Open d'Australie | 22e titre en Grand Chelem et place de n°1 mondial pour Djokovic, vainqueur de Tsitsipas 6-3, 7-6, 7-6

Pouvait-il en être autrement ? Un an après son expulsion rocambolesque de Melbourne, Novak Djokovic y a conquis dimanche une éclatante revanche. Le Serbe a prolongé son invincibilité en finale de l’Open d’Australie – la dixième gagnée sur dix jouées donc – en s’imposant contre Stefanos Tsitsipas en trois manches (6-3, 7-6, 7-6) et 2h56 de jeu sur la Rod Laver Arena. Cette decima conquise aux Antipodes lui permet surtout de codétenir à nouveau le record du nombre de titres en Grand Chelem avec Rafael Nadal (22) et de redevenir numéro 1 mondial.

Le roi a retrouvé son trône et sans frémir. Sur la lancée d’une seconde semaine durant laquelle sa marge a été parfois ahurissante, Novak Djokovic a parfaitement assumé son statut de grand favori, et ce malgré la pression des enjeux attachés à ce dernier jour de compétition. A Melbourne, son niveau moyen a été bien trop élevé pour tous ses adversaires, y compris pour un Stefanos Tsitsipas beaucoup trop passif dans les moments-clés.

Il a complètement craqué, mais après la balle de match fatidique, dans la tribune avec son clan et sa famille. C’est dire la pression qui entourait la conquête de ce 22e Majeur. Et pourtant, Novak Djokovic a donc su faire ce qu'il fallait sur le court pour écrire encore un peu plus sa légende. Le plus effrayant dans tout cela pour la concurrence ? Le Serbe n'a pas eu à évoluer à son tout meilleur niveau. En tout cas pas du premier au dernier point. En témoigne cette fin de deuxième set lors de laquelle sa nervosité était palpable. Mais Stefanos Tsitsipas n'a pas su lui compliquer les choses, trop tendu lui aussi.

Totalement dominé dans la manche inaugurale, le Grec a obtenu sa première balle de break synonyme de balle de set à 5-4 dans la deuxième. Mais il n'a pas osé profiter de la seconde balle timide du Serbe qui a fini par prendre le jeu à son compte. Et que dire du tie-break dans la foulée ? Très fébriles, les deux joueurs ont accumulé les bévues, mais Tsitsipas a été le plus coupable des deux. Alors que Djokovic avait dilapidé un double mini-break d'avance (de 4-1 à 4-4), le Grec s'est liquéfié sur l'une de ses armes favorites : le coup droit.

En tout, il aura commis 26 fautes de ce côté (pour 10 petits coups gagnants) dont 4 dans ce jeu décisif offert sur un plateau. Pour noircir encore le tableau, Tsitsipas n'a pas su non plus capitaliser sur un break d'entrée de troisième set, consécutif à une légère décompression de Djokovic.

Mais la responsabilité en revient au moins autant au Serbe dont la qualité au retour a encore été phénoménale. Imprenable en cadence à l'échange, il a fait la différence par son exceptionnelle longueur de balle, sa capacité à coller à sa ligne et à changer de direction, notamment le long de la ligne en revers. Sa maîtrise de la géométrie du court, des angles, sa qualité en défense ont encore été un modèle. Et contrairement à sa demi-finale, il a su démarrer tambour battant. Pas de doute, c'est bien lui le maître du jeu.