Murray passe, Nadal K.O.

OPEN D'AUSTRALIE - Quarts de finale messieurs

Andy Murray (G-B, 5) bat Rafael Nadal (ESP, 2) 6-3, 7-6 (7/2), 2-0
Prochain adversaire : Cilic.
Marin Cilic(CRO, 14) bat Andy Roddick (EU, 7) 7-6 (7/4), 6-3, 3-6, 2-6, 6-3

Rafael Nadal a abandonné. C'est un fait exceptionnel qui marque la chute du tenant du titre à Melbourne ce mardi. Bousculé, malmené par Andy Murray pendant deux sets, le N.2 mondial a dû renoncer à terminer la rencontre en raison d'un genou droit douloureux. Ce n'est que la 4e fois que Nadal abandonne sur le circuit principal (après Sydney et Cincinnati 2007 et Bercy 2008). L'Espagnol pensait en avoir fini avec ces genoux récalcitrants, et le voilà revenu là où il était il y a huit mois. Andy Murray, qui n'a toujours pas perdu un set sur ce tournoi, a été un peu chanceux de voir son adversaire quitter ainsi le Rod Laver Arena. Il n'en a pas moins impressionné de constance, d'application et de détermination pendant deux sets. Rares sont les douleurs et les adversaires qui font plier Nadal. Murray est de cette étoffe-là.

Dès les premiers points de la rencontre, le ton de la confrontation était donné. Aucun compromis en fond de court, variations d'effets, engagement total dans l'échange. Quelques petits indices font penser que ce n'est pas le jour de Nadal. Il breake le premier - au terme d'un échange mémorable où l'Espagnol fait quasiment passer la balle au-dessus du poteau de filet - mais se faire reprendre le service immédiatement (2-2). Le Majorquin râle, glisse à plusieurs reprises sur le court, tombe. Il se parle beaucoup et doute même des rebonds de la balle. Le match est pourtant équilibré. Dans la foulée de son break, Murray prend un avantage décisif à 4-2. L'Ecossais joue juste. Rien ne dépasse, et surtout pas les balles hors des lignes. Il sauve 7 balles de break sur 8 ! La deuxième manche repart sur les mêmes bases.

Après le feu d'artifice marquant la fête nationale australienne, qui interrompt la rencontre une dizaine de minutes, Nadal fait le break et le perd de suite comme au set précédent. Quand cela ne veut pas... Nadal n'est pas résigné mais ses efforts butent contre un mur. Sur son jeu de service suivant, Murray sort deux aces et une grosse première. Nadal voit le mur se rapprocher de lui. Murray ne se contente plus comme lors de ces dernières confrontations, de tenir la cadence. Il monte, il va chercher les points le plus haut possible. Dans le premier set, il a notamment écarté cinq balles de break sur sept en faisant service-volley, dont une fois sur deuxième balle.

Enervé, poussé dans ses derniers retranchements, Nadal se démène, et son genou craque. Quand ? Le joueur nous éclaire : "Cela c'est passé vers la fin du deuxième set, c'est un problème similaire à celui que j'ai eu l'année dernière. Après ça, je n'ai fait que décliner, c'était impossible de gagner le match. Il ne négocie pas bien le jeu décisif, et commence de grimacer au début du troisième. L'intervention du kiné ne change rien. Il faut abandonner le match et son trophée de l'an passé. Il faut laisser cet excellent Murray aller en demi-finale. C'est, après Djokovic l'année dernière, le deuxième tenant du titre de rang à s'incliner dès les quarts de finale : "Ce n'est pas mon habitude d'abandonner, j'en suis désolé, mais j'avais mal et je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs que l'année dernière. Je ne voulais plus dépasser la limite". Andy, finaliste à l'US Open en 2008, est mieux qu'un candidat au titre, il est devenu un réel favori : "Si je joue comme ce soir j'ai une bonne chance", a-t-il lancé sans paniquer devant les questions tordues de Jim Courier à la fin du match. Il faut remonter à 1977 pour un Britannique, John Lloyd, atteindre les demi-finales à Melbourne.

LA REACTION D'APRES-MATCH :

Andy Murray : "Je suis dégoûté pour lui. C'est le joueur que je préfère regarder jouer. Je suis déçu que le match ne soit pas allé à son terme. Mais une victoire est une victoire. J'étais très surpris qu'il abandonne. Je l'ai vu gagner des matches dans lesquels il a dû combattre beaucoup de douleurs. C'est vraiment dommage. C'est un mauvais départ dans l'année pour lui.

"Je suis très satisfait de mon match. Aux moments importants, c'est moi qui ai dicté le jeu. Je ne sais pas quand il a commencé à avoir mal. Je peux juste dire que j'ai très bien joué. Depuis que j'ai atteint la finale de l'US Open, je sais que je peux rivaliser à ce niveau. Je suis définitivement prêt aujourd'hui à gagner un Grand Chelem et l'espère y arriver ici."