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Medvedev, Tsitsipas, Auger-Aliassime : Pour eux, 2019 a tout changé

Maxime Battistella

Mis à jour 28/11/2019 à 14:11 GMT+1

Si Rafael Nadal, Novak Djokovic et, dans une moindre mesure, Roger Federer ont encore dominé la saison tennistique, l’année aura aussi été marquée par l’émergence d’une nouvelle génération sur le devant de la scène. Pour eux, il y aura sûrement un avant et un après 2019.

La révolte de la NextGen.

Crédit: Eurosport

Daniil Medvedev

Classement ATP fin 2018 : 16e
Classement ATP fin 2019 : 5e
Nationalité : Russie
Age : 23 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Stakhanoviste des courts, Daniil Medvedev s’est aligné sur pas moins de 23 tournois en 2019. Mais le Russe ne s’est pas contenté de participer : dans 12 d’entre eux, il a atteint au moins le dernier carré, avec 4 titres à la clé, soit plus de la moitié de son total en carrière (7). Entré dans le top 10 puis dans le top 5, il a accumulé les trois quarts de ses gains en compétition depuis ses débuts professionnels sur cette seule saison. Et il a surtout remporté deux de ses trois confrontations face à Novak Djokovic, preuve d’une sérieuse montée en gamme et d’une prise de conscience de ses possibilités. Lui-même l’a confié, la place de numéro 1 mondial dans un futur plus ou moins proche est un objectif.
  • Le temps fort
2019 restera l’année de sa première finale en Grand Chelem à l’US Open. Et s’il ne l’a pas gagnée, il n’y a pas fait non plus de la figuration, loin s’en faut. Mené deux sets à rien, il a poussé Rafael Nadal dans ses retranchements et dans une cinquième manche de tous les dangers après près de cinq heures de combat. Il est donc le membre de la "Next Gen" qui s’est jusqu’ici le plus approché du Graal en Majeur. Globalement, son été américain a été remarquable avec quatre finales consécutives (six même avec ses titres à Saint-Pétersbourg et Shanghaï à l’automne). Nadal à Flushing et Montréal et Nick Kyrgios ont été les seuls à le battre dans cette période.
  • L’axe de progression
A l’échange, Medvedev n’a que peu de faiblesses, il est le maître dans l’art de faire déjouer ses adversaires. Mais le Russe peut s’améliorer dans son jeu vers l’avant. Son coup droit, très dangereux en contre, peut être plus percutant dans les phases où il domine. Surtout, sa volée est encore très perfectible. Sur terre battue, son tennis très à plat le limite quelque peu, le lift manque à son arsenal.
  • La stat' : 59
Avec 59 succès, Medvedev est celui qui a le plus gagné de matches sur le circuit cette année devant Nadal et Djokovic (57).

Stefanos Tsitsipas

Classement ATP fin 2018 : 15e
Classement ATP fin 2019 : 6e
Nationalité : Grèce
Age : 21 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Il avait terminé 2018 sur un triomphe au Masters Next Gen, il a commencé 2019 en atteignant sa première demi-finale en Grand Chelem à l’Open d’Australie. Une sacrée performance d’autant qu’en chemin, il a battu son idole de jeunesse Roger Federer pour leur premier face-à-face, dans un huitième de finale qui n’était pas sans évoquer celui remporté 18 ans plus tôt par le Suisse, quasiment au même âge, contre Pete Sampras à Wimbledon. Le Grec a aussi dominé les deux autres monstres du circuit cette année, Rafael Nadal à Madrid et Novak Djokovic à Shanghaï. Sa capacité à confirmer sur la longueur a payé : comme Medvedev, il a fait son entrée dans le top 10 et même le top 5 (brièvement).
  • Le temps fort
Couronné au Masters pour sa première participation au rendez-vous réunissant les huit meilleurs joueurs du monde, Tsitsipas a fini l'année en trombe. Ce second souffle, après avoir longtemps souffert de sa défaite épique face à Stan Wawrinka à Roland-Garros, lui a permis de l'emporter pour la première fois de sa carrière contre… Medvedev en ouverture. Si l’on excepte une défaite face à Nadal dans un match sans enjeu pour lui, la suite a frôlé la perfection avec notamment une nouvelle victoire sur Federer en demi-finale et des nerfs d’acier pour décrocher la timbale au bout du tie-break décisif contre Dominic Thiem. Une conclusion en apothéose et des promesses pour 2020.
  • L’axe de progression
Tsitsipas est déjà un joueur très complet. Capable de prendre la balle très tôt des deux côtés comme un certain Suisse, il est aussi très à l’aise au filet. Techniquement, il n’y a plus que quelques détails à parfaire comme sa tendance à s’affaisser un peu sur sa gauche au service, ou son slice de revers pas encore assez tranchant. Le Grec doit apprendre à encaisser plus rapidement ses défaites, aussi cruelles soient-elles, et à solidifier son niveau plancher pour éviter les désillusions en Grand Chelem.
  • La stat’ : 6
A 21 ans et 3 mois, Stefanos Tsitsipas est le 6e joueur le plus jeune de l’histoire du tennis à avoir remporté le Masters. John McEnroe est le plus précoce à avoir réalisé cet exploit à 19 ans en 1978. Suivent Pete Sampras (20 ans et 3 mois en 1991), Andre Agassi (20 ans et 7 mois en 1990), Lleyton Hewitt (à 20 ans et 9 mois en 2001) et Boris Becker (21 ans tout juste en 1988).

