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Faut-il croire en Kyrgios ?

Laurent Vergne

Mis à jour 23/01/2020 à 17:53 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Chaque jour, retrouvez le débrief de la journée écoulée à Melbourne dans notre "Daily Australie". Jeudi, focus sur Nick Kyrgios. Soutenu par tout un pays, l'Australien a sans aucun doute les moyens de briller dans cette quinzaine. Mais avec lui, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Face à Gilles Simon, il a alerté le très bon et le catastrophique.

Daily Australie - Nick Kyrgios

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Nick Kyrgios a offert contre Gilles Simon toute sa panoplie de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le meilleur. Le pire. Tout ce qui fait de lui un joueur potentiellement irrésistible et terriblement limité. Pendant deux sets et demi, l'Australien a eu tout bon. Sérieux, impliqué, à 100% dans son match, il n'a pas laissé respirer son adversaire. Puis, comme cela lui arrive souvent, il a dégoupillé et, sans rien enlever au mérite du Niçois, accrocheur à souhait, l'ami Nick s'est un peu compliqué la vie tout seul.
Kyrgios ne fait pas les choses à moitié. Avec lui, c'est souvent tout ou rien. Jeudi, ce fut tout puis rien. La manière dont il est sorti tout seul comme un grand de son match pendant une bonne demi-heure pour relancer Simon demeurera toujours un mystère. Ce n'est ni la première ni sans doute la dernière fois que cela lui arrive, mais s'il veut nourrir des ambitions, à commencer par cette quinzaine, il ne pourra se permettre ce type de sautes de tensions aussi brutales que spectaculaires.
Contre Simon, il a retrouvé ses esprits au moment opportun pour éviter de transformer une balade en requiem. En fin de rencontre, on l'a vu à nouveau afficher la concentration requise à ce niveau. Il n'a plus donné un point, a rejoué avec sa tête et, logiquement, il a gagné ce match. Ce n'est pas pour rien si Kyrgios parvient à battre régulièrement les monstres du Big 3.
Mais il y a aussi une raison pour laquelle ce joueur n'a plus été aperçu dans un quart de finale de Grand Chelem depuis maintenant cinq années. Face à Khachanov, samedi, et plus encore dans un éventuel huitième de finale contre Nadal, le fantas(ti)que natif de Canberra devra se départir de cette déroutante inconstance. Mais le veut-il seulement ?
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Bois, double faute, amortie ridicule : Quand Kyrgios offre le 3e set à Simon

Les Tops

La patience de Monfils : S'il n'en reste qu'un, ce sera donc (encore) lui. Le tennis français peut remercier Gaël Monfils qui, pour l'heure, tient son rang, et lui évite de se retrouver fanny après seulement quatre journées de compétition. Ivo Karlovic peut être pénible à jouer et il l'a été jeudi. Mais le grand mérite de Monfils aura été de savoir attendre son heure. Un match sérieux de la part du numéro 10 mondial et c'est exactement ce dont il avait besoin pour éviter de se prendre les pieds dans le vieux tapis croate.
Les têtes de série chez les dames : Il y avait eu de la casse les jours précédents mais jeudi, les têtes de série du bas de tableau ont répondu présent chez les dames. Elles étaient 12 en lice, 11 se sont qualifiées pour le troisième tour. Seule Karolina Muchova est restée sur le carreau. La Tchèque s'est inclinée en deux sets (6-4, 6-4) contre l'Américaine Catherine Bellis.
Le sans-faute de Rublev : Pas tant un top pour sa victoire de ce jeudi contre Sugita (6-2, 6-3, 7-6) que pour souligner qu'il est l'homme de ce tout début de saison. Le Russe, titré coup sur coup à Doha puis Adélaïde, a désormais remporté 10 matches en 2019 alors que nous sommes le 23 janvier. L'an dernier, beaucoup blessé au premier semestre, il avait attendu le mois de juillet pour atteindre un tel total. Rublev a un vrai bon coup à jouer dans cet Open d'Australie. Il affrontera pour une place en huitièmes un David Goffin dont l'état physique inquiète un peu.
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Rublev - Sugita : le résumé

