ATP Monte-Carlo : Djokovic évoque un "mauvais jour" après son élimination en quart de finale

Novak Djokovic a passé vendredi son premier vrai test sur terre battue. Et il a échoué. Après une tournée américaine ratée dans les grandes largeurs, le numéro 1 mondial n’a donc pas balayé les doutes qui l’entouraient avec le changement de surface. S’il n’est pas passé complètement à côté de son match face à Daniil Medvedev, le manque de continuité dans son jeu interpelle, alors que se profile dans un peu plus d’un mois l’occasion pour lui de réaliser le Grand Chelem sur deux ans, pour la deuxième fois de sa carrière.

Après sa défaite, le Serbe a tenu à souligner la qualité de son adversaire du jour, qualifié pour sa première demi-finale en Masters 1000. "Daniil a un revers très solide. Il ne fait pas beaucoup d’erreurs de ce côté. Il le frappe très bas et avec beaucoup de profondeur. Avec le vent, les conditions changent à chaque jeu. C’est assez dur de trouver le rythme et il ne vous en donne pas beaucoup. Depuis l’année dernière, il a beaucoup progressé dans ses déplacements et il mérite d’être là où il est."

Si la constance de Medvedev tout au long de la partie a impressionné, l’irrégularité de Djokovic, d’ordinaire si performant dans les échanges de fond de court, a étonné. Auteur de 47 fautes directes, le Serbe s’est attaché à trouver des explications et a moyennement convaincu. "Cela arrive d’avoir un mauvais jour. Je ne peux pas parler à la place de Zverev ou de Thiem (NDLR : tous deux éliminés dès les huitièmes de finale), mais dans les trois derniers jours, les conditions ont été différentes à chaque fois. Parfois il y a beaucoup de vent, et soudainement il se met à faire très chaud, les balles accélèrent et rebondissent haut", a-t-il souligné, à la limite de la contradiction puisque les frappes à plat de Medvedev ne prennent que peu de hauteur, même sur terre battue, aussi sèche soit-elle.

A 31 ans, Djokovic a roulé sa bosse sur le circuit et ce n’est pas la première fois qu’il devait faire face à des bourrasques capricieuses. Or, il a affiché une nervosité extrême par moments et une attitude à la limite du renoncement après avoir été breaké dans le troisième set. "Il ne s’est pas senti bien et n’a pas fait vraiment un bon match. Je l’ai trouvé un peu passif. Je sais que les gens n’aiment pas ça, mais quand il s’énerve et qu’il est hargneux, c’est généralement bon signe pour lui, et il parvient à s’en sortir. Aujourd’hui, il a manqué de rébellion", a noté notre consultant Patrick Mouratoglou.

Mais le principal intéressé a refusé de s’épancher sur le sujet, minimisant la portée de cette nouvelle sortie de route précoce. "Roland-Garros est mon objectif principal sur terre battue, et j’espère atteindre mon pic de forme à ce moment-là. C’est seulement le premier tournoi sur ocre et la saison est longue. Peut-être que je manque actuellement de constance, mais dans les Grands Chelems dernièrement, j’ai joué à mon meilleur niveau, et c’est ce que j’ai l’intention de faire", a-t-il balayé d’un revers de la main.

Djokovic a effectivement du temps devant lui pour rectifier le tir. Et il sait de quoi il parle puisqu’il a remporté les trois dernières levées du Grand Chelem. Mais de l’été 2018 à janvier 2019, le numéro 1 mondial a tout raflé ou presque sur son passage, s’imposant à Cincinnati et Shanghai, atteignant la finale à Paris-Bercy et au Masters de Londres. Cette régularité lui a donné la confiance nécessaire pour élever son niveau de jeu en demi-finale et en finale à Melbourne. Attention de ne pas en manquer à l’approche de Roland-Garros.