroyable. Je me souviens quand j'avais été invité ici en tant que numéro un juniors il y a trois ans. J'avais été le sparring-partner de Dominic. Aujourd'hui, je le retrouve en finale. C'est un titre important pour moi et c'est spécial d'avoir joué cette finale contre Dominic."
picture

Tsitsipas a eu le dernier mot : le résumé de la finale

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité