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Federer, Monfils, Osaka, Auger-Aliassime : Si on nous avait dit ça après Melbourne...

Laurent Vergne

Mis à jour 01/04/2019 à 22:05 GMT+2

Le premier trimestre de la saison vient de s'achever avec le Masters 1000 de Miami. Autant le mois de janvier avait confirmé les tendances de la fin de l'année 2018, avec les sacres de Naomi Osaka et Novak Djokovic à Melbourne, autant février et mars ont apporté leur lot de surprises. De grandes surprises, parfois, même.

Gaël Monfils, Roger Federer, Felix Auger-Aliassime

Crédit: Getty Images

Federer leader à la Race

Eliminé dès les huitièmes de finale de l'Open d'Australie par Stefanos Tsitsipas, Roger Federer avait quitté l'Australie avec 180 points au compteur. Novak Djokovic en affichait 2090, capital né de son titre à Melbourne et de sa demi-finale à Doha. Qui aurait alors pu imaginer que, deux mois plus tard, le Suisse virerait devant le Serbe et le reste du monde ? Pour que cela soit possible, il fallait que Federer mette le turbo et que Djokovic soit complètement à l'arrêt. La concomitance de ces deux éléments avait quelque chose d'improbable. Et pourtant, elle s'est mise en place en l'espace de six semaines.
Federer, depuis son retour sur le circuit, a enquillé un titre à Dubaï, une finale à Indian Wells et un titre à Miami. Total : 2100 points. Dans le même temps, Djokovic, au repos en février, a connu un mois de mars calamiteux : trois matches gagnés, contre Fratangelo, Tomic et Delbonis, au cumul Indian Wells - Miami. Total : 135 points. Résultat, à l'heure de tourner le dos au premier quart de cette campagne 2019, Federer devance Djokovic de 55 points. A ce stade de la saison, c'est évidemment presque anecdotique, mais le scénario de ces dernières semaines a de quoi étonner. On ne sait d'ailleurs ce qui surprend le plus : l'énième résurrection du Bâlois ou le trou d'air du Djoker. Avec Nadal en embuscade et la terre qui arrive, le deuxième trimestre pourrait lui aussi rebattre totalement les cartes.
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Osaka, deux mois cata

A l'instar de Novak Djokovic chez les hommes, Naomi Osaka connait une période délicate depuis sa victoire à l'Open d'Australie. A Melbourne, la Japonaise était pourtant sur un nuage. Deuxième titre consécutif en Grand Chelem et accession à la première place mondiale. Le couronnement d'une nouvelle reine. Tout lui souriait, et personne n'imaginait alors ce qui allait suivre. A la surprise générale, Osaka s'est d'abord séparée de son entraîneur, Sascha Bajin. Une décision que personne n'a vraiment compris, même si la Nippone a avoué que le divorce couvait déjà en Australie.
Derrière, elle a enchainé trois tournois (Dubaï, Indian Wells, Miami) très quelconques en termes de résultats. Plus inquiétant, elle ne semble pas bien dans ses baskets. Elle avait même craqué et pleuré en conférence de presse aux Emirats après sa défaite contre Kristina Mladenovic. Aux Etats-Unis, elle n'a pas retrouvé le sourire. "J'avais l'impression d'avoir su gérer le stress lié à mon statut de n°1 mondiale. Mais peut-être pas…", avoue-t-elle.
On avait vu venir son éclosion, pas forcément les difficultés qui ont suivi, surtout au vu du brio avec lequel, elle avait digéré son titre à New York. Mais Naomi Osaka n'a que 21 ans et a dû assimiler beaucoup de choses ces derniers mois. Un peu trop, peut-être.
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Naomi Osaka

Crédit: Getty Images

Auger-Aliassime presque assuré d'être tête de série à Paris

18 février. Quand Felix Auger-Aliassime débarque à Rio de Janeiro, il frappe à la porte du Top 100. 104e mondial, le jeune Canadien de 18 ans a cet objectif dans le viseur, même s'il vient de s'incliner au 1er tour à Buenos Aires contre Christian Garin. Un mois et demi plus tard, l'explosion de F2A a fait souffler un sacré vent de jeunesse sur le circuit ATP. L'évidence du surdoué du Québec sautait aux yeux depuis longtemps en dépit de sa jeunesse, mais on ne s'attendait pas à ce qu'il franchisse autant de paliers d'un seul coup.
Une ascension irrésistible en deux actes majeurs :
  • 25 février : après sa finale à Rio (ATP 500), Auger-Aliassime engrange et se hisse à la 60e place (+44).
  • 1er avril : demi-finaliste à Miami, il bondit encore de 24 places. Le voilà 33e.
Au passage, Felix Auger-Aliassime a battu des joueurs comme Fabio Fognini (Rio), Stefanos Tsitsipas (Indian Wells), Nikoloz Basilashvili ou Borna Coric (Miami). Ce lundi, le prodige pointe donc aux portes du cut pour être tête de série à Roland-Garros. Il a toutes les chances de l'être à Paris puisque, d'ici le coup d'envoi du deuxième Majeur de l'année, il n'aura que 37 minuscules points à défendre, issus de trois tournois challengers disputés au printemps 2018.

Monfils N°1 français et dans le Top 20

Gaël Monfils était passé totalement inaperçu en janvier. Pas de tournoi avant l'Open d'Australie, et une sortie de piste dès le 2e tour à Melbourne, contre Taylor Fritz. Il n'est alors que le N°4 français dans la hiérarchie, derrière Gilles Simon, Richard Gasquet et surtout Lucas Pouille, 17e après sa demi-finale aux Antipodes. On pensait alors le Nordiste sur orbite, mais il n'a plus gagné un match depuis. Monfils, en revanche, a retrouvé une seconde jeunesse et on ne l'avait pas vu à ce niveau depuis très, très longtemps.
Le Parisien a commencé par une demi-finale à Sofia, avant de décrocher le titre à Rotterdam avec des victoires notamment face à Daniil Medvedev et Stan Wawrinka. La vraie satisfaction, c'est peut-être de l'avoir vu enchainer et afficher une certaine constance. Demi-finaliste à Dubaï, où il est passé à un cheveu de la finale, puis quart de finaliste à Indian Wells, Monfils a retrouvé le Top 20 (19e) et un statut de numéro un national. Et encore, sans une blessure au tendon d'Achille, qui l'a contraint à déclarer forfait avant son quart contre Dominic Thiem en Californie, peut-être serait-il allé plus loin, et plus haut.
Reste que la fin de son hiver met l'eau à la bouche avant le printemps terrien. Il tape la balle comme rarement et, dans sa tête, entre son nouveau coach, de vraies ambitions et son idylle avec Elina Svitiolina, il parait plus fringant que jamais. Au pourcentage de matches gagnés en 2019, seuls Roger Federer et Novak Djokovic font mieux que lui pour l'instant. C'est prometteur. Mais il faudra que son corps tienne. Une alerte après Rotterdam, une autre à Indian Wells, c'est beaucoup si tôt dans la saison. Espérons que ce ne soit pas un frein pour la suite.
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