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Présentation Rome (Masters 1000) : Avant Roland, tous les chemins mènent à Rome

Maxime Battistella

Mis à jour 13/05/2019 à 15:30 GMT+2

MASTERS 1000 ROME - Chargé d'histoire, le dernier Masters 1000 du printemps sur terre battue a les atouts d'une répétition générale avant Roland-Garros. Tenant du titre, Rafael Nadal s'est imposé à huit reprises en Italie et Novak Djokovic quatre fois sur les 14 dernières éditions. Dominic Thiem fait aussi partie des favoris. Longtemps hésitant, Roger Federer sera présent.

Rafael Nadal vainqueur à Rome en 2018

Crédit: Getty Images

INTERNAZIONALI BNL D’ITALIA

Catégorie : Masters 1000
Pays : Italie
Dates : 12-19 mai
Surface : Terre battue
Dotation : 5 207 405 euros
Tenant du titre : Rafael Nadal
Ses statues de marbre lui donnent des airs de tournoi antique. Dernier Masters 1000 de la saison sur terre battue, Rome respire l’histoire du jeu. L’épreuve a eu lieu pour la première fois en 1930, remportée par le grand Américain Bill Tilden, contemporain des Mousquetaires du tennis français. A l’époque, la compétition se déroule à Milan (Tennis Club Milano), financée par le comte Alberto Bonacossa.
Ce dernier est un personnage important du sport italien : champion de patinage artistique, ancien tennisman puis dirigeant olympique, il profite de sa proximité avec le "Duce" Benito Mussolini pour développer le tournoi, transféré dès 1935 sur le site du Foro Italico (qui porte alors le nom du dictateur), grand centre sportif construit sous l’impulsion du régime fasciste sept ans plus tôt. A partir de ce moment, il ne bougera plus, à l’exception de l’édition 1961 tenue à Turin pour célébrer le centenaire de l’unité italienne.
Depuis l’avènement de l’ère Open, tous les plus grands (ou presque) ont inscrit leur nom au palmarès romain : des Australiens John Newcombe et Rod Laver au trio Rafael Nadal (huit fois champion, un record), Novak Djokovic et Andy Murray, en passant par les Américains Ivan Lendl, Andre Agassi et même Pete Sampras, pourtant peu à son aise sur ocre. Depuis 2009, les Internationaux d’Italie ont le statut de Masters 1000. Ils accueillent un public de connaisseurs dans un complexe de 15 courts dont un central de 10 500 places. Dernier grand rendez-vous avant Roland-Garros, Rome ressemble par ses conditions de jeu au Majeur parisien et est l’endroit idéal pour peaufiner les derniers réglages pour les cadors.
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Le court central de Rome en 2018

Crédit: Getty Images

Les forces en présence

Comme à Madrid, tous les plus grands joueurs du monde (à l’exception dans le top 20 des grands serveurs Kevin Anderson, John Isner et Milos Raonic tous blessés) se produiront dans l’arène romaine. Les trois monstres Novak Djokovic - vainqueur à Madrid -, Rafael Nadal et Roger Federer seront, bien entendu, les grandes têtes d’affiche de l’événement. Le dernier cité a maintenu le suspense jusqu’au bout, mais semble avoir pris goût à la terre battue et a décidé de faire un détour lui aussi par l’Italie. Dominic Thiem, qui récupérera la 4e place mondiale lundi aux dépens d’Alexander Zverev, fait également figure de prétendant au titre.
L’Allemand, qui a déjà perdu la majorité de ses points sur terre battue après ses défaites en quart de finale à Munich et Madrid où il était tenant du titre, jouera encore très gros au Foro Italico où il avait chahuté Nadal l’an dernier en finale. Désormais aux portes du top 10 et boosté par son triomphe à Monte-Carlo, Fabio Fognini devrait aborder avec ambition ce dernier Masters 1000 sur ocre devant son public. On surveillera avec attention le parcours de Stan Wawrinka, de retour à un niveau intéressant à Madrid, de même que la progression de Gaël Monfils encore sur courant alternatif en Espagne. Les revenants Juan Martin Del Potro et Richard Gasquet enchaînent également et espèrent trouver un peu de rythme et de confiance pour la suite de la saison.
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Gaël Monfils lors de son duel face à Roger Federer à Madrid

Crédit: Getty Images

Le tableau

Si à Madrid Roger Federer et Dominic Thiem accompagnaient Novak Djokovic dans le haut du tableau, il se retrouvent cette fois dans la partie basse en compagnie de Rafael Nadal. Ce dernier pourrait d’ailleurs retrouver l’Autrichien dès les quarts de finale pour un choc explosif. Mais avant cela, le Majorquin, exempté de 1er tour comme les sept autres premières têtes de série, entrera en lice contre le vainqueur du duel franco-français opposant Jérémy Chardy à Richard Gasquet. Dans cette moitié de tableau, Jo-Wilfried Tsonga, qui a fait usage de son classement protégé, n’a pas eu de chance au tirage puisque Fabio Fognini lui sera opposé d’entrée.
Parmi les autres affiches à suivre dès le 1er tour, Borna Coric affrontera Félix Auger-Aliassime, Daniil Medvedev sera confronté à l’imprévisible Nick Kyrgios et Stan Wawrinka commencera face à David Goffin, pour retrouver ensuite Juan Martin Del Potro. Côté français, Lucas Pouille a déjà été sorti, par Matteo Berrettini, champion à Budapest et finaliste à Munich. Enfin, Roger Federer entamera son tournoi face à Frances Tiafoe ou Joao Sousa. Le vainqueur de Madrid Novak Djokovic se lancera face à Denis Shapovalov ou Pablo Carreno Busta.
Les quarts de finale théoriques :
Novak Djokovic (Srb/N°1) – Juan Martin Del Potro (Arg/N°7)
Alexander Zverev (All/N°4) – Kei Nishikori (Jap/N°6)
Stefanos Tsitsipas (Gre/N°8) – Roger Federer (Sui/N°3)
Dominic Thiem (Aut/N°5) – Rafael Nadal (Esp/N°2)

