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Aucun Français en deuxième semaine ? Cette fois, c'est sérieux

Laurent Vergne

Mis à jour 20/01/2018 à 14:48 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Pour la deuxième fois en quatre ans, le tennis masculin français n'a aucun représentant en deuxième semaine. Simple épiphénomène il y a trois ans, ce couac pourrait se transformer en problème récurrent. Le mal est plus profond aujourd'hui, parce que la génération Tsonga vieillit et que la relève peine à s'assumer comme telle.

Richard Gasquet

Crédit: Getty Images

Pour tout dire, on le sentait un petit peu venir. Cette édition 2018 de l'Open d'Australie restera un tout petit cru pour le tennis français, en tout cas du côté de ces messieurs. Caroline Garcia, unique rescapée tricolore, est, elle, qualifiée pour les huitièmes de finale. Mais après Jo-Wilfried Tsonga vendredi, Richard Gasquet, Julien Benneteau et Adrian Mannarino ont à leur tour calé en 16es de finale samedi. Tous battus de façon logique par des joueurs mieux classés et beaucoup plus forts qu'eux pour ce qui est de Mannarino et Gasquet, sortis par Dominic Thiem et Roger Federer.
Sur les vingt-cinq derniers tournois du Grand Chelem, ce n'est que la deuxième fois qu'aucun Français ne parvient à se faufiler en deuxième semaine. Le précédent était déjà australien, et il n'est pas si vieux, puisque c'était en 2015. A l'époque, la thèse de l'accident pouvait tenir. D'ailleurs, dans la foulée, les résultats des Bleus en Grand Chelem n'avaient pas été mauvais du tout avec une demi-finale à Roland-Garros pour Jo-Wilfried Tsonga, une autre pour Richard Gasquet à Wimbledon et deux quarts à l'US Open, également à mettre au crédit du Manceau et du Biterrois.
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Quand Tsonga ne va pas…

Cette fois, le mal est probablement plus profond, car il devient récurrent. Pour la première fois depuis plus de dix ans, le tennis français vient d'enchainer quatre tournois du Grand Chelem sans placer un seul de ses joueurs en quart de finale. A Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open, le dernier survivant français s'était arrêté en huitièmes. Ce n'était déjà pas exceptionnel, et cela a donc été pire encore à Melbourne.
Ce bilan maigrichon s'explique notamment par le retour dans le rang de Jo-Wilfried Tsonga. Le Sarthois a longtemps été la soupape de sécurité tricolore. Ce n'est plus le cas. Depuis son quart de finale en Australie la saison dernière, il a enchainé les désillusions : sortie au premier tour à Paris, au deuxième à Flushing, au troisième à Londres et Melbourne.
Jo n'est d'ailleurs plus très loin de sortir du Top 20 et ce sera sans doute le cas en février, mois au cours duquel il aura 840 points à défendre. Son leader à la peine, le tennis français rame, d'autant que ses habituels comparses, Monfils, Gasquet et Simon, ont trop chuté au classement ces derniers mois pour s'éviter des tirages compliqués.

Pouille, nouveau numéro un, mais pas encore leader

La vraie déception n'est toutefois pas à aller chercher du côté des vétérans, auxquels on peut ajouter Julien Benneteau et Adrian Mannarino. Monfils a cédé contre Djokovic, Gasquet contre Federer, Mannarino face à Thiem, Simon contre Carreno Busta et Tsonga devant Kyrgios. Prises une par une, ces défaites ne sont ni surprenantes ni honteuses. Le problème, c'est que Lucas Pouille est passé complètement au travers.
Or le Nordiste, lui, avait, sinon une autoroute, en tout cas une voie bien dégagée pour atteindre la semaine deux voire les quarts de finale. Sorti d'entrée par Ruben Bemelmans, il a encore déçu à Melbourne, où il n'a encore jamais gagné un match. Il a clairement du mal à confirmer son superbe second semestre 2016, celui de son explosion au plus haut niveau avec deux quarts de suite en Majeur à Wimbledon et l'US Open et des victoires sur Del Potro ou Nadal. C'était le temps de l'insouciance, où tout parait simple. Est venu celui des responsabilités, plus complexe à appréhender.
Dans huit jours, Lucas Pouille sera le joueur français le mieux placé au classement ATP (sans doute 16e ou 17e). Il est encore jeune (il n'a pas encore 24 ans) et dans son cas, la tête est aujourd'hui le principal problème, même s'il a aussi des lacunes techniques à gommer. Mais s'il est le nouveau numéro un, il n'est pas encore un leader. En attendant la possible émergence d'un Corentin Moutet ou d'un autre dans quelques mois ou années, le tennis masculin français aura besoin que le protégé d'Emmanuel Planque retrouve des couleurs. Notamment en Grand Chelem. Sans quoi ce qui relevait en 2015 de l'accident industriel pourrait bien devenir une triste norme.
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Lucas Pouille au 1er tour de l'Open d'Australie 2018

Crédit: Getty Images

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