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Open d'Australie - De retour de blessure, et sans Darren Cahill, Halep repart de zéro ou presque

Alexandre Coiquil

Mis à jour 14/01/2019 à 23:10 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - De retour à la compétition cette nuit après quatre mois d'absence et sa hernie discale, Simona Halep, finaliste en titre, aborde le premier Grand Chelem de la saison avec des ambitions à la baisse et sans entraîneur. Une petite révolution pour la n°1 mondiale. Mais elle souhaite prendre son temps avant d'enclencher à nouveau la machine à gagner.

Simona Halep en conférence de presse lors de l'Open d'Australie

Crédit: Getty Images

Simona Halep est la preuve vivante qu'on peut être n°1 mondiale et simplement heureuse de pouvoir jouer au tennis. Sans se fixer les impondérables objectifs et mettre une pression monstrueuse. Quelques mois après son magnifique sacre à Roland-Garros, le premier de sa carrière en Grand Chelem, la Roumaine va aborder l'Open d'Australie dans une position inédite, celle d'outsider. La faute à sa santé et cette hernie discale qui l'a mise sur le carreau en fin de saison. La faute aussi à ses pauvres résultats depuis son retour sur le circuit. Le tout mélangé ça donne une championne en reconstruction physique, tennistique et psychologique. Halep, c'est un chantier. Mais un chantier avec certains acquis quand même.
Depuis sa conquête de la Porte d'Auteuil au mois de juin dernier, la Roumaine est parvenue à redescendre de son nuage. Un temps seulement. Puis, elle y est remontée. On peut la comprendre. Cette quête du Graal a pris trop de temps, 26 ans exactement, et lui a trop coûté en énergie pour lui demander de devenir une cannibale. Cela ne lui correspond d'ailleurs pas. Si la machine avait bien redémarré pendant l'été - succès à Montréal et finale à Cincinnati - sa fin de saison avait ressemblé à un calvaire. Il y a eu le contre-coup physique de ses efforts du printemps. Mais aussi cette blessure au dos venue petit à petit la ronger. Au point de la laisser sur le flanc.
Je dois juste croire un peu plus en moi
Traitée pour une hernie discale et absente du 30 septembre à la semaine dernière, la patronne du tennis féminin a confié avoir eu peur. "Cela a été très effrayant car c'était sous le dos et c'est toujours dangereux", a-t-elle détaillé depuis Sydney où elle a repris la compétition il y a une dizaine de jours. "Mais j'ai eu un traitement à la maison, je me suis reposée pendant six semaines environ sans rien faire d'autre que des exercices pour le dos."
Cet Open d'Australie Halep va l'aborder dans la peau d'une n°1 mondiale. Mais sans aucune référence. Un peu comme si elle repartait de zéro. Incapable de gagner un match sur le circuit depuis la mi-août et sa demi-finale à Cincinnati, la joueuse de 27 ans va devoir réapprendre le goût de la victoire, avant de se projeter plus loin. Son seul match de la saison, joué à Sydney contre Ashleigh Barty, s'est mué en défaite. Une défaite logique mais encourageante. Car le physique a répondu. "Je n'ai pas du eu mal, ce qui est une excellente nouvelle. Le niveau de jeu est bon, je dois juste croire un peu plus en moi."
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Simona Halep à l'entraînement lors de l'Open d'Australie

Crédit: Getty Images

La vie sans Darren Cahill

Chez Halep il y l'aspect tennistique qui entre en jeu, celui de son entourage, mais surtout le psychologique. Pas toujours au top depuis son explosion au plus haut niveau en 2014, son mental a totalement changé depuis son sacre à Roland-Garros. Fini l'ultra exigence ravageuse. Place à l'exigence décontractée. Parmi les facteurs qui ont libéré la Roumaine, il y a cet air de légitimité qui plane au-dessus d'elle. Sa position de souveraine sans Grand Chelem lui pesait. "C'est une grosse différence pour moi, car j'ai enfin réalisé mon objectif. J'ai enfin gagné un Grand Chelem. Maintenant, je peux dire que je suis une vraie n°1 mondiale", a-t-elle glissé avant le début du tournoi. "Je disais avant que si tu ne gagnes pas une finale de Grand Chelem, tu n'es pas une vraie n°1 mondiale. Je suis donc heureuse et je savoure. Tout ce que j'ai fait l'an passé m'a rendu plus relax. J'essaye juste d'améliorer mon jeu et de voir jusqu'où je peux aller."
A Melbourne, Halep va surtout s'aligner sans coach, une révolution pour elle. Séparée de Darren Cahill depuis novembre, la joueuse de Constanta n'a toujours pas trouvé chaussure à son pied pour lancer son nouveau projet. Beaucoup ont pourtant sonné à sa porte. Mais, la n°1 mondiale est du genre patiente. Remplacer l'Australien, l'homme qui lui a permis de se forger un palmarès majuscule depuis 2015, au point de devenir son mentor, ne sera pas chose aisée. Halep ne cherche pas un coach parfait, elle cherche quelqu'un avec qui accrocher humainement.
"Je peux attendre trois ou quatre mois, mais j'ai envie de voir comment je me débrouille. Pour moi c'est difficile de changer la personne avec qui je travaille tous les jours parce que je m'attache aux gens, dont ceux qui font partie de mon équipe", a-t-elle rappelé. "A chaque fois que vous intégrez quelqu'un de nouveau dans votre équipe, vous devez vous donner à 100%. Et je n'étais pas disposée à le faire lors de l'intersaison. Mais comme je l'ai toujours dit, à ce niveau, c'est impossible de jouer sans un entraîneur. Dans un futur proche, je prendrai quelqu'un. Mais pour le moment je me débrouille toute seule."
Même si elle doit défendre les points de sa finale perdue l'année dernière, la n°1 mondiale, qui va retrouver au 1er tour Kaia Kanepi, qui l'avait sortie d'entrée à l'US Open l'été dernier, ne joue pas sa saison aux antipodes. Ici, elle la lance et l'installe sur des rails. Mais elle le fait de manière saine. Jour après jour, match après match. Chez Halep pour la nouvelle année, pas de résolution, c'est juste "Carpe diem".
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