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"Vers un Bercy ludique"

Eurosport
ParEurosport

Publié 30/10/2006 à 02:45 GMT+1

En plus d’être présent sur quelques tournois du circuit seniors, Cédric Pioline co-dirige le tournoi de Paris-Bercy, dernier Masters Series de la saison, depuis quatre ans. L’ancien n°1 français nous explique pourquoi Paris-Bercy, résolument tourné vers l

CEDRIC PIOLINE, vous êtes co-directeur du Masters Series de Paris-Bercy depuis quatre ans. Expliquez-nous ce que vous avez concocté pour cette année, avec Alain Riou qui tient les rênes avec vous ?
C.P. : Cette année est très spéciale pour nous, car ce sont les 20 ans du tournoi. Donc le signe de cette année va être le public, à travers l'accueil, que l'on va leur fournir, le spectacle qui sera dans et en dehors du court, avec en spectacle n°1 le tournoi, le jeu. Et autour de ça, les écrans géants de dernière génération seront utilisés, comme depuis l'année dernière. Mais avec eux, nous pourrons utiliser davantage de clips, de fiches joueurs, entre les matches, beaucoup plus d'informations. Nous aurons une caméra qui se baladera partout dans les tribunes, les restaurants, c'est-à-dire les parties communes, mais aussi dans les vestiaires, enfin dans la mesure du possible. Tout ça pour que les gens voient davantage les coulisses.
Cette 20e édition sera placée ainsi sous le signe du ludisme et résolument tournée vers le public ?
C.P. : Effectivement, les principales attractions seront les plus ludiques possibles. Il y aura pas mal d'animations sur le court, comme la possibilité pour les spectateurs de gagner des cadeaux à travers les sélections. Les jeunes spectateurs seront aussi privilégiés : ils auront la possibilité de descendre des tribunes près du court pour recueillir des autographes, voire quelques paroles, histoire que des contacts et des échanges soient possibles entre les jeunes et les joueurs. Tout ça pour que le spectacle soit plus total.
Et au point de vue du jeu ?
C.P. : On va avoir cette année le système d'aide à l'arbitrage, qui s'appelle de "Hawk-Eye". Toujours par le biais des écrans géants. Ce sera un vrai plus. A deux titres. Déjà, ça impliquera beaucoup plus le public, comme on a pu le voir dans certains tournois cette saison. Et puis ce sera un vrai plus également pour les joueurs qui pourront utiliser leur "challenge" pour éviter les contestations. A partir du moment où il y a le ralenti, que la balle soit jugée bonne ou faute, finalement un joueur ne peut plus vraiment se plaindre. C'est une belle preuve par l'image, et l'arbitre ne sera plus vraiment le bouc émissaire si le match bascule au détriment d'un joueur qui se sentira lésé.
(NDLR : Le Hawk-Eye est un recours arbitral par l'image, déjà initié cette saison dans quelques tournois. Chaque joueur aura droit à deux appels par set, appelés "challenges", plus un supplémentaire en cas de jeu décisif. A chaque début de set, les joueurs récupèrent leurs challenges. Et si la décision est en faveur du joueur qui a demandé un challenge, ce dernier le conserve pour une utilisation ultérieure.)
Pensez-vous que ces résolutions et innovations seront conservées par la suite, pour conforter la place forte du tournoi parmi les incontournables de la saison ?
C.P. : Toutes ces innovations sont faites dans le cadre des vingt ans, mais c'est vrai que si ça marche, on le verra dans le bilan que l'on en tirera pour voir si cela pourra être reconduit dans les éditions futures. Et évidemment tout ce qui n'a pas marché sera supprimé ou modifié, toujours pour garantir un maximum de spectacle au public.
Pensez-vous que cela pourrait compenser d'éventuels forfaits importants, comme l'an passé où les deux meilleurs joueurs mondiaux n'étaient pas présents ?
C.P. : C'est une tendance générale dans le sport en général d'offrir plus de spectacle. Maintenant par rapport aux forfaits que nous avons enregistrés, c'est une chose que l'on ne peut pas contrôlé, on ne souhaite pas avoir les mêmes mésaventures cette saison. Mais bon après, quelque soit le plateau que l'on a, le spectacle est toujours de qualité. Je crois aussi que ce que l'on propose entre les matches, ça va dans le sens de la qualité du divertissement du public. Et je crois que cela s'est ressenti avec plus de 90 000 visiteurs en terme de fréquentation sur une semaine.