Trois moments marquants

1985 : Noah, l’exception française. Il reste à ce jour le seul Tricolore à s’être imposé dans la ville aux 7 collines au cours de l’ère Open. Deux ans après son épopée victorieuse à Roland-Garros, Yannick Noah part en reconquête sur sa terre battue adorée. A Rome, il réalise un tournoi presque parfait, ne laissant pas le moindre set en route jusqu’à la finale. Le Suédois Anders Jarryd, 6e mondial à l’époque, l’Argentin Jose-Luis Clerc et le tout jeune Allemand Boris Becker (17 ans) – qui remportera Wimbledon quelques semaines plus tard – ne font pas le poids en huitième, quart et demi-finale. Mais en finale, le Français doit s’employer dans le magnifique duel qui l’oppose au "chat" Miloslav Mecir (6-3, 3-6, 6-2, 7-6) pour conquérir le 15e titre de sa carrière. Quelques semaines plus tard, son compatriote Henri Leconte l’arrêtera en huitième de finale du côté de la Porte d’Auteuil.
2003 : La sensation Mantilla. Espagnol spécialiste de la terre battue, Félix Mantilla a vécu dans l’ombre de ses compatriotes Alex Corretja et Carlos Moya dans les années 1990 et 2000. Mais à Rome, il réalise le plus grand exploit de sa carrière : alors modeste 47e joueur mondial (plus bas classement pour un champion du tournoi dans les 40 dernières années), il écarte tour après tour l’Argentin David Nalbandian, l’Américain Mardy Fish, l’Espagnol Albert Costa, le Croate Ivan Ljubicic et le Russe Yevgeny Kafelnikov, avant de retrouver en finale un certain… Roger Federer. Face au jeune Suisse, star montante qui décrochera son premier titre en Grand Chelem à Wimbledon peu de temps après, il impose sa filière de jeu de marathonien et s’impose sans contestation (7-5, 6-2, 7-6). Il s’agit là du 10e et dernier trophée de la carrière de Mantilla.
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Félix Mantilla et Roger Federer à Rome en 2003

Crédit: Getty Images

2006 : Le plus long Fedal de l’histoire. Roger Federer est alors au sommet de son art. Numéro 1 mondial incontesté déjà auréolé de 7 titres en Grand Chelem dont les trois derniers consécutivement (Wimbledon et US Open 2005, Open d’Australie 2006), rien ni personne ne semble lui résister. Sauf un jeune gaucher espagnol. Rafael Nadal, 19 ans et numéro 2 à l’ATP, a remporté quatre de leurs cinq premiers duels et reste d’ailleurs sur un triomphe à Monte-Carlo contre le Suisse. Trois semaines plus tard, les deux gladiateurs se retrouvent en finale en terre romaine pour un mano a mano inoubliable. Et après 5h05 d’un match de légende, le Majorquin l’emporte encore (6-7, 7-6, 6-4, 2-6, 7-6), non sans avoir sauvé deux balles de match au passage. Roger Federer n’est jamais passé aussi près d’être sacré empereur à Rome, lui qui y a perdu quatre finales (2003, 2006, 2013 et 2015).

Trois chiffres à retenir

17. Björn Borg est le plus jeune champion de l’histoire du tournoi à ce jour. Le Suédois s’était imposé à seulement 17 printemps en 1974. Trois éditions plus tôt en 1971, Rod Laver remportait l’épreuve à 32 ans : l’Australien en est encore le champion le plus âgé.
43. C’est le nombre d’années écoulées depuis la dernière victoire italienne. En 1976, Adriano Panatta avait triomphé de l’Argentin Guillermo Vilas en finale devant son public.
14. Rafael Nadal et/ou Novak Djokovic ont participé aux 14 dernières finales du tournoi, remportant à eux deux 12 titres (8 pour l’Espagnol, 4 pour le Serbe). Ils ont d’ailleurs raflé tous les trophées entre 2005 et 2015. Andy Murray en 2016 et Alexander Zverev en 2017 ont aussi été sacrés, tous les deux vainqueurs de... Djokovic en finale.
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Novak Djokovic et Rafael Nadal à Rome

Crédit: AFP

Le joueur à suivre : Roger Federer

En faire un favori pour le titre serait bien présomptueux, mais le retour de Roger Federer à Rome, trois ans après y avoir joué pour la dernière fois, suscite une certaine curiosité. Déjà parce qu’il n’était pas réellement prévu : le Suisse avait laissé entendre à plusieurs reprises que Madrid serait son seul tournoi de préparation à Roland-Garros. Malgré ses 37 ans, il a montré en Espagne qu’il pouvait toujours produire un tennis de grande qualité et efficace sur terre battue. Ensuite parce que dans des conditions plus classiques sans altitude, et donc moins rapides, Federer pourrait se heurter à ses limites (principalement physiques, endurance) sur la surface. Son niveau de jeu en Italie lui donnera des informations précieuses sur ce qu’il peut envisager à Paris, lui qui a évoqué la deuxième semaine comme objectif. S’il maintient l’impression laissée à Madrid, il pourrait même retrouver Rafael Nadal en demi-finale, pour leur première confrontation sur ocre depuis six ans… à Rome.
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