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Alexander Zverev : "Il y a toujours la question ‘Quand vas-tu gagner un Grand Chelem ?’"

Cyril Morin

Mis à jour 12/01/2019 à 14:41 GMT+1

OPEN D’AUSTRALIE - Auréolé d’une victoire au Masters à Londres en fin de saison dernière, Alexander Zverev aborde 2019 avec l’ambition d’enfin franchir un cap en Grand Chelem, grands oubliés de sa carrière jusqu’à present. En délicatesse physique, l’Allemand a cependant choisi d’aborder l’Open d’Australie en toute décontraction à l’écouter.

Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

Un nouvel homme. Un nouveau jeune homme devrait-on dire. Car, faut-il le rappeler, Alexander Zverev n’a que 21 ans. Mais les attentes envers les prodiges sont toujours très (trop ?) élevées. Surtout quand il passe derrière des monstres de précocité que furent Rafael Nadal et Novak Djokovic. Alors, forcément, la pression se fait grande. Celle autour du jeune Allemand n’a fait que grandir d’année en année.
Il faut dire que "Sascha" n’a rien fait pour l’atténuer. Surtout en Grand Chelem. Son meilleur résultat reste son quart de finale à Roland-Garros l’année passée. Léger pour un numéro 4 mondial à l’ambition débordante, destiné à prendre les commandes du circuit une fois que les patrons auront daigné laisser la place.
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À Melbourne, on peut dire que l’Allemand a joué de malchance. 2016 : une rouste au premier tour face à Andy Murray, alors tête de série numéro 2. 2017 : un combat acharné perdu contre Rafael Nadal au troisième tour. 2018 : un autre match de cinq sets, perdu face à la révélation Chung Hyeon. 2019, bis repetita ?

Londres comme premier jalon

Non, car à l’écouter, Zverev est un nouvel homme. Un nouveau joueur surtout. Car s’il n’a toujours pas inscrit son nom au palmarès d’un des Majeurs, il a su se mettre à la hauteur d’un évènement majeur : le Masters de Londres. Et enfin répondre aux attentes qu’il suscite dans un environnement XXL qui se rapproche de celui d’un Grand Chelem. Surtout, il l’a fait avec la manière. S’offrir coup sur coup Roger Federer et Novak Djokovic n’est pas à la portée de n’importe qui. "Le week-end qui peut tout changer" avions-nous titré à l’époque. Trois mois plus tard, c’est l’heure de la mise à l’épreuve.
Pour transformer l’essai, Zverev a décidé de la jouer cool. Pas de pression additionnelle à l’écouter. La raison ? C’est ce qui semble lui aller le mieux. "Quand je suis arrivé à Londres, je ne jouais pas au mieux. J’avais perdu contre Khachanov à Paris 6-2, 6-1, explique-t-il. J’avais perdu contre d’autres gars aussi. Vraiment, je ne jouais pas bien. Quand je suis arrivé, je me suis dit : ‘OK, c’est le dernier tournoi de l’année, on est tous crevés, tu veux aller en vacances. Je vais juste profiter un maximum, jouer contre les meilleurs joueurs du monde et voir comment ça se passe".
Cela s’est bien passé. Très bien même. Zverev a donc transformé sa surprise en philosophie : "A la fin de la semaine, j’ai gagné. J’ai appris de ça. Je me suis rendu compte que je devais avoir le même état d’esprit sur les Grands Chelems. J’espère pouvoir y arriver". Plus que le résultat brut, c’est bien son dernier week-end et sa capacité à battre sur une semaine les tous meilleurs joueurs mondiaux qui lui ont offert une option pour la suite. Pas encore une garantie.
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Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

La cheville, réelle inquiétude ?

Il n’empêche, tout, dans cet Open d’Australie 2019, doit lui permettre de monter en puissance et enfin franchir un cap. Aljaz Bedene contre qui il n’a jamais perdu au premier tour. Jeremy Chardy ou Ugo Humbert au deuxième avant de se frotter, éventuellement, à un Gilles Simon pugnace ces dernières semaines mais qu’il a systématiquement dominé sur le circuit. C’est probablement là qu’on en sera plus sur son état physique. Avant d’aller se frotter éventuellement à un Nick Kyrgios souvent en état de grâce face aux gros en 8e.
Car, mine de rien, celui qui incarne le plus les chances de titres de la Next Gen arrive à Melbourne avec quelques inquiétudes concernant sa cheville gauche. Après s’être retiré d’une exhibition à Adelaïde pour une histoire d’ischio, l’Allemand a dû écourter une séance d’entraînement au Melbourne Park à la suite d’une frayeur à la cheville. "La cheville va bien, a-t-il tenté de rassurer face à la presse. Elle est juste enflée. Elle n’a pas tourné mais j’ai un peu trop forcé dessus. Je vais jouer avec une bande, c’est juste inconfortable mais rien qui puisse s’aggraver. Je suis assez relax là-dessus".
Relax, c’est vraiment le mot clé pour résumer l’état d’esprit qui semble l’habiter devant les micros. Car, inévitablement, la question sur un éventuel blocage psychologique en Grand Chelem est revenu sur le tapis. Logique puisque Zverev lui-même avouait l’an passé que ses difficultés dans les Majeurs n’étaient pas liées à un problème physique. "J’adore jouer au tennis. Toujours. J’ai toujours aimé la compétition aussi, dans le sport que j’aime, a-t-il glissé dans un sourire. Bien sûr, il y a toujours de la pression à propos de ces tournois, toujours la question ‘Quand vas-tu gagner un Grand Chelem ?
"La réalité, c’est que je ne mets pas de pression. Je n’ai jamais passé le troisième tour ici donc on verra pour cette fois. Je veux juste profiter d’être là, jouer au maximum, jouer le plus de grands matches possibles", a-t-il encore détaillé. No pressure, à la sauce australienne. Comme si s’approcher des sommets sans toutefois les toucher tout à fait lui avait fait prendre conscience de sa chance et sa force. Alors, promis, cette année, Zverev est là pour gagner. Mais surtout profiter. À l’écouter, c’est le seul remède à son mal : "Une fois que j’aurais appris à réellement apprécier le moment et m’éclater dans ce que je fais, je pense que le reste suivra". Qu’on arrête, enfin, de lui poser la question qui fâche.
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