Federer ? Monfils l'aborde "tranquillement"

Un match bizarre. Catastrophique dans un premier temps, erratique par la suite, entre fulgurances et approximations. Peu importe. Gaël Monfils a fait l'essentiel face à Marton Fucsovics mercredi. En s'imposant face au Hongrois, le numéro un tricolore s'est offert le droit de défier Roger Federer jeudi en huitièmes de finale. Une affiche comme il les aime. Un bon moyen de savoir ce qu'il a exactement dans le ventre, après deux mois où il a peu joué et un début de campagne terrienne un peu chaotique.

Autre bonne nouvelle pour La Monf', il aura cette fois les honneurs du central. Mercredi, sur un court annexe aux dimensions limitées, avec un faible recul qui a failli lui coûter cher d'entrée lorsqu'il s'est pris les pieds dans la bâche, le Parisien n'est jamais apparu à son aise. Le vent a fini de le frustrer. Peut-être la source de son intensité très intermittente. Contre Federer, il aura tout intérêt à éviter ce genre de non-engagement.

Il ne parait pas s'en faire, de toute façon. "Je l'aborde tranquillement, dit-il à propos de ce duel de prestige, en espérant un peu moins de vent et des meilleures conditions". Tout dépendra peut-être autant de lui que de son illustre adversaire. On sent Monfils moins tranchant et fringant qu'en février-mars, avant que les blessures ne viennent freiner sa dynamique, l'obligeant à renoncer avant son quart de finale à Indian Wells puis à déclarer forfait à Miami et Monte-Carlo. "Je me sens de mieux en mieux, pas encore à 100% mais je sens que les sensations reviennent bien", a-t-il assuré mercredi.

Même après trois années d'absence sur terre battue, Roger Federer reste un sacré test. Surtout ici, à Madrid, où les conditions de jeu sont inhabituellement rapides pour un tournoi sur terre battue. "c'est plus rapide que certains tournois sur dur", avait estimé Richard Gasquet après sa défaite contre le Suisse, mardi. "C'est de la terre mais ce sont des conditions rapides", confirme Monfils, qui devra s'adapter, comme il en convient d'ailleurs : "il va falloir que j'aie une tactique plus agressive parce qu'il ne va peut-être pas y avoir non plus des millions et des millions d'échanges."

Gaël Monfils ne s'attend en tout cas pas à affronter un joueur en manque de repères : "Si Roger vient jouer là, c'est qu'il se sent bien, je pense qu'il s'est bien entraîné sur terre battue". Il s'agira en tout cas de retrouvailles entre les deux hommes, qui n'ont plus croisé le fer depuis quatre ans. C'était à Roland-Garros. Un huitième de finale en quatre sets et deux jours, remporté par le Suisse. Peu avant, Monfils avait dominé leurs deux précédents duels, sur terre également, en finale de la Coupe Davis 2014 et à Monte-Carlo en 2015.

Consultant d'Eurosport, Arnaud Di Pasquale est convaincu que le Français saura se montrer à la hauteur. "J'ai le sentiment qu'il attend ce match avec impatience, il sait que c'est dans ses cordes, a-t-il estimé sur notre antenne. Il est très en confiance, il est bien dans sa tête et malgré les petites blessures qu'il a pu avoir, il n'y a pas de raison qu'il ne puisse pas hausser son niveau de jeu. Et je pense que Roger sait que ce sera une autre paire de manches que contre Richard. Je ne suis pas sûr qu'il imagine ce match comme une promenade de santé."