Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Nadal est-il trop modeste?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/01/2012 à 22:48 GMT+1

Malgré une carrière absolument exceptionnelle qui l'installe déjà parmi les plus grands champions de l'histoire du jeu, Rafael Nadal n'est pas du genre à se mettre en avant. Au point qu'il semble parfois donner dans l'excès de zèle en termes de modestie. Pourtant, il est juste sincère.

2012 Open Australie Rafael Nadal

Crédit: AFP

S’il remporte la finale de l’Open d’Australie contre Novak Djokovic, Rafael Nadal inscrira un 11e titre du Grand Chelem à son palmarès –ce qui le placerait en 4e position derrière Roger Federer (16), Pete Sampras (14) et Roy Emerson (12) à égalité avec Rod Laver et Björn Borg (11). A 25 ans et 240 jours, le Majorquin deviendrait ainsi le deuxième plus jeune joueur de l’histoire à atteindre ce total de 11 après Björn Borg (25 ans et 1 jours), mais devant Roger Federer (25 ans et 334 jours). A cette occasion et à cet âge, il dispute sa 15e finale majeure avec une bonne d’année d’avance sur Federer qui joua sa 15e finale à Roland-Garros en 2008 à deux mois de son 27e anniversaire.
Si l’on observe ses temps de passage, Nadal n’est donc pas loin d’être en avance sur Federer. Le voir supplanter le champion suisse reste, pour le moment, de l’ordre de la gageure compte tenu de son usure physique et du niveau de ses concurrents les plus directs, mais pas de l’impossible. Et pourtant, face à Federer, Nadal continue d’afficher une modestie presque confondante qui va même jusqu’à excéder ses propres partisans qui le trouvent trop respectueux devant la statue du commandeur de Bâle. "Roger est le plus grand joueur de l’histoire", "Roger sera très difficile à battre" -quand il le domine huit fois sur dix en Grand Chelem- "Roger a plus de talent que moi", autant de formules entendues de la bouche de l’Espagnol qui semble s’ingénier à se rabaisser alors qu’il peut prétendre être au moins l’égal de rival.
"Si je n’avais pas aimé le tennis, je n’aurais jamais supporté mon oncle"
Cette sagesse extrême s’exprime aussi lorsqu’il égrène ses objectifs comme à Melbourne. "Mon but ici était d’atteindre les demi-finales, a-t-il avoué radieux. Je n’ai pas eu une longue préparation et la veille du tournoi, je pleurais dans ma chambre parce que je m’étais fait mal au genou." En le voyant galoper sur le court rattraper et contrer les attaques les plus franches de Roger Federer, il pouvait nous prendre l’envie de sourire. Et pourtant, c’est vrai, en raison d’une blessure à l’épaule, Nadal a eu une préparation tronquée. Comme est sincère son éternel respect pour Federer. L’autre jour, il fallait voir Nadal se faire prendre en photo avec Rod Laver dans le restaurant des joueurs de Melbourne Park pour comprendre à quel point il est respectueux et admiratif de ses aînés. Ses yeux brillaient comme ceux d’un enfant.
Ceux qui ont lu la récente autobiographie un peu ennuyeuse - "Rafa"- du sextuple vainqueur de Roland-Garros savent à quel point Nadal, issu d’une famille pourtant très fortunée des Baléares, a été élevé à la dure, sur les courts de tennis, par son oncle, Toni, dont il dit : "Si je n’avais pas aimé le tennis, je n’aurais jamais supporté mon oncle." Le récit de l’annulation d’une fête par Toni pour célébrer une victoire de Rafael chez les jeunes stigmatise cette sorte de rabaissement permanent dans lequel le n°2 mondial a grandi raquette en main. "Mais vous allez me le pourrir", s’était alors écrié le tonton qui a toujours veillé à ce que son neveu ne la ramène pas et à ce qu’il se comporte de façon normale avec chacun –sur un tournoi, vous verrez Nadal dire toujours bonjour à tout le monde y compris aux journalistes même après une défaite difficile. Voilà quelques jours, alors que Rafael avait osé faire une sortie critique sur Roger Federer avec lequel il n’est pas d’accord sur la manière de réduire la longueur de la saison, Toni Nadal est immédiatement monté au créneau pour dire que Rafael n’aurait jamais dû dire cela.
En jouant les modestes, Rafael Nadal ne triche pas. Il suit simplement les règles de l’éducation qui lui a été inculquée. Samedi, il en a remis une couche à 24 heures de croiser le fer avec Djokovic. "Ce sera un match très difficile, a-t-il souligné. Il est le favori parce qu’il est le n°1 mondial, qu’il joue fantastiquement et qu’il m’a battu les six dernières fois. Moi, je suis juste content d’être là." Et il y a même fort à parier que s’il est battu, il poursuivra dans le même registre de ce contentement. Agaçant pour les uns, charmant pour les autres, mais sincère…
SUIVEZ L'OPEN D'AUSTRALIE EN DIRECT SUR EUROSPORT PLAYER ET SUR L'ANTENNE D'EUROSPORT !
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité