Open d'Australie 2023 - Le bilan de la journée de dimanche : Stefanos Tsitsipas fait de la résistance

Mis à jour 22/01/2023 à 15:08 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Dans un haut de tableau où les têtes de série sont tombées les unes après les autres, Stefanos Tsitsipas continue de tenir bon, lui. Dimanche, le Grec est sorti vainqueur d'un immense bras de fer face à Jannik Sinner, comme toujours menaçant et accrocheur, mais une fois de plus battu à l'issue d'un gros combat. Alors, Tsitsipas en finale dans une semaine ?

Un gros combat, un beau vainqueur : les temps forts de Tsitsipas - Sinner

Les trois moments forts

Tsitsipas, la forte tête d'en haut

Un jour, Jannik Sinner gagnera ces combats où il affiche une force de caractère remarquable, sauf quand cela compte le plus. En attendant, il les perd. Stefanos Tsitsipas n'en sort pas toujours vainqueur non plus, mais à Melbourne un peu plus qu'ailleurs. Il y a de quoi aimer ce que le Grec propose depuis le début de ce tournoi. Lui qui sort d'une saison 2022 globalement décevante, particulièrement dans les tournois du Grand Chelem, retrouve des couleurs sous le soleil des antipodes qui lui va décidément bien au teint.

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Dimanche, on l'a cru parti pour une nouvelle démonstration, avant de crouler sous la pluie de parpaings lâchée par Sinner à partir du troisième set. Mais c'est peut-être encore plus fort et significatif ainsi. En se protégeant enfin dans la manche décisive sur son service (26 balles de breaks concédées sur les quatre premiers sets, aucune dans le dernier), en retrouvant de l'autorité au meilleur moment, en refusant de se résoudre à la frustration immense qui s'annonçait, Tsitsipas a glané un de ces succès qui font du bien et qui comptent.

Dans ce haut du tableau, il fait office de favori pour aller en finale. Cela ne veut pas dire grand-chose dans ce tournoi qui rabote les têtes dès qu'il le peut, mais cela révèle ceci : lui tient debout quand tout s'écroule autour de lui. La petite musique du "Et si c'était son tour ?" commence doucement à résonner dans les années de Melbourne Park. Il fait plaisir à voir, en tout cas.

Un dernier coup droit et Tsitsipas peut exulter : la balle de match

Chez les femmes, c'est grand ouvert !

Si vous n'étiez pas de la session de jour à Melbourne, de nuit donc en France, il vous a sans doute fallu quelques minutes pour assimiler les deux informations de la nuit. Oui, Iga Swiatek d'abord, Coco Gauff ensuite ont été éliminées dès les huitièmes de finale, respectivement par Elena Rybakina et la revenante Jelena Ostapenko. Avant le grand huit, le premier Grand Chelem de la saison est donc privé des numéro un, deux, six, sept et huit mondiales. Une hécatombe !

Aussi, difficile de dégager une favorite incontestable. Est-ce Jessica Pegula ? L'Américaine est la mieux classée encore en lice, elle est solide depuis le début de la quinzaine mais elle n'a jamais disputé de demi-finale en Grand Chelem. Est-ce Caroline Garcia ? Son match face à Laura Siegemund a rappelé que sa marge était mince. Aryna Sabalenka ou Belinda Bencic ? Jelena Ostapenko et son jeu tout en prise de risques ? Si elle est dans la zone… A moins qu'Elena Rybakina ne refasse le coup de Wimbledon. Bref, c'est grand ouvert !

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Korda, confirmation vaut sensation

Même s'il est en pleine progression et que Daniil Medvedev est lui dans le doute, la victoire de Sebastian Korda sur le Russe au 3e tour fut une surprise autant qu'une sensation, notamment parce qu'il avait écarté l'ancien numéro un mondial sans ménagement, en trois sets. Faire l'exploit est une chose, le confirmer en est une autre.

Face à Hubert Hurkacz, le fils de Petr, vainqueur surprise à Melbourne en 1998, redescendait d'un cran en termes de prestige, pas de difficulté. Il a parfaitement digéré sa victoire du tour précédent, se montrant tout aussi solide alors que la décompression le guettait. Il lui en a fallu des ressources pour encaisser la perte du premier set et, plus tard, s'imposer au super tie-break (3-6, 6-3, 6-2, 1-6, 7-6). Il défiera Karen Khachanov pour son premier quart de finale en Grand Chelem.

Les trois déclas du jour

Sebastian Korda

"J'ai eu mes parents au téléphone. Ils vont essayer de trouver le sommeil maintenant. C'est l'anniversaire de mon père demain ! Je lui ai fait un beau petit cadeau avec un peu d'avance." Son père, Petr, avait remporté l'Open d'Australie en 1998. Sebastian, lui, est en quarts après sa victoire au super tie-break contre Hubert Hurkacz.

Elena Rybakina

Sur le fait que son classement ne reflète pas sa place dans la hiérarchie à cause de l'absence de points à Wimbledon : "C'est une source de motivation. Mais ça ne m'empêche pas de dormir. C'était il y a six mois. Ça fait longtemps. Je ne m'occupe pas de ça. Là, c'est une nouvelle saison, je préfère penser à chaque tournoi qui vient."

