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Open d'Australie - Cornet, la victoire de la persévérance : "Je ne veux pas me mettre de limites"

Maxime Battistella

Mis à jour 22/01/2022 à 12:37 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Treize ans après avoir atteint son premier huitième de finale en Grand Chelem déjà à Melbourne, Alizé Cornet s'est qualifiée pour une nouvelle seconde semaine samedi en renversant la Slovène Tamara Zidansek (4-6, 6-4, 6-2). Une longévité et une constance dont l'intéressée s'est réjouie avec l'ambition d'exploser au tour suivant son plafond de verre en Majeur.

Joyeux anniversaire Alizé, Halep impresionnante : le film de samedi

Si 2022 sera peut-être sa dernière saison, une chose est certaine : elle n'a pas perdu la flamme. A 32 ans, Alizé Cornet continue de se battre comme à ses plus belles heures et elle récolte des fruits magnifiques à Melbourne. Le jour de son anniversaire, elle a donc obtenu sa 6e qualification pour les huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem, égalant ainsi à nouveau son meilleur résultat. A l'Open d'Australie, elle n'avait même plus connu un tel parcours depuis 2009, une éternité qui en dit long sur le caractère de la Française qui dispute son 60e Majeur d'affilée.
Au-delà de cette exceptionnelle régularité, rarement une seconde semaine n'aura été si méritée. Après avoir époustouflé contre Garbine Muguruza au tour précédent, Cornet s'est offert cette fois une remontée spectaculaire, aussi inattendue que caractéristique d'une personnalité à part.
"J'ai continué à me battre et le match a finalement tourné, je ne sais pas trop comment. Être menée 6-4, 4-1, 30/0 et revenir, ça ne m'est pas arrivé si souvent que ça, surtout au 3e tour d'un Grand Chelem avec tout l'enjeu qu'il y a derrière. Je pense que je suis rentrée dans sa tête sur le jeu à 4-3 au deuxième set, ce fameux jeu qui a duré 15 minutes et que j'ai réussi à gagner alors que j'ai eu beaucoup de balles de 5-3 à écarter", a-t-elle analysé.
J'ai réussi à faire plier une gamine de 24 ans, c'est ma petite fierté
Battante, Alizé Cornet l'a toujours été. C'est dans son ADN. Mais pour continuer de l'être, il faut s'en donner les moyens. Alors la Niçoise ne s'est pas épargnée à l'inter-saison, et cette préparation foncière de grande qualité lui a permis de s'en sortir une fois de plus au combat, qui plus est sous une chaleur accablante. "Revenir à 4-4 dans le deuxième set m'a relancée, je sentais que je jouais de mieux en mieux. Et ensuite, j'ai clairement réussi à prendre le dessus physiquement et c'est ce qui a fait la différence sur la fin. Quand je vois qu'à 32 ans, j'ai réussi à faire plier une gamine de 25 ou 24 ans (Tamara Zidansek, NDLR), c'est ma petite fierté du jour", a-t-elle ajouté, tout sourire en conférence de presse.
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Cornet a tout renversé : les temps forts de sa victoire épique contre Zidansek

Pourtant, du point de vue des résultats, rien ne présageait une telle réussite avant cet Open d'Australie. En tournois de préparation, Cornet avait perdu deux fois d'entrée : à Melbourne valeureusement contre Naomi Osaka (6-4, 3-6, 6-3), puis à Adélaïde au terme d'un match "dégueulasse" selon ses propres termes, contre l'Espagnole Nuria Parrizas Diaz, 64e mondiale, en deux sets secs (6-4, 6-4). Mais elle est repartie à l'entraînement, persuadée que les choses allaient tourner et le déclic est arrivé au 2e tour contre Garbine Muguruza.
Un hasard ? Peut-être. La conséquence d'une journée au cours de laquelle ses sensations étaient exceptionnelles et où elle n'avait rien à perdre ? Sûrement. Mais la manière dont Cornet, au bord du gouffre et a priori larguée par Zidansek, a réussi à renverser la table samedi, pour confirmer sa performance du 2e tour suggère quelque chose de plus profond. La Française est certes connue pour ne pas lâcher facilement l'affaire, mais avec un double break de retard, difficile de ne pas être envahie par les pensées négatives. Il y a quelques années, elle ne serait sûrement pas revenue.

La méditation et l'hypnose pour rester dans le moment présent : le travail mental paie

"Il n'y a rien qui arrive par hasard, c'est du travail. J'ai commencé ce travail il y a quelques années en démarrant la méditation, ce qui m'aide beaucoup à rester dans le moment présent. Au milieu de l'année dernière, j'ai fait appel à l'hypnose aussi et ça me fait pas mal de bien. Tout au long de ma carrière, j'ai essayé des techniques différentes pour m'améliorer mentalement, parce que je sentais que j'avais des petites faiblesses et que je pouvais améliorer des choses. J'ai touché un peu à tout, et là j'aime bien mon équilibre avec la méditation et l'hypnose. Ce sont des trucs qui me parlent, alors pourvu que ça dure", a-t-elle dévoilé.
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Cornet "a un état d'esprit remarquable" selon Benneteau

Rester dans le moment présent. C'est une des clés pour donner le meilleur de soi, quelles que soient les sensations du jour, selon le grand absent de la quinzaine et numéro 1 mondial, Novak Djokovic lui-même. Alors pour tenter d'atteindre pour la première fois de sa carrière un quart de finale en Grand Chelem, Cornet ne veut surtout pas se projeter. A l'instar d'Adrian Mannarino, elle ne voulait pas connaître l'identité de sa future adversaire Simona Halep en conférence de presse. Histoire de savourer ce qu'elle vit actuellement.

Enfin un premier quart ? Une ambition, pas une obsession

"Je me rends compte que quand je connais mon adversaire, j'y pense tout de suite, à la tactique que je vais devoir employer, etc. Et j'oublie un peu de profiter de ma belle victoire du jour. C'est assez relaxant de se laisser même juste une demi-journée - parce que je pense que je vais le savoir ce soir. Et ça a l'air de bien lui réussir à Manna aussi !", s'est-elle exclamée, encore hilare. C'est grâce à cet état d'esprit qu'elle compte briser son plafond de verre.
Apprécier davantage ces moments rares, se détacher de ses angoisses pour faire sauter des verrous psychologiques, voilà le credo. Atteindre les quarts ne doit pas être une fin en soi, une obsession, mais une ambition. "Je n'ai pas envie de me mettre de limites et de refaire les mêmes erreurs qu'à l'époque. C'est à ça que sert l'expérience : avoir un peu plus de recul et se connaître mieux. On verra si ça passe pour moi en quart. Si ce n'est pas le cas, tant pis. Et j'essaierai encore, je n'abandonnerai jamais… Enfin jusqu'à ce que je prenne ma retraite." Et qui sait, peut-être qu'après tout, la fin n'est pas si proche.
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