Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Exploits bleus, marathon olympique et Davis en folie : Le Top 50 des matches des années 2010

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 25/12/2019 à 17:35 GMT+1

Suite de notre classement des 50 matches les plus mémorables des années 2010. Troisième partie en ce jour de Noël, avec les rencontres placées du 30e au 21e rang. Vous y retrouverez notamment deux exploits majuscules des Français en Grand Chelem, mais aussi deux rencontres épiques et interminables, l'une en Coupe Davis, l'autre aux Jeux Olympiques.

Top 50 années 2010.

Crédit: Eurosport

Dossier réalisé par Laurent VERGNE et Rémi BOURRIERES

30. Novak Djokovic – Juan Martin Del Potro

Masters 1000 Rome
Edition : 2019
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Juan Martin Del Potro (Argentine)
Score : 4-6, 7-6(6), 6-4
Ce fut une année bien compliquée pour Juan Martin Del Potro, contraint de passer plus de temps à l'infirmerie que sur les courts. Regrettable, car quand il est sur pied, l'Argentin demeure un sacré client. Au printemps dernier, à Rome, il a ainsi montré qu’il restait un joueur à part lors de ce quart de finale face à Novak Djokovic, alors numéro 1 mondial. Dejà vainqueurs chacun d'un match dans la matinée à cause du retard de programmation dû à la pluie, les deux joueurs se rendent coup pour coup dans une "night session" électrique.
Pour son troisième tournoi de l’année seulement, Del Potro s’engage dans chaque frappe comme à ses plus belles heures, et se procure deux balles de match dans le tie-break du deuxième set. Mais son coup droit, arme fatale, le lâche au moment capital. Le Serbe s’engouffre dans la brèche pour chaparder la manche et prend le dessus physiquement par la suite. Il se dira "chanceux" de l'avoir emporté après trois heures d’une bataille tennistique farouche, un régal pour les yeux.

29. Richard Gasquet – Stan Wawrinka

Wimbledon
Edition : 2015
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Richard Gasquet (France)
Adversaire : Stan Wawrinka (Suisse)
Score : 6-4, 4-6, 3-6, 6-4, 11-9
Mine de rien, Richard Gasquet aura signé dans sa carrière quelques victoires mémorables en Grand Chelem. Si le succès acquis en 2007 contre Andy Roddick à Wimbledon trône sans doute tout en haut de sa hiérarchie personnelle, celle face à Stan Wawrinka, huit ans plus tard, au même endroit, à nouveau en quart de finale, se pose là également. Elle possède tous les atours d'un classique : qualité pure, intensité, rebondissements, dramaturgie et dénouement au crépuscule. Heureux, cette fois, pour le Biterrois.
Si Wimbledon n'a jamais été la scène la plus favorable à Wawrinka, le Vaudois sort tout juste de son couronnement à Roland-Garros. C'est dire si le curseur de sa confiance est au plus haut. Mais Gasquet, mentalement surtout, va se porter à la hauteur de son adversaire. Y compris, et même surtout, dans un 5e set interminable. Quand il sort un mauvais jeu de service au moment de conclure à 5-3, on le croit rattrapé par ses démons. Mais "Ritchie" aura du cœur, jusqu'au bout, notamment pour écarter une balle de break à 9-9 avant de s'imposer dans le jeu suivant. Derrière, la montagne Djokovic sera trop haute. Mais que ce quart était beau.

