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Avant la finale face à Novak Djokovic : Rafael Nadal, maudit plateau

Cyril Morin

Mis à jour 27/01/2019 à 08:22 GMT+1

OPEN D’AUSTRALIE - Qualifié pour la cinquième finale de sa carrière à Melbourne, Rafael Nadal a l’occasion dimanche de gagner son deuxième Open d’Australie. Histoire d’éviter de repartir encore une fois avec le plateau du finaliste comme lors des trois dernières fois, à chaque fois à l’issue de matches atypiques. Flashback.

Rafael Nadal en 2017

Crédit: Getty Images

Il ne veut plus voir ce "truc" comme il l’avait surnommé en 2017. Ce plateau qui "récompense" le perdant de la finale à Melbourne. Cette fois-ci, Rafael Nadal n’a pas d’autre intention que de soulever le trophée Norman Brookes. À l’heure de la hype du #TenYearsChallenge sur les réseaux sociaux, l’Espagnol peut à coup sûr redevenir viral. Sa seule victoire à Melbourne remonte à 2009. Une autre époque.
Depuis ? Trois finales. Trois défaites. Novak Djokovic, Stan Wawrinka puis Roger Federer comme bourreaux. Mais surtout des scénarii à rendre fou n’importe qui, même l’un des joueurs les plus solides mentalement de l’histoire. Au fond, Rafa à Melbourne, c’est devenu celui qui accompagne les matches de légende. Jamais celui qui les gagne. Alors, dimanche, pour ce qui s’annonce comme un sommet de jeu, il voudra être de nouveau dans la peau d’un vainqueur. Afin d’exorciser ce maudit plateau.

2012 : Djokovic et le break du dernier set

Historique. Magnifique. Fantastique. Utiliser tous les superlatifs que vous voudrez. Ils se justifient au regard de l’une des plus belles finales de Grand Chelem de l’histoire. Par sa longueur déjà. 5h53 pour ce qui reste, encore aujourd’hui, le plus long duel en Majeur de l’histoire. Une intensité folle, une qualité de jeu jamais démentie et des rebondissements dans tous les sens. Tous les ingrédients d’une finale restée dans les annales.
Au moment d’arriver à Melbourne cette année-là, Nadal n’est plus l’homme fort du circuit. Pire, il apparaît systématiquement sur la photo du vainqueur mais jamais dans la peau de celui-ci. À Wimbledon puis à Flushing, Novak Djokovic s’est amusé à lui chiper la vedette, en le battant à la régulière, en quatre sets à chaque fois.
Pour cette finale 2012, il y a en aura un de plus. Après une baston immense, Rafa et Nole vont en découdre dans une dernière manche de feu. En animal impitoyable, l’Espagnol parvient à breaker le Serbe sur sa seule occasion de la manche, pointant en tête à 4-2. Le parfum du succès vient lui chatouiller les narines. "À ce moment-là, j’ai senti le titre à ma portée contre quelqu’un qui m’avait battu six fois en 2011" expliquait-il après coup. Mais Djokovic, immense champion et force mentale hors du commun, vient débreaker dans la foulée.
Coup sur le casque sur le crâne de Nadal qui ne marque plus qu’un jeu avant de voir le Serbe remporter probablement la victoire la plus marquante de sa carrière en cinq sets (5-7, 6-4, 6-2, 6-7, 7-5). Première défaite, premier plateau.

2014 : L’éclosion de Wawrinka combinée à sa douleur au dos

Peut-être l’une des finales les plus étrange de l’histoire récente en Majeur. Après son sacre à New York en 2013, Rafa arrive dans la peau de numéro un mondial incontesté à Melbourne. Son tournoi est une réussite tennistique. Un peu moins physique à l’image de sa main gauche, couverte d’une ampoule XXL. Cela ne l’empêche de corriger Roger Federer en demie en trois petits sets (7-6, 6-3, 6-3) et ainsi poursuivre sa série de cinq victoires de rang face au Suisse, la troisième de suite à Melbourne.
Face à lui, c’est un petit nouveau qui se présente pour la première fois de sa carrière en finale d’un Majeur : Stan Wawrinka. Après un premier set à subir les coups de fusil du Suisse, Nadal connaît le pire : son dos se bloque à 2-1 dans le deuxième set. À ce moment-là, l’abandon est proche expliquera plus tard Toni, son oncle. Mais, parce que c’est un combattant hors-norme, Rafa retourne au mastic.
Non sans avoir fait un détour dans les mains du kiné au début du deuxième set. Un choix qui lui aura valu une bordée de sifflets de la part de la Rod Laver Arena. Clairement, il n’est pas en pleine possession de ses moyens. Ses premières balles ne passent plus jamais la barre des 150 km/h. Mais Wawrinka a la main qui tremble au moment de conclure. Logique.
Même diminué, Nadal s’empare du troisième set et laisse croire que le suspense est réel. Lui-même sait que c’est faux : "Je pouvais gagner un set comme ça, mais pas trois, pas face à un adversaire aussi fort." Car "Stanimal" retrouve ses esprits et finit par remporter logiquement son premier Majeur (6-3, 6-2, 3-6, 6-3). Déception, douleur, larmes. Mais surtout nouveau plateau.
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Rafael Nadal pleure lors de sa finale perdue en 2014 à Melbourne

Crédit: Getty Images

2017 : Un match pour l’éternité

Comme en 2012, ce match n’aurait jamais dû accoucher d’un perdant. Mais le tennis ne fait pas de sentiments. Dans ce Retour vers le Futur qu’aura constitué le cru 2017, c’est son plus grand rival, Roger Federer qui remporte la timbale au terme d’un match déjà entré dans la légende. Cinq sets d’un niveau ahurissant entre deux monstres sacrés. Le plus beau "Fedal" de l’histoire derrière la légendaire finale de Wimbledon de 2008.
Depuis cet instant de magie, aucune finale de Grand Chelem n’aura eu une telle saveur pour les amoureux du jeu. Les deux artistes sont au summum de leur niveau, surtout dans une dernière manche digne des meilleurs thrillers. Comme face au Djoker en 2012, Nadal réalise le break. Encore plus tôt dans la manche. À 3-1, les chances de Federer semblent faibles. Le Majorquin ne marquera cependant plus un seul jeu dans le match, laissant le Suisse renouer avec le succès en Grand Chelem qui le fuyait depuis plus de cinq ans.
Légendaire, le match l’est. Mais le résultat n’est toujours pas en faveur de l’Espagnol. Au moment de la traditionnelle cérémonie de remise des prix, il s’en prend à ce "truc" tout en soulignant son honneur d’être sur la photo de l’évènement sportif le plus marquant de 2017. "Je ne peux pas dire que je suis triste", aura-t-il l’honnêteté de souligner après son échec, tant revenir en finale après tous ses déboires physiques passés relève de l’exploit. Il n’empêche, pas sûr que le sourire lui revienne lorsqu’il aperçoit ce "troisième truc... enfin plateau" dans son armoire à trophées. Il ne tient qu’à lui de l’éviter soigneusement ce dimanche.
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Rafael Nadal et Roger Federer en 2017

Crédit: Getty Images

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