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Le Big 3 du jour : Novak Djokovic, les ailes ou la cuisse ?

Laurent Vergne

Mis à jour 21/01/2023 à 15:52 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Novak Djokovic a prolongé sa série de victoires à Melbourne. 24 désormais, depuis sa défaite en huitièmes de finale de l'édition 2018. Le Serbe a eu besoin de trois heures mais seulement de trois sets contre Grigor Dimitrov. Il semble voler vers un 10e sacre australien, mais sa cuisse continue de le tracasser.

Novak Djokovic

Crédit: Eurosport

Les trois moments forts

La cuisse de Djokovic est son principal ennemi
Novak Djokovic a grimacé. Il est resté au sol. Il a demandé un temps mort médical à la sortie d'un premier set épique arraché au jeu décisif. Il y a deux ans, tout le monde avait les yeux rivés sur ses abdominaux. Cette année, à chaque déplacement, difficile de ne pas scruter sa cuisse gauche. Samedi, contre Grigor Dimitrov, elle a tenu bon. Son "strap" apparaissait un peu moins fourni que lors de ses deux premiers tours. A priori, une bonne nouvelle, mais sur le court, il a semblé parfois laborieux dans ses déplacements.
Comme toujours avec le Djoker, il est délicat d'interpréter le langage corporel. Il paraît parfois au bord de la catastrophe et, même avec l'habitude, on a craint, sinon le pire, au moins un pépin sévère lorsqu'après le gain de la première manche au jeu décisif au terme d'une superbe balle de set, il s'est écroulé au sol et a demandé dans la foulée à l'arbitre de faire venir le kiné. Finalement, tout s'est bien terminé. Dimitrov a fait du Dimitrov, tantôt brillantissime, tantôt désespérant de fragilité (sans parler de ses options stratégiques) et Djokovic a fait du Djokovic : il a gagné. Parce qu'il était le plus fort, même si tout ne fut pas simple.
Peu importe l'adversaire au fond, "Nole" a les clés de cet Open d'Australie 2023, comme de presque tous les autres. Il est ici chez lui, les conditions de jeu semblent avoir été dessinées pour lui et comme en prime il est porté par un surcroît de motivation après les évènements de l'an dernier, il a toutes les chances de voler vers un 10e sacre historique. Si, physiquement, il tient le coup jusqu'au bout, il faudra un exploit monumental de l'autre côté du filet pour l'en priver. Dmitrov n'était pas de cette trempe-là. Cuisse ou pas cuisse.
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Garcia, c'est bon signe ou pas ?
Et de deux. Face à Leylah Fernandez, au deuxième tour, Caroline Garcia était passée en deux sets sans être vraiment maîtresse de son tennis. Bis repetita en 16es de finale samedi contre Laura Siegemund. Ce fut même pire, et pas qu'un peu. Après avoir bu le bouillon dans le premier set, perdu 6-1, la Française a trouvé le moyen de s'éviter une énorme désillusion en remportant les deux manches suivantes sur un score identique (6-3), mais ce fut très, très compliqué.
La confiance acquise au fil des six derniers mois ne cesse de porter ses fruits dans ce genre de rencontres complexes. Avant son second semestre 2022 de feu, Caroline Garcia aurait perdu un match comme celui contre Siegemund. Aucun doute là-dessus. Même dans ses jours de fragilité, elle parvient à s'en sortir. Voilà pourquoi elle est à nouveau en huitièmes de finale.
C'est un excellent signe, un de plus, mais aussi un avertissement : pour l'instant, nous n'avons pas vu la "vraie" Caroline Garcia. Qu'elle réapparaisse en seconde semaine et ce samedi laborieux restera comme un tournant dans son tournoi. Si elle reste sur le même tempo, insuffisamment élevé pour prétendre au titre, ce ne sera pas la même histoire. Et pas la même fin, surtout.
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Un gros combat face à la 153e mondiale : Comment Garcia s'est sortie du piège Siegemund

Murray, au revoir et, surtout, merci
Le principe de réalité s'est imposé à Andy Murray samedi. Après son double marathon contre Berrettini et Kokkinakis, face auquel il n'avait pas eu la permission de minuit mais de quatre heures (est-ce raisonnable, à son âge ?), Roberto Bautista Agut était, nous l'avions écrit ici-même vendredi, un des pires adversaires possibles en termes de style. Le Britannique lui a pris un set, le deuxième, mais pas plus.
La belle histoire de cette première semaine s'arrête donc là mais en l'espace de deux matches, Sir Andy s'est imposé comme le héros de cette première partie de tournoi, qu'il aura incontestablement marqué de son empreinte. On a envie de lui dire bravo, car avec ses 35 printemps et sa hanche artificielle, l'Ecossais a prouvé qu'il valait encore quelque chose sur une grande scène. Bravo donc, et surtout merci pour le bon temps et les émotions, même tardives. Nous n'oublierons pas.
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Pas de marathon ni de miracle : comment Bautista Agut a mis fin au parcours de Murray

Les trois déclas du jour

Andrey Rublev
Sur Holger Rune, son prochain adversaire en huitièmes de finale : "Il est super talentueux. Il est encore à l'âge où on n'a rien à perdre. Mais cette saison, on va voir. Ce sera un défi à relever pour lui. Je n'ai rien à perdre puisque c'est lui qui a gagné notre dernier match, donc il aura peut-être un peu de pression."
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Un Rublev - Evans à sens unique : revivez les temps forts en vidéo

