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La rivalité Federer-Nadal

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 25/01/2012 à 18:03 GMT+1

Roger Federer et Rafael Nadal s'affrontent jeudi (9h30) pour une place en finale de l'Open d'Australie. Attendue lors de chaque grande occasion, cette opposition marquera un nouvel épisode de la rivalité qui anime les deux champions.

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Crédit: Eurosport

La demi-finale de l’Open d’Australie, qui opposera Rafael Nadal à Roger Federer, est le 27e épisode d’un feuilleton commencé voilà huit ans. Avec le temps, la série est même devenue un succès planétaire. Aux yeux de certains, comme John McEnroe, commentateur à la télévision australienne pendant le tournoi, Federer-Nadal constituerait la plus grande rivalité de l’histoire du jeu. "A chaque fois qu’ils s’affrontent, c’est une rencontre qui dépasse le sport", déclare-t-il.
Est-ce vrai ? Peut-on contester cette affirmation ? Rod Laver, le champion australien qui a donné son nom au central de Melbourne Park et dont on célèbre en 2012 le 50e anniversaire du premier de ses deux Grands Chelems réalisés en 1962 et 1969, a rencontré les medias mercredi et paraissait embarrassé face à une question qui, de son point de vue, ne se pose pas dans la mesure où il est tout simplement impossible de comparer les générations. En quoi, par exemple, sa rivalité avec Ken Rosewall à la fin des années 60 (79-63 pour Laver dans leur tête-à-tête !) serait-elle inférieure à Nadal-Federer ? Qui serait le mieux placé pour arbitrer les époques ? "Le jeu a terriblement changé, dit-il. Beaucoup se focalisent sur le présent parce qu’ils ne connaissent pas le passé et l’histoire. C’est pourquoi il est toujours difficile de dire que tel ou tel a été meilleur que l’autre à des dizaines d’années d’intervalle. Mais il est sûr que c’est une rivalité marquante et que, de mon point de vue, Roger est le meilleur joueur de l’époque moderne."
Nadal survole les débats
La rivalité entre Rafael Nadal et Roger Federer est évidemment indiscutable en raison du nombre de leurs matches déjà important. Vingt-sept rencontres, c’est nettement plus que les 14 duels ayant opposé John McEnroe et Björn Borg -autre rivalité marquante malgré sa fugacité (1978-1981)- et sept de moins que le nombre de chocs entre Pete Sampras et Andre Agassi répartis sur une durée de 13 ans. Le plus remarquable dans leur histoire à deux vient du fait qu’ils se sont défiés 19 fois en finale dont 8 pour le titre en Grand Chelem. La finale de Wimbledon, en 2008, a constitué un haut fait du sport sur lequel des historiens reviendront encore dans vingt ou trente ans. Pendant six ans et jusqu’à l’arrivée de Novak Djokovic, ils ont mis la concurrence sous l’éteignoir comme aucun tandem avant eux.
Mais étrangement, à l’analyse des résultats, cette rivalité… n’existe pratiquement pas puisque Nadal la survole complètement en s’étant imposé 17 fois sur 26, soit deux fois sur trois, ce qui est beaucoup voire énorme. En Grand Chelem, le déséquilibre est encore plus vertigineux entre eux deux avec sept succès en neuf rencontres pour le Majorquin, soit 77% du total. Nadal a même régné lors de leurs quatre derniers rendez-vous en Grand Chelem, le dernier succès de Federer remontant à Wimbledon 2007. "Je ne savais pas", a feint de découvrir le Suisse.
Une rivalité paradoxale
En résumé, il n’y a pas vraiment de match. Toutefois, il faut noter que si on enlève la terre battue (plus de la moitié de leur face-à-face), Federer se détache 7-5. "C’est plus équilibré que ça à cause de la terre battue, mais Nadal sait comment battre Federer, le contraire est peut-être un peu moins vrai ou au moins plus compliqué", suggère Roger Rasheed, l’ancien entraîneur de Gaël Monfils.
Cette rivalité est aussi paradoxale à cause du respect mutuel qui anime les deux hommes. Pour certains, une rivalité est forcément conflictuelle à l’instar de celle qui se transforma en véritable guerre sur les circuits de Formule 1 entre Ayrton Senna et Alain Prost. Pour ceux-là, être pour Nadal (et inversement), c’est être forcément contre Federer (et inversement). En faisant ami-ami malgré le petit accrochage récent sur la dureté du calendrier, ils nous priveraient, selon beaucoup, de cette dimension belliqueuse constituante de toute vraie opposition en rendant leur duel trop mièvre. Personne n’a oublié Nadal consolant Federer en pleurs sur le podium de la remise des prix de l’Open d’Australie en 2009. En revanche, dans l’esprit d’autres spectateurs, cette relative fraternité serait un éternel ravissement parce qu’il serait impossible de ne pas aimer Federer sans ne pas aimer Nadal. Eternel débat que charrie le Net où les rivalités sont là, sur le sujet, franchement plus agressives…
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