28. Leonardo Mayer – Joao Souza

Coupe Davis
Edition : 2015
Tour : Huitième de finale (4e match)
Vainqueur : Leonardo Mayer (Argentine)
Adversaire : Joao Souza (Brésil)
Score : 7-6(4) 7-6(5), 5-7, 5-7, 15-13
La force de la Coupe Davis (ancienne version, s'entend) tenait au fait que ses moments les plus mythiques n'étaient pas forcément liés aux champions les plus illustres. Le Boetsch-Kulti de la finale 1996 en est un exemple parmi des dizaines et des dizaines d'autres. Dans les années 2010, aucun match ne l'a mieux illustré que ce Mayer-Souza du 8 mars 2015. L'Argentin est 29e mondial. Le Brésilien 75e. Ce dimanche, en ouverture du programme, alors que le Brésil mène 2-1, les deux hommes vont écrire l'histoire du tennis.
En 6h42, ils livrent le plus long simple jamais vu en Coupe Davis, effaçant les 6h22 du McEnroe-Wilander de Saint-Louis en 1982 (à une époque où il n'y avait pas de tie-break en Coupe Davis). Dans toute l'histoire, seul le Isner-Mahut de Wimbledon a duré plus longtemps. A lui seul, le dernier set est un roman. Souza, qui a servi pour le match à 6-5, en vain, sauve au total... dix balles de match, à 4-5, 8-9 et 11-12. Un dernier retour de coup droit gagnant de Leo Mayer met fin au marathon. Epuisé, l'Argentin bondit pourtant dans tous les sens, sous les yeux d'un Juan Martin Del Potro en supporter surexcité. Les larmes ont coulé dans tous les sens et de tous les côtés après ce duel hors normes, comme la Coupe Davis n'en génèrera plus jamais.

27. Novak Djokovic – Roger Federer

Masters 1000 Paris
Edition : 2018
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Roger Federer (Suisse)
Score : 7-6(6), 5-7, 7-6(3)
En deux sets gagnants, sans aucun doute le match le plus mémorable de l'année 2018. Novak Djokovic, redevenu le patron du circuit depuis Wimbledon, surfe sur une vague irrésistible. Roger Federer, lui, est de retour à Bercy pour la première fois depuis 2015. Leurs retrouvailles, en demi-finale, vont mettre l'AccorHotel Arena en ébullition. Un peu plus de trois heures pour un des sommets de la saison. Tout Bercy ou presque pousse derrière Federer mais, comme d'habitude, cela n'impacte pas le rendement du Djoker. Au contraire.
Il faudra une performance dantesque du Suisse au service pour permettre à ce duel de perdurer jusqu'au tie-break du dernier set. Djokovic obtient 13 balles de break sans pouvoir en convertir une seule. Jamais, dans sa carrière, le Serbe n'avait bénéficié d'autant d'opportunités dans un match sans parvenir à breaker. Mais Djokovic était bien au-dessus, même si Federer livre là son meilleur match depuis son titre à Melbourne au mois de janvier et fait la pluie (52 fautes directes) et le beau temps (54 coups gagnants). Mais il finit par passer à côté du dernier jeu décisif. Comme souvent, Djoko a eu le dernier mot.

26. Jo-Wilfried Tsonga - Roger Federer

Tournoi : Wimbledon
Edition : 2011
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Jo-Wilfried Tsonga (France)
Adversaire : Roger Federer (Suisse)
Score : 3-6, 6-7(3), 6-4, 6-4, 6-4
Et si c'était LE match qui a assis pour de bon Jo-Wilfried Tsonga comme le meilleur joueur français de son époque ? Atteindre les demi-finales de Wimbledon, quatre Tricolores l'avaient déjà fait dans cette ère moderne (Leconte, Pioline, Grosjean et Gasquet). En revanche, battre Federer à Wimbledon, aucun. Battre Federer en Grand Chelem après avoir été mené 2 sets à rien, aucun joueur au monde ne l'avait jamais fait. Pas plus que de battre tous les joueurs du "Big Four" au moins une fois en Grand Chelem. "La plus belle victoire de ma carrière", déclarera Jo lui-même après coup.
En revoyant les images, on est fasciné par la sensation de vitesse et de puissance dégagée par le Manceau, qui virevolte sur le Centre Court, plonge, cogne, trépigne et lâche des passings de revers à une main que n'aurait pas renié son adversaire. Après un départ diesel, il prend confiance au 2e set, qu'il finit par perdre néanmoins, et "marche" ensuite littéralement, trois sets durant, sur un Federer qui avouera pourtant se sentir plutôt bien ce jour-là. Pour Tsonga, c'était juste un moment de grâce. Un moment qu'on n'oubliera pas.

