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Nadal, leader plus que vrai patron

Laurent Vergne

Mis à jour 22/08/2017 à 16:12 GMT+2

Le retour de Rafael Nadal à la première place du classement mondial est un vrai événement. L'immense champion espagnol, après deux années de doute, trouve ici la validation de son formidable retour au premier plan. Il n'en reste pas moins un N.1 fragile, qui va devoir dénicher un nouveau souffle s'il veut durer au sommet de la hiérarchie.

Le bras gauche destructeur de Rafael Nadal (Par Florian Nicolle)

Crédit: Eurosport

Pour la quatrième fois de sa carrière, Rafael Nadal est donc au sommet de la hiérarchie mondiale. Après neuf mois de domination d'Andy Murray, l'Espagnol reprend le pouvoir grâce à un premier semestre 2017 où il aura fait preuve d'une remarquable constance. C'est évidemment d'abord son archi-domination sur terre battue qui lui a permis de se retrouver là où il est.
Vainqueur de Roland-Garros, à Monte-Carlo, Madrid et Barcelone, il n'a laissé que des miettes à la concurrence sur ocre. Mais son solide premier trimestre sur dur (finales à Melbourne, Acapulco ou Miami) a également pesé dans sa reconquête de la première place. Les difficultés, et c'est un euphémisme, de Murray et Djokovic, au-dessus du lot l'an dernier, ont fait le reste. Les circonstances ont joué en sa faveur.

Nadal n'a jamais réussi à durer

Il n'est toutefois pas question de savoir si Rafael Nadal mérite ou pas cette place. Elle répond à une logique comptable et par définition, si le Majorquin est numéro un aujourd'hui, c'est bien parce que, sur les 52 dernières semaines, personne n'a été assez fort ou assez fort assez longtemps pour l'en priver. Peu importe les causes. Le raisonnement qui consiste à dire que Roger Federer aurait été numéro un s'il n'avait pas zappé la campagne sur terre au printemps est également sans grand intérêt. Rien ne nous dit que si le Suisse avait, par exemple, joué à Monte-Carlo, Rome et Roland-Garros, il aurait ensuite eu la fraicheur nécessaire pour s'imposer à Halle puis Wimbledon.
La question est maintenant de savoir si Rafael Nadal peut s'ancrer durablement à la première place. Lors de ses trois premiers passages tout en haut du classement ATP, Nadal n'a jamais réussi à s'imposer sur la longueur : 46 semaines entre 2008 et 2009, 56 entre 2010 et 2011 et 39 entre 2013 et 2014. Rien à voir avec les périodes de dominations de Connors (160 semaines), Lendl (157), Sampras (102), Federer (237) ou Djokovic (122), les seuls joueurs à avoir régné plus de 100 semaines consécutivement.
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Rafael Nadal, lors du Masters 1000 de Montréal.

Crédit: Getty Images

Il lui faudra gagner hors de la terre

Aujourd'hui, Rafael Nadal est un numéro un fragile. Il suffit d'ailleurs de regarder le total de points de l'Espagnol pour s'en convaincre : 7645. Au cours de la dernière décennie, le joueur qui a pris ou repris la tête du classement était doté d'un capital bien plus important. Le record en la matière est détenu par Novak Djokovic, qui affichait 13285 points au compteur en juillet 2011 quand il a délogé… Nadal. Tous les autres (Murray en novembre 2016, Djokovic en juillet 2014, Nadal en octobre 2013, Djokovic en novembre 2012, Federer en juillet 2012 et 2009) naviguaient entre 11 et 12000 points.
Le seul cas comparable est celui de... Rafael Nadal en 2010, lorsqu'il était redevenu numéro un après Roland-Garros. Mais, même à l'époque, il était 1000 points au-dessus de son total actuel (8700). Roger Federer était déjà sur ses talons (300 points d'écart), mais Rafa avait assis sa supériorité en s'imposant dans la foulée à Wimbledon. Cette fois aussi, il lui faudra sans doute réussir à gagner un titre d'importance en dehors de la terre battue.

En attendant la vraie révolution

Pour reprendre le pouvoir, Nadal n'a eu besoin de gagner que sur sa surface fétiche. Pour s'y maintenir, pas sûr que cela suffise. Car s'il a peu de points à défendre d'ici la fin de l'année, Federer n'en a aucun. Et la fin de saison est traditionnellement celle où Nadal a le plus de difficultés, notamment en indoor, là où Federer est si à l'aise. La santé du Suisse sera évidemment un élément d'importance dans ce rapport de forces. Mais Nadal, en perte de vitesse depuis Roland-Garros (6 victoires, 3 défaites), va devoir retrouver un vrai rythme de numéro un s'il veut le rester.
S'il est à nouveau le leader du classement, Rafael Nadal n'est donc pas pour autant redevenu le patron du tennis mondial, comme a pu l'être Novak Djokovic entre 2014 et 2016. Vu la situation fluctuante de ces derniers mois, il n'est pas impossible que nous soyons dans une zone transitoire, entamée avec Murray, prolongé aujourd'hui par le retour de Nadal et peut-être celui de Federer demain. Avant la vraie révolution, celle que marquerait l'avènement d'un joueur autre que Federer, Nadal, Djokovic ou Murray. Depuis 14 ans et demi, ces quatre joueurs monopolisent la place de N.1, dont quasiment 14 ans pour les trois premiers nommés. L'ère post-Big Four finira bien par débuter un jour...
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Alexander Zverev et Rafael Nadal.

Crédit: AFP

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