Linda Fruhvirtova
"C'est surréaliste. Écoutez, j'ai 17 ans, ce n'est que mon deuxième Grand Chelem dans un grand tableau. Je suis en deuxième semaine, en huitième. Marketa (Vondrousova, NDLR) est une super joueuse, elle a battu la N.2 mondiale il y a seulement deux jours donc je suis vraiment super heureuse. Je savais que j'avais le niveau pour battre de grandes joueuses, mais ça ? Je vais essayer d'en profiter avec ma famille et regarder un peu de tennis à l'hôtel ce week-end."
Ben Shelton
Qualifié pour les huitièmes de finale pour la première fois de sa carrière, l'Américain de 20 ans est aux anges : "C'est complètement irréel. C'est un de ces moments où tu as envie de dire : 'Pincez-moi !'. J'ai eu la banane pendant tout le match. A part peut-être quand le physio s'est occupé de moi (rires). Mais je ne peux pas arrêter de sourire. J'ai appelé mes parents, ils sont aux anges, même si j'ai un peu pourri leur nuit de sommeil."
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20 ans et une première en Grand Chelem : les images de Shelton qui émerge face à Popyrin

Les trois stats à retenir

1. Jour de fête pour Magda Linette. La Polonaise, tombeuse de Ekaterina Alexandrova samedi, s'est qualifiée pour les huitièmes de finale. Oui, et ? Et c'est une grande première pour elle en Grand Chelem, à plus de trente ans. Elle dispute en Australie le 30e Majeur de sa carrière.
3. Pour la première fois de sa carrière, Caroline Garcia figure en seconde semaine d'un tournoi du Grand Chelem trois fois de suite. Présente en huitième de finale à Wimbledon puis demi-finaliste à l'US Open, la Lyonnaise sera, au pire, à nouveau en huitièmes cette fois en Australie. Pour le tennis féminin français, c'est même une grande première depuis Marion Bartoli en 2007 (Roland-Garros, Wimbledon puis US Open).
24. En franchissant l'obstacle Dimitrov en trois sets (7-6, 6-3, 6-4), Novak Djokovic a signé sa 24e consécutive à l'Open d'Australie. Il n'a plus été battu à Melbourne depuis sa défaite contre Hyeon Chung en 2018. En cas de succès contre Alex de Minaur au prochain tour, le Serbe égalera sa meilleure marque et totalisera deux séries de 25 succès dans le Grand Chelem australien. Mais le record absolu est détenu par Andre Agassi : 26 victoires d'affilée entre 2000 et 2004. Djokovic l'égalera s'il atteint les demi-finales et dépassera l'Américain s'il accède à la finale (sans forfait adverse).
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Trois sets mais toujours des inquiétudes : les temps forts de la victoire de Djokovic sur Dimitrov

Les trois points du jour

  • Épique, cette balle de premier set de Novak Djokovic contre Grigor Dimitrov
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Au filet et à terre, l'énorme balle de 1er set de Djokovic

  • Dan Evans a bu la tasse contre Andrey Rublev, mais il a aussi sorti ce passing subtil
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La défense héroïque d'Evans face à Rublev : son magnifique passing en vidéo

  • Le Djoker dans un autre registre, subtil, en mode "je contourne le filet"
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Balle excentrée = filet contourné : Djokovic a la solution à tout

Les trois matches à suivre demain

Stefanos Tsitsipas - Jannik Sinner
Les huitièmes de finale sont toujours un moment privilégié en Grand Chelem. Le moment où, si la logique est respectée, le tableau offre les premiers duels entre ceux qui prétendent à des choses sérieuses. Le Tsitsipas - Sinner de dimanche entre dans cette catégorie. Il y a un an, au même endroit, c'était en quarts de finale que le Grec et l'Italien s'étaient expliqués et le duel avait tourné court. Sinner, du mauvais côté de l'histoire en janvier 2022, a promis un tout autre match. Dans ce haut du tableau délesté de plusieurs ténors, à commencer par les deux finalistes de l'édition précédente, Nadal et Medvedev, il y a une place à prendre...
Coco Gauff - Jelena Ostapenko
Qui a impressionné davantage que Coco Gauff dans le tableau féminin depuis le début de cette quinzaine ? Pas grand monde. L'Américaine, désormais à 8-0 en 2023, semble prête à justifier son statut de candidate à la victoire finale. Dimanche, elle va faire face à une adversaire insondable : Jelena Ostapenko. La reine de Roland-Garros en 2017 n'a pas réellement assagi son jeu, toujours à haut risques. Face à Kateryna Baindl, la Lettonne a délivré 37 coups gagnants, tutoyant souvent les lignes. Bien lunée, elle peut faire mal. Mais Gauff a pour elle une constance supérieure, une confiance au zénith et si elle ne se frustre pas dans les moments "chauds" de Ostapenko, elle doit passer le cap.
Hubert Hurkacz - Sebastian Korda
Pour Sebastian Korda, c'est le match d'après. Jamais le plus simple. Vendredi, au troisième tour, l'Américain a signé la plus grosse performance de sa carrière en sortant Daniil Medvedev, au terme de sa copie la plus riche en Grand Chelem. Maintenant, il doit enchaîner et Hubert Hurkacz, s'il ne déchaîne pas toujours les passions, est un client. Le Polonais a été solide pour tenir bon contre Denis Shapovalov (victoire en cinq manches après avoir mené deux sets à rien). Pour Korda, c'est une autre forme d'inconnue et un autre type d'adversaire. Le prestige serait moindre en cas de victoire, mais celle-ci en dirait au moins aussi long sur lui.
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