Matteo Berrettini

Classement ATP fin 2018 : 54e
Classement ATP fin 2019 : 8e
Nationalité : Italie
Age : 23 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Avant cette année, Matteo Berrettini ne comptait que trois matches gagnés en Grand Chelem. Il en totalise désormais quatre fois plus. L’Italien a connu une progression fulgurante en 2019 pour se faire une place dans l’élite du tennis mondial, lui qui n’était même pas dans le top 50 en janvier. Sacré deux fois en ATP 250 à Budapest sur terre battue, puis à Stuttgart sur gazon, il a prouvé que son jeu pouvait s’adapter à toutes les surfaces. Auteur d’une superbe fin de saison, il est devenu le premier Italien à remporter un match au Masters.
  • Le temps fort
Incontestablement, sa demi-finale à Flushing en a surpris plus d’un, mais il l’a bien méritée. Corrigé deux mois plus tôt en huitième à Wimbledon par Federer, Berrettini a très vite appris de sa défaite, écartant notamment deux Français sur sa route à l’US Open. Victime du Transalpin dès le 1er tour, Richard Gasquet lui avait prédit une entrée rapide dans le top 10 et ne s’était pas trompé. Quant à Gaël Monfils, tombé sous ses coups au bout du suspense en quart de finale, il n’a jamais pu refaire son retard sur son bourreau en vue du Masters. Pas ridicule face à Rafael Nadal dans le dernier carré, Berrettini a emmagasiné beaucoup d’expérience en quelques mois.
  • L’axe de progression
Très solide du fond du court et assez rapide pour son gabarit (1,96m pour 95 kg), Berrettini a des qualités essentielles pour réussir dans le tennis moderne dont un service et un coup droit très performants. Mais il lui reste du chemin à faire en revers à plat à deux mains, même si son slice et ses amorties apportent des variations à son jeu de ce côté. Au filet, le Romain peut aussi être plus efficace pour franchir un nouveau cap.
  • La stat’ : 3
S’il est le premier Italien à compter une victoire dans le tournoi des maîtres, deux de ses compatriotes y avaient déjà participé avant lui dans les années 1970, Adriano Panatta en 1975 et Corrado Barazzutti en 1978.