25. Roger Federer - Juan Martin Del Potro

Jeux Olympiques
Edition : 2012
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Roger Federer (Suisse)
Adversaire : Juan Martin Del Potro (Argentine)
Score : 3-6, 7-6(5), 19-17
Un match forcément à part, notamment parce qu'il détient le record du plus long match (4h26) en deux sets gagnants jamais joué dans l'ère Open. Record qui sera difficile à battre avec la généralisation du tie break au 3è set, y compris aux J. O.
Que ce Federer-Del Potro reste à jamais dans l'histoire ne dérangera personne. Dantesque, il le fut au-delà de sa durée. Bardé de confiance après son sacre un mois plus tôt sur ce même Centre Court, cette fois dans le cadre de Wimbledon, Federer est pourtant balloté comme un fétu de paille pendant près de deux sets par un Del Potro rarement aussi inspiré sur gazon.
Mais le Suisse trouve l'ouverture et rééquilibre les débats. Le 3è set oscillera un long moment avant de choisir son camp. Federer sert une première fois pour le match à 10-9, en vain. Il passe ensuite à deux points de la défaite à 12-11, 0-30. Mais il tient bon, porté par son rêve de décrocher sa première médaille olympique en simple, dont il finira par s'assurer en l'emportant au bout de l'effort. Un effort qui lui coûtera en revanche probablement l'or, puisqu'il se présentera très émoussé en finale face à Andy Murray.

24. Lucas Pouille - Rafael Nadal

US Open
Edition : 2016
Tour : Huitième de finale
Vainqueur : Lucas Pouille (France)
Adversaire : Rafael Nadal (Espagne)
Score : 6-1, 2-6, 6-4, 3-6, 7-6(6)
A nos yeux, c'est probablement le plus bel exploit d'un joueur français sur ces années 2010, considérant tout à la fois le score, le scénario et bien sûr la différence de statut entre les deux acteurs. De cet exploit assez fou, il nous reste avant tout une image, celle d'un Lucas tirant la langue vers son clan avant d'aller serrer la main à son adversaire, dans une célébréation spontanée et débridée, folle et joyeuse à la fois, à l'image de cette partie magnifique.
A quoi tint-il, ce combat de boxe de 4h08 ? Peut-être à cette grossière faute de coup droit que l'Espagnol commet dans le "money time", à 6-6 au jeu décisif du 5ème set. On pensait pourtant qu'il avait fait le plus dur en effaçant juste avant trois balles de match d'affilée. Mais son manque de confiance du moment finit par le rattraper au summum de la tension. Derrière, le coup droit qui siffle à ses oreilles, sur la balle de match, ne doit en revanche rien à personne. Le 59e coup gagnant du Nordiste, qui mettra longtemps à retrouver pareil niveau de jeu et d'engagement. Peut-être même court-il encore après…

23. Roger Federer - Nick Kyrgios

M1000 Miami
Edition : 2017
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Roger Federer (Suisse)
Adversaire : Nick Kyrgios (Australie)
Score : 7-6(9), 6-7(9), 7-6(5)
Il a parfois été délicat de hiérarchiser les rencontres en deux sets gagnants par rapport aux matches au meilleur des cinq manches. Ces derniers trustent logiquement l'essentiel des places dans notre classement et l'intégralité du Top 20. Dans le tennis masculin, la légende s'écrit d'abord sur la distance des cinq sets. Mais pour ce qui est du "Best of 3", ce Federer - Kyrgios de Miami nous apparait comme le must du must sur ces dix dernières années. Un match d'une qualité exceptionnelle, un suspense de tous les instants, une ambiance brûlante, un total de 95 coups gagnants, il n'y a rien manqué.
Il faudra trois heures et neuf minutes à Roger Federer, alors lancé dans son irrésistible premier trimestre 2017, pour venir à bout d'un Nick Kyrgios comme on aimerait le voir en permanence. Malgré le soutien massif du public floridien pour son adversaire (et même une certaine animosité d'une partie de ce public à son endroit), le jeune Australien va se battre comme un chien jusqu'au bout. Trois sets, trois tie-breaks, et une tonne de regrets pour Kyrgios, qui a servi pour le gain de la première manche puis mené 5-4 avec deux services à suivre dans le tie-break final. Mais Federer, titré à Melbourne et Indian Wells, semble toujours trouver une solution en ce début d'année 2017 synonyme de renaissance pour lui, à 35 ans passés.
Pour l'anecdote, c'était le deuxième duel entre les deux joueurs. Le premier, à Madrid, en 2015, avait connu un scenario similaire : trois sets, trois tie-breaks. Mais Kyrgios l'avait emporté, cette fois, 14-12 dans le dernier jeu décisif.

