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Open d'Australie 2023 - Simple dames - Caroline Garcia : "J'étais au bord du gouffre"

Laurent Vergne

Mis à jour 21/01/2023 à 14:39 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE 2023 – Caroline Garcia a eu un gros coup de chaud samedi à Melbourne. En grande difficulté pendant un set et demi face à l'Allemande Laura Siegemund, la Française a dû se battre contre ses limites du jour et ses émotions pour parvenir à inverser la situation et se qualifier pour les huitièmes (1-6, 6-3, 6-3). Elle le sait, elle devra montrer autre chose si elle veut aller au bout.

Un gros combat face à la 153e mondiale : Comment Garcia s'est sortie du piège Siegemund

Une bonne grosse frayeur. L'avenir dira, très vite, si cette victoire arrachée à la force de la tronche et du cœur plus qu'à celle de la raquette était ce qui pouvait arriver de mieux à Caroline Garcia ou s'il s'agit d'un signe avant-coureur de ses limites dans cet Open d'Australie. Les épopées en Grand Chelem se construisent parfois à travers ces matches-là. Méconnaissable pendant un peu plus d'un set, crispée jusqu'au bout, la Lyonnaise a trouvé le moyen de s'extraire des griffes de Laura Siegemund (1-6, 6-3, 6-3) pour se hisser en huitièmes de finale. Pour l'heure, c'est tout ce qui compte.
Mais elle a eu peur, "Flying Caro", clouée au sol dans un début de rencontre catastrophique. "J'étais super nerveuse, dès le début, a admis la numéro un tricolore. Laura a très bien joué, elle m'a mis la pression et a très bien lu mon jeu. Moi, je ne trouvais pas mon rythme. J'étais vraiment à la limite, au bord du gouffre." A quoi a-t-elle pensé à l'issue de cette première manche expédiée, mais pas dans le sens escompté ? Elle a surtout essayé de ne pas trop penser, en l'occurrence. Ou de ne pas trop réfléchir : "Je me disais 'Ne panique pas'. Je me suis dit qu'il fallait que je me batte, qu'il fallait au moins que j'essaie. Peut-être que ça n'allait pas être du grand tennis, mais je devais trouver quelque chose."
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De la tension jusqu'au bout : la balle de match qui envoie Garcia en 8e de finale

Je suis toujours en vie
Qu'a-t-elle trouvé ? Avant tout, une volonté de fer qui lui disait de ne pas céder, quoi qu'il arrive, de refuser la défaite. "Je me suis souvenue que c'était un tournoi du Grand Chelem, sourit Garcia. Une place en deuxième semaine au bout. Alors même si tu ne joues pas du bon tennis, tu dois te battre, remettre la balle dans le court toujours une fois de plus, la faire jouer. C'est un défi. Le tennis est un défi. Chaque match est différent, chaque adversaire t'impose un défi différent."
Sur le papier, Laura Siegemund n'était a priori pas l'adversaire la plus dangereuse dans cette première semaine pour Caroline Garcia. Elle n'avait d'ailleurs plus gagné le moindre match en Grand Chelem depuis son quart de finale à Roland-Garros à l'automne 2020. Mais à bientôt 35 ans, l'Allemande connaît la musique et même retombée à la 158e place mondiale, elle reste une formidable guerrière. A Melbourne, elle avait remporté deux gros combats et passé six heures sur le court pour atteindre les 16es de finale, écartant notamment Irina Begu, la tête de série N.27, au deuxième tour. Garcia était donc méfiante mais, même prévenue, elle en a bavé.
La grande satisfaction du jour, c'est donc d'avoir évité la chausse-trape. "Je suis toujours en vie dans ce tournoi, dit-elle. Maintenant, j'espère que je pourrai avoir une bonne séance d'entraînement demain (dimanche) pour être prête à jouer mieux que ça au prochain tour." Il le faudra, car cette Garcia-là n'a pas l'étoffe d'une prétendante au sacre. Mais tout ceci ne voudra plus forcément dire grand-chose d'ici quelques jours. Sur la route des demi-finales, la Rhodanienne a en tout cas un bon coup à jouer avec un tableau, sinon grand ouvert, pour le moins intéressant.
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Garcia : "Le classement ne veut rien dire, je dois repartir de zéro"

Le refus de se projeter

Alors que les anciennes lauréates en Grand Chelem peuplent la partie supérieure (Iga Swiatek, Elena Rybakina, Victoria Azarenka, Barbora Krejcikova et Jelena Ostapenko), aucune ne traîne dans les parages de Caroline Garcia. Les sorties de route précoces de Daria Kasatkina, Veronika Kudermetova et surtout Ons Jabeur ont éclairci le paysage dans la moitié basse. A minima pour le dernier carré, la Française fait office de favorite dans sa zone.
Sauf que si son match contre Siegemund a prouvé quelque chose, c'est que le danger pouvait venir de partout, y compris... d'elle-même. "Le classement, ça ne veut rien dire, assure-t-elle. Même si j'ai fait une super saison l'an dernier, je repars de zéro désormais." Et Caroline Garcia, qui n'aime pas beaucoup regarder ses tableaux après le tirage au sort et encore moins qu'on lui en parle, refuse de se projeter (elle affrontera pour une place en quarts Magda Linette, tombeuse d'une autre tête de série, Ekaterina Alexandrova). Elle s'échine surtout à positiver : "Le stress est là, les émotions aussi. Mais ça veut dire que tu es concernée, que tu veux bien faire. On fait de notre mieux avec l'équipe pour gérer tout ça." Pour l'instant, ça tient. Même sur un fil.
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Caroline Garcia - Open d'Australie

Crédit: Getty Images

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