Félix Auger-Aliassime

Classement ATP fin 2018 : 108e
Classement ATP fin 2019 : 21e
Nationalité : Canada
Age : 19 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Depuis plusieurs années, les suiveurs attentifs du tennis avaient décelé en lui la future pépite du tennis mondial. Finaliste à Roland-Garros chez les juniors en 2016 à 15 ans, Félix Auger-Aliassime est un talent précoce. Et il a déjà en partie confirmé chez les grands. Non content de faire son entrée dans le top 100 début 2019 à 18 ans, il a poursuivi sa progression, atteignant déjà trois finales à Rio et Lyon - sur terre battue - ainsi qu’à Stuttgart pour son premier tournoi sur gazon. Il est ainsi devenu le plus jeune joueur à réaliser pareille performance depuis un certain Rafael Nadal en 2005. A tout juste 19 ans, en août dernier, il a même intégré le top 20 avant d’en ressortir.
  • Le temps fort
S’il a déjà joué trois finales sur le circuit, Auger-Aliassime a connu l’apogée de sa saison à Miami où il s'est offert la première demi-finale de sa carrière en Masters 1000 (le plus jeune joueur à accomplir pareille performance dans le tournoi floridien). Sortant des qualifications, il y a enchaîné sept victoires, écartant sur sa route, entre autres, Basilashvili et Coric. Seul l’expérimenté John Isner, alors top 10 mondial, lui a barré la route dans le dernier carré en deux tie-breaks.
  • L’axe de progression
Sa facilité à faire avancer vite la balle est déroutante et son jeu déjà bien en place en fond de court. Pour son âge, Auger-Aliassime a une faculté impressionnante à rester dans sa bulle, concentré sur son objectif et peu affecté par l’environnement extérieur. Il lui arrive toutefois de perdre le fil et d’enchaîner les erreurs par séries. Son second service est encore fragile, et quand son bras se tend, les doubles fautes s’accumulent assez vite. C’est un axe clair de travail pour franchir un nouveau cap, notamment sur le format des cinq sets en Grand Chelem où il n’a gagné "que" (tout est relatif à son âge) deux matches à Wimbledon.
  • La stat’ : 14
A 14 ans en mars 2015, Auger-Aliassime était devenu le premier joueur né dans les années 2000 à obtenir un classement ATP.

Reilly Opelka

Classement fin 2018 : 99e
Classement fin 2019 : 36e
Nationalité : Etats-Unis
Age : 22 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Après avoir fait une première incursion dans le top 100 en 2018, Reilly Opelka s’y est installé confortablement en 2019. Mieux, il a désormais sa place parmi les 40 meilleurs joueurs du monde depuis près de deux mois et flirte avec le statut de tête de série en Grand Chelem. A 22 ans, il est prêt à prendre la relève de John Isner en tant que nouveau géant bombardier du tennis américain. Il évolue d’ailleurs à des altitudes littéralement supérieures à son illustre aîné (2,11m contre 2,08m) qu’il avait battu au 1er tour de l’Open d’Australie, se faisant ainsi un nom. Et il n’a pas disparu ensuite puisqu’il a au moins atteint le dernier carré quatre fois sur le circuit cette saison (New York, Atlanta, Tokyo et Bâle).
  • Le temps fort
Reilly Opelka a réussi à faire cette année quelque chose qui manque encore à beaucoup de joueurs, dont Félix Auger-Aliassime : aller chercher un titre. C’était devant son public à New York en février dernier. Sur les courts de Long Island, l’Américain a notamment pris le meilleur sur Adrian Mannarino au 1er tour, et surtout sur Isner, encore lui, en demi-finale en… trois tie-breaks évidemment. Sur sa lancée, il est sorti des qualifications un mois plus tard en Masters 1000 à Miami, puis s’est offert Jan-Lennard Struff et Diego Schwartzman dans le tableau principal avant de faire trembler Medvedev.
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Surpuissant au service et en coup droit, Opelka a eu raison de la résistance de Bautista Agut

  • L’axe de progression
Comme les autres géants du circuit, Reilly Opelka s’appuie sur son service et ses premières frappes de balle pour faire la différence. Très puissant en coup droit et en revers à plat, il manque toutefois de variations dans son jeu. Et s’il se déplace plutôt bien étant donné son gabarit (102kg), il peut évidemment encore s’améliorer dans ce domaine, notamment dans ses courses vers l’avant. Avec la place qu’il prend au filet, une meilleure technique à la volée pourrait également lui faire franchir un cap. Quand il sert un peu moins bien, il est encore bien vulnérable.
  • La stat’ : 1065
C’est le nombre d’aces servis par Reilly Opelka cette saison, dont 156 dans le seul tournoi de New York où il a décroché le trophée.
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Reilly Opelka

