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Masters 1000 de Miami : Une cure de jouvence et une revanche attendue

Maxime Battistella

Mis à jour 20/03/2019 à 20:18 GMT+1

MIAMI - Après la côte ouest californienne, le circuit ATP rejoint la côte est floridienne où se joue le deuxième Masters 1000 de l'année. Cette fin de tournée américaine sera certes privée de Rafael Nadal et Juan Martin Del Potro, blessés, mais verra Roger Federer, Novak Djokovic ou encore Dominic Thiem évoluer dans le cadre original du HardRock Stadium, nouvel emplacement du tournoi.

Visuel Novak Djokovic - Miami

Crédit: Eurosport

MIAMI OPEN

Catégorie : Masters 1000
Pays : Etats-Unis
Dates : 20-31 mars
Surface : Dur
Dotation : 8 359 455 dollars
Tenant du titre : John Isner
Pour sa 35e édition, le Masters 1000 floridien s’est offert une cure de jouvence. Le tournoi, en manque d’espace, a ainsi quitté Key Biscayne pour s’installer dans son nouvel écrin du HardRock Stadium, l’antre de la franchise NFL des Miami Dolphins. Un court central flambant neuf de 14 000 places y a été édifié. En outre, L’événement dispose de 30 courts extérieurs, 12 pour la compétition et 18 pour l’entraînement des joueurs (et joueuses) et d'un GrandStand de 5191 places. Si Tommy Haas préside aux destinées d’Indian Wells, un autre jeune retraité des courts a hérité du poste de directeur de tournoi en Floride en la personne de James Blake.
Deuxième étape de la tournée américaine, Miami réussit particulièrement bien à Novak Djokovic qui co-détient le record du nombre de titres en Floride avec le "Kid de Las Vegas" Andre Agassi. Pour les nostalgiques, l’épreuve est aussi le synonyme du début d’une rivalité de légende : en 2004, Roger Federer, numéro 1 mondial depuis quelques semaines, et Rafael Nadal, âgé de 17 ans seulement à l’époque, s’étaient affrontés pour la première fois, avec pour issue une victoire surprise alors de l’Espagnol (6-3, 6-3). Ce dernier est toutefois le seul membre du "Big Four" moderne à ne pas s’être imposé en Floride. Les Américains Andy Roddick, Pete Sampras ou encore Ivan Lendl y ont aussi triomphé, de même que le Suédois Mats Wilander.

Les forces en présence

Le deuxième Masters 1000 de l’année doit faire face à deux absences de marque. Trahis par leur corps, Rafael Nadal, numéro 2 mondial, et Juan Martin Del Potro, 8e à l’ATP, demi-finaliste l’an passé et qui perdra donc encore de gros points au classement, manqueront à l’appel. Tous les deux souffrent du genou, mais si l’Espagnol pense être remis pour le début de la saison sur terre battue, rien n’est moins sûr pour l’Argentin qui songerait à une nouvelle opération de la rotule selon la presse de son pays. Le cas Kevin Anderson, qui souffrait encore de son coude à Indian Wells et s’était retiré à la dernière minute, sera également à surveiller de près.
Tous les autres membres du top 10 seront néanmoins de la fête, à commencer par le premier d’entre eux, Novak Djokovic, qui cherchera à montrer que sa sortie précoce au 3e tour dans le désert californien n’était qu’un accident. Tout juste vainqueur de son premier Masters 1000, Dominic Thiem espère surfer sur sa dynamique positive et la performance de John Isner, tenant du titre, sera scrutée avec attention. En Floride, Roger Federer, finaliste à Indian Wells, voudra effacer sa désillusion de l’an passé : il avait alors été éliminé dès son entrée en lice par Thanasi Kokkinakis. Côté français, la participation de Gaël Monfils, touché au tendon d’Achille, est incertaine. Lucas Pouille tentera, pour sa part, de se refaire une santé, lui qui manque de rythme après avoir été affaibli par un virus en février.
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John Isner à Miami

Crédit: Getty Images

Le tableau

Le tirage au sort a réservé un premier adversaire potentiellement dangereux, ou en tout cas imprévisible, à Novak Djokovic. Le Serbe, dispensé de 1er tour comme les 32 têtes de série du tournoi, pourrait ainsi retrouver Bernard Tomic (opposé à un qualifié au premier tour après le forfait de Tomas Berdych), avant peut-être de se frotter à John Millman au 3e tour. A ce stade de la compétition, plusieurs affiches prometteuses pourraient avoir lieu : s’ils gagnent tous les deux leur premier match, Nick Kyrgios et Kei Nishikori devraient croiser le fer, et des retrouvailles explosives sont attendues entre Roger Federer et Stan Wawrinka, deux semaines après la victoire confortable du premier sur le second à Indian Wells. Le Bâlois, finaliste malheureux en Californie, devra se débarrasser auparavant de l’Australien Matthew Ebden ou d’un qualifié pour son entrée en lice.
Son vainqueur Dominic Thiem, qui partage la partie haute du tableau avec Novak Djokovic, sera peut-être confronté à la révélation polonaise de ces dernières semaines, Hubert Hurkacz, pour commencer. Alexander Zverev, tête de série numéro 2 en l’absence de Rafael Nadal, jouera, de son côté, le vainqueur du duel entre Sam Querrey et l’invité de prestige David Ferrer qui poursuit sa tournée d’adieux. Et les Français dans tout ça ? Pierre-Hugues Herbert n’aura pas la tâche facile contre Filip Krajinovic au 1er tour, tout comme Benoît Paire face à Feliciano Lopez. S’il gagne contre un qualifié, Ugo Humbert retrouvera Stefanos Tsitsipas au 2e tour. Un potentiel duel 100% tricolore entre Gilles Simon et Jérémy Chardy pourrait aussi avoir lieu, si ce dernier gagne auparavant contre le Chilien Nicolas Jarry.
Les quarts de finale théoriques :
Novak Djokovic (Ser/N°1) – John Isner (EU/N°7)
Dominic Thiem (Aut/N°3) – Kei Nishikori (Jap/N°5)
Karen Khachanov (Rus/N°10) – Roger Federer (Sui/N°4)
Stefanos Tsitsipas (Gre/N°8) – Alexander Zverev (All/N°3)

