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Pour Tsonga, la zone de turbulence commence déjà

Laurent Vergne

Mis à jour 16/01/2018 à 17:11 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Après un premier tour en douceur, Jo-Wilfried Tsonga affronte Denis Shapovalov mercredi pour une place en 16es de finale. Le jeune Canadien l'avait mis K.O. lors du dernier US Open. JWT devra se montrer autrement plus féroce s'il veut prendre sa revanche.

Jo-Wilfried Tsonga et Denis Shapovalov lors de l'US Open 2017.

Crédit: Getty Images

Jo-Wilfried Tsonga a connu un premier tour tranquille lundi contre Kevin King. L'Américain, 202emondial et issu des qualifications, a permis au numéro un français de démarrer en pente douce son Open d'Australie. Espérons pour lui qu'il en a profité au maximum, car ce qui l'attend désormais est d'un tout autre acabit. Mercredi, il va trouver sur sa route Denis Shapovalov, un des pires adversaires possibles parmi les non têtes de série. Une vraie menace, alors que Tsonga n'a jamais disparu avant le troisième tour à Melbourne depuis sa toute première participation en 2007.
Un air de déjà vu pour Jo, mais pas franchement un goût de reviens-y. Lors du dernier US Open, il avait déjà hérité de Shapovalov au deuxième tour et s'était incliné en trois sets (6-4, 6-4, 7-6). Rebelote mercredi donc, et la tâche s'annonce à nouveau compliquée pour le Manceau, néanmoins désireux de donner un autre tour à ce duel. "Il y a toujours un goût de revanche, admet-il. C'est le genre de match que j'ai envie de jouer."
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Shapovalov a croqué Tsonga en 3 sets : les temps forts en images

C'est un super joueur, il est jeune, il a faim
Le finaliste 2008 ne tarit pas d'éloges sur son jeune adversaire, qui n'avait que huit ans que Tsonga avait signé son sensationnel tournoi, détruisant notamment Rafael Nadal en demi-finales. "C'est un super joueur, il est jeune, il a faim, il est gaucher, il a tout pour réussir", estime Tsonga, avant de glisser : "mais je suis toujours là". Il aura une bonne occasion de le prouver sur la Rod Laver Arena contre le plus jeune joueur du Top 100, qui a de très bonnes chances d'intégrer les 50 premiers à l'ATP à l'issue de cet Open d'Australie.
Jusqu'à l'été dernier, Denis Shapovalov naviguait entre la 150e et la 200e place mondiale. Puis tout s'est accéléré. Son tour de force au Masters 1000 de Montréal, avec sa demi-finale et ses victoires contre Nadal et Del Potro, ses premiers succès en Grand Chelem, donc, du côté de New York, l'expérience de la Laver Cup, dont il dit avoir beaucoup appris, et un nouveau statut à gérer. Pour le moment, tout semble glisser sur lui, malgré le tourbillon du semestre écoulé. "Je pense qu'il va devenir un merveilleux joueur", a même lâché Roger Federer. De quoi faire tourner la tête, mais celle du jeune Canadien parait aussi bien faite que sa patte gauche.
Comme toujours avec un jeune si prometteur, la difficulté est de conserver le relâchement total du novice qui n'a rien à perdre (effet qui avait si bien servi Tsonga en 2008 à Melbourne) tout en prenant de l'expérience. Puiser dans la sève de la seconde qualité sans tarir la première. En Australie, Shapovalov a désormais pour lui de savoir où il met les pieds, mais l'inconvénient de ne plus bénéficier de l'effet de surprise. Mais lors de son premier tour contre Stefanos Tsitsipas, le Canadien estime s'être senti "beaucoup plus confortable sur le court." "Je pensais que Stefanos serait peut-être un peu tendu au début et c'est ce qui est arrivé, explique-t-il. Moi, j'étais très calme."

Shapovalov a déjà un sacré bagage

Pour un joueur de moins de 19 ans, Denis Shapovalov possède il est vrai un bagage déjà très étoffé. "La Coupe Davis, la Rogers Cup (Montréal), l'US Open, la Laver Cup... Avoir vécu tout ça m'a beaucoup aidé", assure-t-il. Mieux, ces grandes scènes semblent le bonifier plus que l'inhiber : "J'adore ces moments-là. J'ai grandi en rêvant de jouer les grands tournois et les grands joueurs, alors je profite de chaque minute." Pour un peu, contre Tsonga, pour ce qui sera seulement son cinquième match en Grand Chelem, il partirait presque favori, ce qui en dit long...
Pour autant, JWT n'est pas franchement disposé à tendre l'autre joue après la claque du Arthur-Ashe. Il se sent prêt et il se sent bien. "Très bien, même, a-t-il lancé en débarquant à Melbourne. J'ai eu une bonne saison 2017 avec la Coupe Davis et quelques tournois gagnés. J'espère que 2018 sera une super année. Puis je me sens comme chez moi ici à Melbourne. Le public m'encourage toujours comme si j'étais en France, c'est très spécial pour moi."
Entre le charme de l'ancien et le vent de la jeunesse, ce Tsonga-Shapovalov a en tout cas tout ce qu'il faut pour donner à cette édition 2018 un de ses premiers temps forts. Mais, même en cas de victoire, le Français ne serait pas sorti d'affaire pour autant. Nick Kyrgios puis Grigor Dimitrov pourraient l'attendre ensuite. Une première semaine minée de tous les côtés.
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