Crédit: Getty Images

Miomir Kecmanovic

Classement ATP fin 2018 : 131e
Classement ATP fin 2019 : 59e
Nationalité : Serbie
Age : 20 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant pour lui
Avant cette année, Miomir Kecmanovic n’affichait aucune victoire au compteur sur le circuit ATP. On peut donc considérer sans prendre trop de risques que le jeune Serbe a franchi une étape importante dans sa carrière en 2019. Avec 24 succès pour 22 défaites, il présente un bilan positif qui lui a permis, entre autres, d’intégrer les 100 meilleurs joueurs du monde. Et il peut déjà se targuer d’avoir battu un membre du top 10, c’était Alexander Zverev à Cincinnati. Travailleur, il a vu son intense préparation d’avant-saison en compagnie notamment de Dominic Thiem porter ses fruits avec une finale sur le circuit, sur le gazon d’Antalya.
  • Le temps fort
C’est à Indian Wells, en mars dernier, que Kecmanovic s’est révélé. Alors qu’il n’avait gagné qu’un match sur le circuit jusqu’alors, il a su saisir sa chance au sens propre puisqu’il est devenu le premier "lucky loser" à se qualifier pour les quarts de finale du tournoi californien depuis que celui-ci est devenu un Masters 1000 en 1990. S’il a exploité un tableau clément, il a toutefois enchaîné trois succès sur des joueurs alors membres du top 100 avant de s’incliner face à Milos Raonic. C’est d’ailleurs cette percée inattendue qui lui a permis de se faire une place, à son tour, parmi les 100.
  • L’axe de progression
Bon contreur du fond du court, Kecmanovic a été formé à l’école serbe et fait déjà preuve d’une belle solidité à l’échange, à l’image de ses aînés Novak Djokovic, Filip Krajinovic ou même du néo-retraité Janko Tipsarevic. Il est régulier mais pas encore assez percutant, et c’est clairement dans sa capacité à aller chercher les points vers l’avant que sa marge de progression est intéressante. Sa seconde balle, encore trop tendre, peut constituer un autre axe de travail.
  • La stat’ : 65
Kecmanovic a sauvé 65% des balles de break auxquelles il a été confronté en 2019, ce qui le place parmi les 20 meilleurs joueurs du monde dans l’exercice. Sous pression, le Serbe, qui a atteint la 47e place mondiale en septembre, réagit donc plutôt bien.

Jannik Sinner

Classement ATP fin 2018 : 551e
Classement ATP fin 2019 : 78e
Nationalité : Italie
Age : 18 ans
  • Pourquoi cette saison marque un tournant
Il aura gagné 473 places en moins d’un an (à partir du 1er janvier), et même 685 si on remonte à son classement à la fin de novembre 2018 (763e). Le chiffre justifie à lui seul la présence de l’Italien ici. Cette ascension fulgurante, il la doit d'abord à ses performances sur le circuit secondaire : il a ainsi gagné trois tournois Challenger cette année, devenant le plus jeune joueur à y parvenir depuis Richard Gasquet en 2003. Il compte déjà une victoire en Masters 1000 à Rome où il a honoré son statut de wild-card en dominant Steve Johnson. Depuis quelques semaines, il est le benjamin du top 100, conséquence d’une fin de saison en boulet de canon avec notamment une demi-finale à Anvers.
  • Le temps fort
Si sa performance en Belgique est à l’heure actuelle son meilleur résultat sur le circuit, Sinner a fini 2019 encore plus fort. Invité en tant que 8e concurrent à Milan pour le Masters Next Gen, l’Italien n’a pas amusé la galerie devant son public. Vainqueur du tournoi, il l'a achevé en feu d'artifice par une démonstration face à Alex de Minaur, pourtant 18e joueur mondial et favori. Si l’épreuve est particulière en raison de son format (sets de 4 jeux avec le No-Ad notamment) et de l’absence de points ATP, la performance mérite d’être soulignée, surtout quand on se souvient qu’un certain Stefanos Tsitsipas l’avait emporté l’an passé.
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Sinner - De Minaur : les temps forts

  • L’axe de progression
Très doué techniquement, Sinner impressionne déjà par sa capacité à faire la différence dès le deuxième coup de raquette, un peu à l’image de son idole Roger Federer. Quand il sert bien, il est donc très dangereux. Mais il doit progresser dans ce domaine : son pourcentage de premières balles moyen (59 %) est encore trop faible, surtout au regard de sa taille plutôt avantageuse (1,88m). L’Italien devra aussi s’étoffer physiquement pour faire le poids en Grand Chelem, même s’il a donné une belle réplique à Stan Wawrinka au 1er tour du dernier US Open, son premier grand tableau.
  • La stat’ : 13
C’est le classement du meilleur joueur que Sinner a battu sur le circuit jusqu’ici. Il s’agissait de Gaël Monfils en huitième de finale à Anvers, avant que le Français n’assure sa place dans le top 10 à Bercy.
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Un petit tour et puis s'en va : jamais dans le rythme, Monfils a subi les foudres du jeune Sinner

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