22. Novak Djokovic - Roger Federer

US Open
Edition : 2011
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Roger Federer (Suisse)
Score : 6-7(7), 4-6, 6-3, 6-2, 7-5
Si l'on avait dû élire le moment le plus électrique des années 2010, c'eût peut-être été celui-là. Mené 5-3, 40-15 au 5e set, Novak Djokovic, énervé par l'immense ovation qui rugit alors des tribunes du Stadium Arthur-Ashe à l'attention de son adversaire, lâche de toutes ses forces un retour de coup droit, "en fermant les yeux." Croisé, et gagnant. Toute la confiance accumulée au gré de sa saison de dingue illustrée en un coup. Nouveaux rugissements, cette fois de déception. Le Serbe lève alors les bras au ciel et toise la foule, l'air de dire : "Et pour moi, rien ?" Electrique…
Djokovic, qui efface la deuxième balle de match en profitant d'une erreur de coup droit, provoque à nouveau le public, doigt pointé vers l'oreille, après avoir réussi un nouveau break décisif, à 5-5 Avant de conclure froidement son régicide, dans une demi-finale "jumelle" de celle de l'an dernier face au même Federer, qui subit lui sa deuxième défaite consécutive en Grand Chelem après avoir mené 2 sets à rien, après Tsonga à Wimbledon.
Un match de 3h51 dont l'emballage final suffira à faire dire à Djokovic qu'il s'agit là de "(s)a plus grande victoire de l'année." Jusqu'à, peut-être, l'apothéose finale, contre Nadal.

21. Novak Djokovic – Juan Martin Del Potro

Wimbledon
Edition : 2013
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Novak Djokovic (Serbie)
Adversaire : Juan Martin Del Potro (Argentine)
Score : 7-5, 4-6, 7-6, 6-7, 7-3
Dire que ce match aurait pu ne jamais avoir lieu... En quart de finale, Juan Martin Del Potro élimine David Ferrer en trois sets mais l'Argentin inquiète : sur une mauvaise glissade, on craint qu'il n'ait aggravé sa blessure au genou. Le scepticisme règne donc quant à sa capacité à rivaliser avec Novak Djokovic en demi-finale. C'est peu dire que la Tour de Tandil va lever ces doutes. Certes, il finira par s'incliner face au Djoker, mais après une bagarre d'anthologie de quatre heures et quarante-quatre minutes, soit, à l'époque, la plus longue demi-finale de l'histoire de Wimbledon, effaçant (et largement) les 4h01 du Becker-Lendl de 1989.
Mais sa durée, même exceptionnelle, ne dit pas tout et surtout pas l'essentiel de ce que fut cette rencontre. Une pluie de coups gagnants, notamment côté coup droit, des rebondissements dans tous les sens, comme ces deux balles de match sauvées à 6-4 dans le tie-break du 4e set par Del Potro (revoyez en particulier la première, au terme d'un échange de 24 coups...) et une intensité jamais démentie du premier au dernier point. "Je suis fier d'avoir gagné, dira un Djokovic à bout de souffle à la sortie du court. C'est l'un des meilleurs matches que j'ai eu la chance de jouer, et c'est en tout cas le plus enthousiasmant de tous ceux que j'ai disputés à Wimbledon. Il y avait un tel niveau de jeu. C'est un privilège de sortir vainqueur d'un tel match."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité