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Masters 1000 Cincinnati - Gasquet : "Je n'ai pas pensé à la retraite, mais j'avais peur"

Maxime Battistella

Mis à jour 17/08/2019 à 19:09 GMT+2

MASTERS 1000 CINCINNATI – Qualifié pour sa première demi-finale en Masters 1000 depuis plus de six ans, Richard Gasquet a savouré son retour au premier plan, sept mois après son opération d’une hernie inguinale. Le Biterrois est revenu sur sa belle performance et espère bien ne pas s’arrêter en si bon chemin.

Richard Gasquet lors du Masters 1000 de Montréal 2019

Crédit: Getty Images

Dis-moi qui tu as battu, et je te dirai qui tu es. Le proverbe sied fort bien à Richard Gasquet en cette fin de tournée nord-américaine. Car après avoir pris le dessus sur Kei Nishikori à Montréal où il a atteint les huitièmes de finale, le Biterrois s’est offert l’un des hommes en forme du moment, l’Espagnol Roberto Bautista Agut, 11e joueur mondial et récent demi-finaliste à Wimbledon, pour valider sa place dans le dernier carré à Cincinnati. Une semaine après Gaël Monfils au Canada, il est donc le deuxième Français en deux semaines à réaliser cette belle performance en Masters 1000. Et l’intéressé ne s’y est pas trompé, tressant des lauriers à sa victime du jour après le match.
"Bautista Agut est un super joueur. Il fait une bonne saison et il est top 10 (lundi prochain officiellement, ndlr). Il ne rate rien, il joue vite et il court bien. Il n’a pas de faiblesse dans son jeu et c’est un sacré compétiteur. Physiquement, il est très bon, donc c’est toujours une bataille quand on l’affronte. Il faut jouer son meilleur tennis pour battre un gars comme lui", a-t-il détaillé avec délectation. Car en se livrant à pareille analyse, Gasquet n’a pas fait autre chose que d’entériner, en creux, son propre retour au plus haut niveau.

Gasquet a retrouvé de la légèreté

Certes, le Biterrois a eu un coup de mou en plein cœur de ce quart de finale. Mais il s’en est relevé et c’est bien le plus important. "Le premier set était très dur. Bien sûr, c’était très important pour moi de le gagner après une heure de jeu, avec cette chaleur et cette humidité surtout. Dans le deuxième, j’étais un petit peu fatigué. Il ne rate pas beaucoup donc c’est très difficile de gagner des points. Je savais que si je voulais l’emporter, il fallait que je mette beaucoup d’intensité et d’énergie dès le début du troisième et j’ai réussi à le faire. J’ai mieux servi, j’ai joué plus vite et j’ai bien couru. C’était un super set", a-t-il estimé, lucide.
Dans le dernier acte, le Français a fait parler la poudre, s’engageant comme rarement dans ses coups droits d’attaque qui ont parfois laissé sans réaction son adversaire. Cette façon de jouer sans arrière-pensée, avec légèreté sur le court, Gasquet la savoure, conscient qu’il aurait pu ne jamais y regoûter s’il n’avait pas décidé de se faire opérer de son hernie inguinale en janvier dernier, et s'il ne s'était pas battu comme un chiffonnier ensuite.
"Je ne pensais pas prendre ma retraite, mais j'avais peur. On ne sait jamais ce qui peut arriver lors d'une opération chirurgicale. Physiquement, je dois récupérer jour après jour, tournoi après tournoi", a-t-il précisé. "Je sais combien c’était dur de revenir. Je sais les moments que j’ai traversés au début de l’année, donc je voulais simplement profiter de l’instant, me battre. Bien sûr, ce n’est pas facile de revenir après six mois d’arrêt, mais je suis là. Je suis en demi-finale demain, à 33 ans."

"Rien à perdre" en demi-finale

Le constat est simple, mais révélateur de sa forme et de son niveau de jeu du moment : le Biterrois n’avait plus atteint ce stade de la compétition en Masters 1000 depuis plus de six ans (en mars 2013 à Miami). A l’époque, il avait cédé face à un Andy Murray, alors membre d’un "Big Four" implacable et si redouté. Malgré le poids des ans, samedi, le défi s’annonce donc plus accessible contre David Goffin, actuel 19e joueur mondial. Le Belge, qui a bénéficié du forfait du Japonais Yoshihito Nishioka, victime d’une intoxication alimentaire, sera frais, mais il lutte depuis plusieurs mois pour retrouver son meilleur niveau, sans y parvenir tout à fait.
Pas question toutefois de s’enflammer pour Gasquet, même si l’opportunité d’atteindre sa première finale dans cette catégorie de tournoi depuis Toronto en 2012 est réelle. "Il faut que je récupère un petit peu pour demain, parce que Goffin ne fait pas de cadeaux. Lui aussi joue vite, surtout côté revers. Ce sera un dur combat. Ce sont les demi-finales, je n’ai rien à perdre, donc je ferai de mon mieux", a-t-il observé, bien décidé à rester dans sa dynamique du moment. Il y a sept ans au Canada, Novak Djokovic l'avait privé du titre et il signerait bien pour une revanche dimanche en finale. Car s’il était au rendez-vous, le Français assurerait par la même occasion son statut de tête de série à New York. Une situation inespérée voici seulement quelques jours.
Richard Gasquet à Cincinnati
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