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Roger Federer et Novak Djokovic, décollage immédiat pour le 7e ciel ?

Laurent Vergne

Mis à jour 13/01/2019 à 16:41 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Roger Federer et Novak Djokovic ont remporté chacun six fois le titre à Melbourne. Le Suisse et le Serbe sont les tauliers en Australie et, à l'aube de cette édition 2019, il est raisonnable de penser qu'ils sont encore les deux principaux candidats à la victoire finale. Tout autre dénouement constituera une forme de surprise, plus ou moins grande.

Roger Federer et Novak Djokovic au Masters de Paris 2018

Crédit: Getty Images

L'Open d'Australie aime manier le paradoxe. L'air du début de saison aidant, il débouche régulièrement sur quelques explosions inattendues, à la Jo-Wilfried Tsonga, finaliste venu de presque nulle part en 2008. Ou, dans une moindre mesure, sur des parcours comme ceux de Hyeon Chung et Kyle Edmund, demi-finalistes l'an dernier. Sachant qu'en dehors de cet exploit commun, le Coréen et le Britannique, sur le reste de leurs vingt-quatre participations cumulées en Grand Chelem ne comptent à eux deux qu'un petit huitième de finale, on peut penser qu'il y a parfois une exception australienne.
Reste qu'à l'arrivée, ce sont toujours les mêmes qui gagnent. Les deux mêmes. Novak Djokovic et Roger Federer. Depuis quinze ans, le Serbe et le Suisse n'ont pas laissé grand-chose à la concurrence. Une victoire pour Marat Safin (2005), une autre pour Rafael Nadal (2009) et une dernière pour Stan Wawrinka. Sur les quinze dernières éditions, le "Djoker" et "Fed" ont raflé tout le reste. Six titres chacun. 2004, 2006, 2007, 2010, 2017 et 2018 pour le Suisse, 2008, 2011, 2012, 2013, 2015 et 2016 pour le Serbe. Voilà pour le constat, assez implacable.

Djokovic en favori, Federer en super challenger

La mauvaise nouvelle, si vous êtes lassés de cette hégémonie à deux, c'est qu'il y a de bonnes chances qu'elle se prolonge en 2019. Le passé nous le dit, donc. Mais le présent aussi. Même en occultant les performances des deux joueurs à Melbourne et leur mainmise quasi-totale sur le palmarès depuis une décade et demie, la simple analyse du contexte actuel incite à se tourner vers Novak Djokovic et Roger Federer à l'heure de chercher les favoris de cette édition 2019. Leur force, alliée aux diverses faiblesses de leurs rivaux, en fait clairement les hommes à battre.
Le favori numéro, c'est Djokovic. Parce qu'il est numéro un mondial. Parce qu'il a remporté les deux derniers Majeurs. Parce que, à Melbourne, il est vraiment chez lui. Au sommet de son mental, de son tennis et de son physique, il est extrêmement difficile à battre sur la Rod Laver Arena. Seul Stan Wawrinka y est parvenu depuis l'émergence du Serbe comme patron du tennis mondial en 2011. Il a certes connu un petit coup de moins bien depuis la fin de l'automne et n'a gagné aucun de ces trois derniers tournois. A Doha, Nole est apparu, disons, emprunté. Mais pour le battre ici, au meilleur des cinq sets, il faudra être sacrément costaud.
Novak Djokovic lors du Kids Day de l'Open d'Australie 2019
Federer, lui, est donc son challenger numéro un. Un super challenger. Paradoxal, pour un double tenant du titre ? Pas forcément. De l'eau a coulé sous les ponts depuis le 20e sacre majuscule du Bâlois voilà douze mois. S'il s'est maintenu à un très haut niveau, il n'a par la suite gagné ni Grand Chelem (il s'en est même fallu de beaucoup) ni Masters 1000, ni Masters. Disons-le, il a parfois fait son âge après l'Open d'Australie 2018.

Enfin une finale Djoko-Fed ?

Il avait néanmoins retrouvé un peu de peps à Bercy puis Londres, malgré ses deux défaites en demi-finales face à Djokovic et Zverev. Et si la Hopman Cup reste ce qu'elle est, à savoir une simple exhibition, Federer y est apparu en tout début d'année frais, fringant et regénéré. Il n'y a donc aucune raison de penser que l'autre sextuple vainqueur du tournoi ne puisse pas s'exprimer dans la quinzaine à venir comme lors des deux éditions précédentes. Un Federer frais, dispo et à 100% physiquement est par nature dangereux à Melbourne. Même dans sa 38e année.
S'il est très tentant d'envisager une finale Djokovic - Federer le 26 janvier prochain (qui, au passage, serait la première entre les deux champions à Melbourne, assez paradoxal puisqu'ils y cumulent douze titres à eux deux), c'est aussi en raison des difficultés à trouver une troisième option fiable. Rafael Nadal ? Il ne faut jamais jurer de rien avec le Majorquin, mais son passé sur dur depuis un an et demi, qui s'apparente davantage à un passif, et les limitations imposées par son corps, rendent pessimiste quant à sa capacité à tenir la distance sur quinze jours.
Alors, qui ? Kei Nishikori, demi-finaliste à Flushing et de retour à un bon niveau depuis quelques mois ? Pour un quart, une demie, oui. Mais de là à ramasser la mise... A Adélaïde, il a gagné son premier tournoi depuis des lustres. Encourageant, mais une façon aussi de rappeler que le Japonais gagne peu. Marin Cilic ? Le Croate n'était pas passé loin en 2018 et il sera un client. Mais c'est peut-être du côté de Kevin Anderson qu'il faut aller chercher le vrai gros outsider de ce tournoi. Il a le jeu pour briller en Australie. Il est en forme (titre à Pune) et ses deux finales à New York et Londres lui ont apporté une confiance certaine en ses capacités en Grand Chelem.
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Roger Federer à l'entraînement lors de l'Open d'Australie 2019

Crédit: Getty Images

La NextGen avance, mais est-elle prête ?

Reste le cas de la NextGen. On aimerait qu'elle prenne, sinon le pouvoir, en tout cas une partie de celui-ci. En 2018, la jeunesse a posé les bases de ses triomphes futurs. Alexander Zverev a remporté le Masters, Karen Khachanov a décroché son premier Masters 1000, et beaucoup de joueurs situés dans une classe d'âge entre 19 et 22 ans a sérieusement avancé au classement, en cognant à la porte du Top 10 où Zverev est désormais bien ancré. On pense aux Coric, Khachanov, Tsitsipas ou Medvedev, sans oublier Chung, Shapovalov ou De Minaur.
Malheureusement, le cadre du Grand Chelem demeure un vrai plafond de verre pour ces jeunes gens. En dehors de la demi-finale de Hyeon Chung à Melbourne, ils ont eu du mal à percer. Sascha Zverev illustre évidemment plus que tout autre ces difficultés. Tous les vainqueurs de Grand Chelem en activité sur le circuit ont passé la trentaine (Federer, Djokovic, Nadal, Del Potro, Cilic, Wawrinka). Il est temps que ça change. Mais on ne retient quand même pas notre souffle, en tout cas pour ce qui est de cet Open d'Australie. A Melbourne, on a beau retourner le problème dans tous les sens, tout nous ramène sur la ligne de départ à Novak Djokovic et Roger Federer.
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