Federer donne la leçon

Roger Federer (Sui, 2) bat Andy Murray (G-B, 5) : 6-4 6-2

Le choc tant attendu de la troisième journée de la Masters Cup a finalement accouché d'une souris. Alors que tous les supporters de l'02 Arena se délectaient d'avance à l'idée de retrouver leur protégé Andy Murray face à l'ogre Roger Federer, l'ambiance est rapidement retombée dans l'antre londonienne tant le Britannique n'a jamais semblé en mesure de rivaliser avec l'ancien numéro un mondial. "C'est difficile de jouer le match parfait quand il y a autant d'engouement avant un match. Ca m'a parfois posé des problèmes et c'est peut-être ce qui est arrivé à Andy", a honnêtement le Suisse à l'issue du match.

Impressionnant lors de son entrée en lice face au Suédois Soderling qui l'a délogé de la 4e place mondiale à l'issue du Masters 1000 de Paris-Bercy, Murray a traversé son deuxième match tel un zombie, donnant le sentiment d'offrir généreusement le bâton pur se faire battre. Réputé pour ses incomparables qualités défensives et sa vitesse de déplacement, l'Ecossais n'a été que l'ombre de lui-même, faisant preuve d'une lourdeur inhabituelle dans son jeu de jambes. Constamment mis sous pression, incapable de suivre le rythme imposée par un Federer au sommet de son art, le numéro 5 mondial est passé totalement au travers. 26 fautes directes pour seulement 14 coups gagnants, 3 montées victorieuses sur 10, 40% de première balle... "J'ai mal démarré dans les deux sets. J'ai mal retourné, j'ai mal servi. Contre lui, ce n'est pas comme ça qu'on gagne", a-t-il ainsi reconnu sans concession en conférence de presse. "Rodger" n'a eu qu'à tendre les bras pour saisir une victoire à sens unique qui lui permet de faire un grand pas vers les demi-finales - un seul set lui suffit pour assurer sa qualification.

Bien aidé par Murray, le quadruple vainqueur de la Masters Cup ne s'est pas contenté d'attendre patiemment les offrandes adverses. Il profité de l'aubaine pour faire une véritable démonstration. Porté par un premier service toujours aussi efficace (3 points cédés derrière son premier engagement, 8 sur son service), le Suisse n'a pas concédé la moindre balle de break et fait étalage d'une agressivité louable qui lui a permis de venir conclure de nombreux points au filet (14 montées victorieuses sur 17. "Je suis surpris d'avoir gagné mes jeux de service aussi facilement. On m'a dit que je n'avais cédé que huit points sur mon engagement, ce n'est pas ce qui se passe normalement contre Andy, qui est un des meilleurs retourneurs du circuit, sinon le meilleur", a-t-il lui même concédé. Dans de telles conditions, la machine Federer devient inarrêtable. Deux matches, deux victoires en deux sets, 11 jeux concédés... Le Bâlois imprime une cadence d'enfer, comme un message à tous ses principaux rivaux. Il n'est pas à Londres pour faire de la figuration.