Les flops

Le manque de réalisme de Nadal : Encore une victoire en trois manches pour Rafael Nadal, jamais en danger contre Federico Delbonis. Mais le numéro un mondial a affiché une grosse lacune, assez inhabituelle chez lui : son incapacité, pendant deux sets, à sauter sur ses (nombreuses occasions). Il a bénéficié de 18 balles de break dans les deux premières manches (9 dans chaque set) et n'a pu en convertir qu'une seule. Un misérable 5,5% de réussite. Heureusement, il a réglé la mire dans un dernier set à sens unique, au cours duquel il a converti ses deux opportunités. Résultat : 6-1.
Basilashvili en Grand Chelem : Le bilan du Géorgien dans les grands rendez-vous est assez misérable depuis maintenant un long moment. Depuis son huitième de finale à l'US Open 2018, où il avait accroché Rafael Nadal, il n'a gagné que six matches en cinq tournois. Le tout malgré un statut de tête de série. Ses derniers bourreaux (Londero, Evans, Köpfer et Verdasco ce jeudi) auraient pourtant dû être à sa portée.
Les Bleues : Pour la troisième fois sur les quatre derniers tournois du Grand Chelem, il n'y aura pas une seule joueuse française en 16es de finale. Seule Fiona Ferro avait réussi à atteindre les 16es de finale à l'US Open. A Roland-Garros, Wimbledon et ici en Australie, pas la moindre présence tricolore dans le tableau dames à l'issue des deux premiers tours. La victoire en Fed Cup a constitué une belle éclaircie et une superbe aventure collective, mais la réalité est là : les Françaises ne pèsent plus dans les grands tournois. En Australie, c'est un fiasco inédit depuis... 1985. C'est dire.
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Clément : "On attend des Françaises qu'elles retrouvent le niveau qui était le leur"

Juste pour savoir

Gaël Monfils ne se sent pas trop seul ? Comme lors du dernier US Open, il est le seul représentant français au 3e tour chez les hommes. A Flushing, il avait entretenu la flamme jusqu'aux quarts de finale. Et cette fois ?
Osaka - Gauff, remake de Flushing. Encore les grandes eaux à la fin ?
Contre Guido Pella, vendredi, Fabio Fognini va-t-il nous enquiller un troisième match au super tie-break ? Il en est capable.
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Fabio Fognini - Australian Open 2020

Crédit: Getty Images

3 stats à avoir en tête

0. Alexander Zverev n'a pas commis la moindre double faute jeudi lors de sa victoire contre Egor Gerasimov. Et alors ? Et alors c'est tout simplement la première fois que l'Allemand parvient à boucler un match en Grand Chelem sans une seule double. Il aura donc dû attendre son 52e match en Grand Chelem pour signer cet "exploit".
3. Vendredi, contre Naomi Osaka, Cori Gauff disputera les 16es de finale de l'Open d'Australie après ceux de Wimbledon et de l'US Open. Elle ne va devenir que la troisième joueuse de l'histoire à disputer un troisième tour dans trois Majeurs différents. L'Américaine s'apprête à rejoindre Jennifer Capriati et Martina Hingis. Une bonne compagnie.
53. Roger Federer a-t-il un boulevard jusqu'au dernier carré ? Le classement moyen des sept adversaires qui se trouvent désormais dans son quart de tableau est 53e. Pas de Top 10 (exit Berrettini), un seul Top 20, Fabio Fognini (Dimitrov a disparu) et pas la moindre tête de série avant les quarts. On appelle ça un tableau ouvert. Méfiance, quand même.
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Roger Federer

Crédit: Getty Images

Le quiz du jour

La réponse au quiz d'hier était Jacco Eltingh, quart de finaliste en 1995. Il s'était incliné contre Aaron Krickstein. Depuis, aucun joueur néerlandais n'a atteint les quarts à Melbourne.
Le quiz de jeudi consiste à retrouver l'intrus au sein de cette liste 100% australienne :
Wally Masur
Pat Cash
Mark Philippoussis
Mark Woodforde
Patrick Rafter
Lleyton Hewitt
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