Pour l'instant, tout le monde est prévu...? (NDLR: Cette interview a été réalisée avant l'annonce des forfaits de Rafael Nadal, d'Ivan Ljubicic et Andy Roddick)
C.P. : Pour l'instant, on a tout le monde. Aucun forfait n'a pas encore été enregistré. Comme on a pu le voir... mais maintenant, tout peut arriver. Les joueurs forfaits l'an passé étaient vraiment indisposés... personne ne réchigne à venir à Bercy. Surtout parce que 100 points sont en jeu, et dans la course aux Masters, ce n'est pas négligeable. L'an passé, nous avons joué un peu de malchance.
En tant que directeur du tournoi, jusqu'où pouvez-vous intervenir dans la présence des joueurs ?
C.P. : Dans la constitution des tableaux, on se doit de suivre scrupuleusement les tableaux ATP qui nous sont délivrés. Maintenant, je pense que les instances devraient travailler en profondeur sur le calendrier, voire même au niveau du réglement. Les premiers joueurs mondiaux ont une obligation d'être présents lors des grands tournois. Etant donné qu'ils sont les grands bénéficiaires du système, des sanctions peuvent être prises si des excuses autres que des blessures sont invoquées. Maintenant, c'est rarement le cas. La saison est très longue, le programme chargé, chacun reste le plus flexible possible. Donc en somme, moi et Alain Riou intervenons uniquement dans l'attribution des places pour les qualifications et les invitations, en fonction des demandes formulées. En ce qui concerne les wild-cards, nous en avons attribuées trois. (NDLR : à Florent Serra, Marc Gicquel et Nicolas Mahut)
Comme pour Roland-Garros, les Français sont donc plus favorisés ?
C.P. : Oui, nous essayons de privilégier au maximum la présence de Français. Sauf dans des cas très particuliers, comme celui de Marat Safin par exemple. Le tableau devrait accueillir les 38 premiers joueurs mondiaux. Ce qui sont en dessous sont a priori trop peu connus ou médiatiques pour justifier de l'attribution d'une wild-card. Sauf dans le cas d'un "ex-top", comme Marat Safin. Son classement actuel, dû à plusieurs blessures, ne lui permettrait pas de rentrer directement dans le tableau principal. Comme ancien vainqueur du tournoi, Safin a fait jouer son statut protégé, comme on n'aura pas besoin de lui donner de wild-card pour le voir jouer à Paris.
Avez-vous une idée, voire une préférence, sur la finale de dimanche ?
C.P. : On espère avoir la plus belle affiche possible pour la finale de dimanche. Maintenant c'est ça aussi qui fait l'attrait des grands tournois. On retrouvera les deux meilleurs joueurs de la semaine, on peut espérer une belle finale avec Roger Federer ou Rafael Nadal, voire Marat Safin... mais tout Français sera aussi bienvenu !
Outre Tomas Berdych qui a gagné l'an passé contre toute attente, y'a-t-il un joueur que vous suivrez particulièrement ?
C.P. : J'aimerais beaucoup que l'on voit évoluer Roger Federer tout au long de la semaine, jusqu'au week-end. Le Suisse a très bien joué ces dernières semaines, et également à Roland-Garros, où il a atteint sa première finale parisienne... mais bon, la surface du POPB est totalement différente, celle-ci est totalement propice à son jeu. Maintenant pour le public parisien, ce serait magnifique de voir cet excellent joueur aller loin.
Et chez les Français ?
C.P. : Actuellement on a Richard Gasquet, Sébastien Grosjean, Gilles Simon, Paul-Henri Mathieu, Julien Benneteau, Fabrice Santoro, Gaël Monfils et Arnaud Clément qui sont acceptés directement dans le tableau principal. Sans compter donc les wild-cards... Mis à part Gasquet, ils ne seront pas têtes de série, donc ils sont dépendants du tirage et vu leurs performances en dent de scie ces derniers temps, je ne sais pas s'ils pourront aller loin. Maintenant on connaît leur potentiel, ils en sont capables, et, pour en avoir discuter avec eux, ils sont très motivés de venir jouer à Paris. Pour les jeunes pousses, il y a des joueurs comme Gilles Simon, Florent Serra, Julien Benneteau qui faudra sans doute surveiller. Même Fabrice Santoro, qui est 46e mondial, sera un bon client... Toute surprise sera la bienvenue !
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