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Huitièmes de finale - Miomir Kecmanovic, un Serbe en mission, un danger pour Gaël Monfils

Laurent Vergne

Mis à jour 22/01/2022 à 21:40 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – En théorie, Gaël Monfils aurait dû affronter Novak Djokovic en huitièmes de finale. Mais le numéro un mondial a été prié de rentrer à la maison. Son absence change beaucoup de choses pour beaucoup de monde. Dont Monfils. Mais le Français a hérité d'un autre Serbe en échange, le jeune Miomir Kecmanovic. Et il se méfie. Non sans raisons.

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Les tribulations australiennes de Novak Djokovic ont mis toute la Serbie en émoi, voire en colère. Mais les malheurs du numéro un mondial ont au moins bénéficié à un de ses compatriotes. On n'ira pas jusqu'à dire qu'ils ont fait un heureux, car Miomir Kecmanovic ne l'est pas de ce qui est arrivé à son illustre aîné. Mais sans l'expulsion du territoire du "Djoker", sans doute ne s'apprêterait-il pas à disputer dimanche le premier huitième de finale de Grand Chelem de sa carrière.
Selon le tirage au sort, effectué à l'heure où Djokovic espérait encore s'aligner, Kecmanovic avait rendez-vous dès le premier tour avec "Nole." Une fois ce dernier banni, il a hérité d'un lucky loser, Salvatore Caruso, écarté en trois sets. Deux autres succès contre Tommy Paul (trois sets à nouveau) et Lorenzo Sonego (en quatre) et voilà donc le jeune Belgradois de 22 ans qui franchit le cap des 16es de finale dans un Majeur. "C'est incroyable, a-t-il admis vendredi. Il y a une semaine, je devais affronter le numéro un mondial. A priori, je n'avais pas beaucoup de chances de passer. Et aujourd'hui, je suis en huitièmes. Je suis content d'avoir été capable de saisir cette chance."
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Il sera le prochain adversaire de Monfils : Kecmanovic, qualifié après sa victoire face à Sonego

Essayer de "venger" Djokovic

Drôle de situation que la sienne, donc, car s'il se réjouit légitimement de cette aubaine dont il a su tirer parti, Miomir Kecmanovic a, comme tous les joueurs serbes, était touché parce ce qui est arrivé à leur leader. "C'était dur pour nous, même si ce n'était rien à côté de ce que lui a vécu, bien sûr, expliquait-il lundi. On ne pouvait rien faire pour lui à part le soutenir. Je n'ai pas été en contact avec Novak depuis son départ. Il récupère encore de tout ça, et je ne veux pas l'embêter. Mais je lui parlerai évidemment, quand tout se sera un peu calmé."
Si le tennis est un sport individuel, Kecmanovic a le sentiment de devoir jouer un peu plus que pour sa seule personne. Le cas Djokovic a suscité en lui un surplus de motivation. C'était le cas pour tous les Serbes, mais plus encore pour lui qui devait l'affronter d'entrée. Il se sent une double obligation. "C'était une pression supplémentaire pour moi, relève le 77e joueur mondial. On essaie tous de faire au mieux, de donner le maximum pour nous et pour lui, pour le 'venger' d'une certaine manière. Novak, c'est notre meilleur représentant et c'est triste qu'il ne puisse pas représenter la Serbie ici. Je fais de mon mieux pour être à la hauteur."
Miomir Kecmanovic fait de son mieux, et il le fait très bien. Quoi qu'il arrive, son tournoi est déjà une réussite. Il va lui permettre de regrimper dans la hiérarchie à l'ATP alors qu'il est au plus bas depuis près de trois ans. 38e mondial il y a environ un an, le protégé de David Nalbandian a vécu une saison 2021 délicate. Mais il vaut beaucoup mieux que son classement actuel. Et dans ce premier quart de tableau, il est comme tout le monde : Djokovic absent, des perspectives s'ouvrent. Il en a déjà largement profité, mais pourquoi s'arrêter là ?
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Miomir Kecmanovic à l'Open d'Australie

Crédit: Getty Images

Monfils : "A Bercy, je m'en sors très bien"

S'il veut décrocher son premier quart de finale majuscule, le Serbe va maintenant devoir écarter un certain Gaël Monfils. Impeccable depuis le début de la saison (il n'a pas perdu un set lors de ses sept victoires, quatre à Adélaïde pour aller chercher le titre, trois ici à Melbourne), le numéro un français peut lui aussi tirer profit de l'absence de Djokovic, qu'il aurait dû retrouver dans ce huitième de finale. "OK, c'est différent, mais différent ne veut pas dire plus facile", prévient la Monf' à propos de ce changement de Serbe imprévu.
L'unique confrontation entre les deux hommes est encore toute fraîche. C'était en 16es de finale, à Bercy l'automne dernier. "A Bercy, je m'en sors très bien. J'avais perdu le 1er set, j'ai dû me battre, il a eu un flottement au 2e, ça passe ric rac", rappelle Monfils, qui ne s'attend donc pas à une promenade : "A l'entraînement, Kecmanovic m'a toujours battu. Il joue vite du fond, il ne se pose pas beaucoup de questions. Il a un meilleur revers (que coup droit). Il agresse, il n'a rien à perdre. Il a envie de bien faire, c'est un jeune qui joue bien. Il est en huitièmes pour une raison, ce sera un gros match." Mais quand même. Cela vaut sans doute mieux que Djokovic. Ça s'appelle avoir un énorme coup à jouer. La thématique de la quinzaine dans cette partie supérieure du tableau.
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