Un dernier coup gagnant et Rybakina sort Swiatek : la balle de match

Jiri Lehecka

"Je ne m'attendais pas à ça, c'est sûr. Si on m'avait dit il y a une semaine que je serais en quarts de finale... Est-ce que ça vient plus vite que prévu ? Je ne pensais pas faire un tel parcours, c'est certain, mais avec mon équipe, au fond de nous, nous sommes convaincus que j'ai le tennis pour faire de belles choses."

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Les trois stats à retenir

1. Du jamais vu dans l'ère Open. Pour la première fois, il n'y a aucune des deux premières têtes de série des tableaux féminin et masculin au rendez-vous des quarts de finale. Rafael Nadal et Casper Ruud avaient déjà été éliminés chez les hommes, ainsi que Ons Jabeur chez les femmes. Dimanche, c'est Iga Swiatek qui a chuté, contre Elena Rybakina. Quoi qu'il arrive, cette édition 2023 de l'Open d'Australie aura donc marqué l'histoire à sa façon.

Mise sous pression, Gauff n'a pas su répondre : Les temps forts de son match face à Ostapenko

2. Yoshihito Nishioka a vécu un cauchemar contre Karen Khachanov. Le Japonais a perdu les 14 premiers jeux de la rencontre pour être mené 6-0, 6-0, 2-0. On a craint le pire mais il a finalement relevé la tête pour débreaker dans le troisième set, où il ne s'est incliné qu'au jeu décisif. Mais il avait vraiment touché le fond au cours de la deuxième manche, au cours de laquelle il n'a remporté que... deux points : un lors du premier jeu, sur le service de Khachanov, un sur le dernier, sur sa mise en jeu. Avec au passage une stat "magique" sur sa première balle : 0% de points gagnés. Le "Golden set" n'était pas loin.

50. Karen Khachanov a désormais atteint les quarts de finale des quatre tournois du Grand Chelem. Sa victoire contre Nishioka lui a permis de compléter sa collection puisque le Russe avait déjà figuré à ce stade de la compétition à Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open. Il est le 50e joueur dans l'ère Open (depuis 1968) à accomplir cette performance, et le 10e joueur en activité, rejoignant Matteo Berrettini, Marin Cilic, Juan Martin del Potro, Novak Djokovic, Andy Murray, Rafael Nadal, Kei Nishikori, Jannik Sinner et Stan Wawrinka.

Khachanov déroule face à Nishioka : Les temps forts du match

Les trois points du jour

C'était un des points de la nuit, et c'est sûrement la balle de match de la quinzaine

Un dernier revers gagnant et Korda rallie les quarts pour la première fois

Il a fallu attendre le troisième set pour voir un vrai match entre Khachanov et Nishioka. Mais ça valait le coup.

Le point de la nuit : Khachanov a du s'employer mais ça valait le coup

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Les trois matches à suivre demain

Novak Djokovic - Alex de Minaur

Après les abdominaux en 2021, l'Australie, et le monde du tennis, se retrouvent à discuter en long en large et en travers de la cuisse de Novak Djokovic en 2023. Strappée depuis le début de la quinzaine, elle est pour ainsi dire la seule ombre au-dessus du nonuple vainqueur du premier Grand Chelem de la saison. Alex de Minaur, discret depuis le début de quinzaine mais solide, peut-il en profiter plus que ne l'a fait Grigor Dimitrov au tour précédent ? Cette question est la seule qui vaille car à armes égales, l'Australien ne fait évidemment pas le poids. Mais avec cette épée de Damoclès, "Djoko" ne peut être serein à 100%.

Caroline Garcia - Magda Linette

Un avertissement… et c'est tout ? Caroline Garcia a frôlé le pire et s'est vue "au fond du trou" au tour précédent face à l'expérimentée Laura Siegemund. Lundi, elle joue pour un troisième quart en Grand Chelem en carrière, le deuxième de suite après l'US Open 2022 alors que Magda Linette atteint, à 30 ans et pour son 30e Grand Chelem, sa première deuxième semaine. La 45e joueuse mondiale est une adversaire largement à la portée d'une Garcia que l'on trouvait très solide avant son 3e tour mais celui-ci est, premièrement, passé par là, et Linette a, deuxièmement, déjà écarté deux têtes de série (Kontaveit et Alexandrova). Méfiance.

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Ben Shelton - JJ Wolf

Ce n'est pas l'affiche la plus prestigieuse du jour sur le papier, entre deux joueurs novices à ce niveau. Mais c'est la plus fraîche, la plus "sympa", pas la moins excitante et à coup sûr la plus américaine. JJ Wolf et Ben Shelton symbolisent à leur manière le renouveau américain et surtout la nouvelle profondeur du vivier US, qui ne repose pas sur un ou deux joueurs.

Ils disputent tous les deux leur premier tournoi du Grand Chelem en dehors du territoire américain et pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Mais pour eux, ce n'est pas forcément un cadeau d'affronter un compatriote, qui plus est au profil de carrière similaire, pour une place en quarts. La gestion du contexte pèsera sur l'issue des débats.

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