Trois moments marquants

1990 : Agassi, le Kid triomphant. Alors que le tournoi change de format en passant de quinze jours de compétition aux dix jours qu’on lui connaît aujourd’hui (incluant deux week-ends), un jeune Américain rafle la mise. Originaire de Las Vegas, Andre Agassi n’est pas un perdreau de l’année malgré ses 19 ans. Déjà vainqueur de neuf tournois et 5e joueur mondial, le jeune Américain (et ses cheveux longs à l’époque) n’avait jamais remporté de titre de cette envergure auparavant. En finale, il parvient à supplanter en quatre sets (6-1, 6-4, 0-6, 6-2) l’élégant serveur-voyeur et numéro 3 mondial Stefan Edberg. Une revanche délicieuse pour "Dédé" qui s’était incliné face au même Suédois à Indian Wells quelques semaines plus tôt. Il ne le sait pas encore, mais Agassi parviendra à rééditer cinq fois cette performance (1995, 1996, 2001, 2002, 2003) en Floride.
2005 : Federer se révolte. Lorsqu’il débarque à Crandon Park, le Suisse est l’incontestable et incontesté numéro 1 mondial et reste sur trois titres d’affilée à Rotterdam, Dubaï et Indian Wells. En pleine confiance, il n’abandonne que deux sets jusqu’à la finale où l’attend un certain Rafael Nadal qui l’avait surpris l’année d’avant pour leur premier affrontement. Déterminé à prendre sa revanche, Federer est cependant à nouveau (très) malmené par le Majorquin. Il accuse même un déficit de deux sets et d’un break dans le troisième, avant de se rebeller et de renverser son jeune adversaire de 18 ans en cinq manches (2-6, 6-7, 7-6, 6-3, 6-1). Pour son premier "Sunshine Double" (doublé Indian Wells-Miami), il aura dû sortir le bleu de chauffe.
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Roger Federer et Rafael Nadal - Miami 2005

Crédit: AFP

2018 : Isner ou le réveil américain. C’est une histoire de persévérance. A 32 ans, John Isner connaît enfin son heure de gloire. Il profite d’une édition particulière à Miami, amputée rapidement des trois monstres du circuit : Rafael Nadal, blessé, a fait l’impasse, tandis que Novak Djokovic, pas encore remis de son opération, et Roger Federer, fatigué par sa quête de la place de numéro 1 mondial, se font sortir d’entrée. Ces circonstances ne doivent cependant en rien minimiser la performance du bombardier américain qui se permet de sortir successivement Marin Cilic, tête de série numéro 2, et Juan Martin Del Potro, tout juste titré à Indian Wells, en quart et demi-finale. Enfin, il renverse le numéro 3 mondial Alexander Zverev (6-7, 6-4, 6-4) en finale pour mettre fin à huit ans sans vainqueur américain.

Trois stats à retenir

19. Novak Djokovic avait 19 ans et dix mois lors de son premier triomphe à Miami, ce qui en fait le plus jeune vainqueur de l’épreuve, juste devant Andre Agassi, titré à quasiment 19 ans et onze mois. Les deux hommes détiennent également le record du nombre de titres en Floride (6).
50. C’est le pourcentage de titres décrochés à Miami par les Etats-Unis. Des joueurs américains se sont imposés à 17 reprises sur les 34 éditions du tournoi. Un ratio impressionnant mais en forte baisse toutefois quand on sait qu’ils avaient raflé 10 des 12 premiers trophées (environ 83% de succès à l’époque).
45. C’est le rang du champion le plus mal classé du tournoi floridien. Pour sa première édition en 1985, l’Américain Tim Mayotte, 45e joueur mondial, s’était en effet imposé après avoir battu notamment au 2e tour le tout jeune Boris Becker qui allait gagner Wimbledon quelques mois plus tard.
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Comment Nadal a surmonté la douleur pour se débarrasser de Khachanov

Le joueur à suivre : Karen Khachanov

Après un début de saison très compliqué marqué par un changement de raquette infructueux et quatre éliminations d'entrée (Doha, Sofia, Rotterdam, Dubaï), Karen Khachanov a subitement retrouvé des couleurs à Indian Wells avec un beau parcours jusqu’en quarts de finale. Battu par Rafael Nadal à ce stade, le Russe a montré de belles choses au service notamment et a tenu la dragée haute au numéro 2 mondial, mais il a aussi laissé transparaître une certaine fébrilité alors même que son adversaire, touché au genou droit, était prenable. Il n’est donc pas encore revenu au niveau de confiance qui était le sien à la fin de l’année 2018, lors de son succès impressionnant à Paris-Bercy, mais semble sur une forme ascendante, au contraire des autres membres de la NextGen dont Stefanos Tsitsipas, apparu émoussé à Indian Wells.
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