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Open d'Australie : Et si Magda Linette allait au bout ? "Je suis assez calme"

Maxime Battistella

Mis à jour 25/01/2023 à 09:23 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - A 30 ans, Magda Linette n'en finit plus de surprendre et jouera jeudi sa première demi-finale en Grand Chelem. Après son nouvel exploit mercredi en quart contre Karolina Pliskova (6-3, 7-5), elle ne s'est pourtant pas emballée face aux journalistes. Une maîtrise de ses émotions étonnante qui pourrait bien lui permettre de viser encore (bien) plus haut.

Linette était sur un nuage, Pliskova en plein cauchemar : le résumé d'un quart à sens unique

La Pologne aura bien une représentante dans le dernier carré à Melbourne. Mais ce n'est évidemment pas celle que l'on attendait. De manière admirable, Magda Linette a donc pris le relais de la numéro 1 mondiale Iga Swiatek, éliminée en 8e de finale de cet Open d'Australie. Et tour après tour, elle n'en finit plus d'étonner. Après Anett Kontaveit, Ekaterina Alexandrova et Caroline Garcia, elle a fait tomber mercredi en quart sa quatrième tête de série consécutive en la personne de Karolina Pliskova (6-3, 7-5).
A 30 ans et alors qu'elle n'avait jamais dépassé le stade du 3e tour en Grand Chelem, ce parcours a quelque chose d'incongru, de l'ordre du rêve éveillé. Mais une fois l'émotion de la qualification passée, Linette s'est déjà projetée en conférence de presse.
"De façon surprenante, je suis assez calme, a-t-elle estimé. Ça m'a bien aidé, et je pense que c'est une bonne nouvelle pour le prochain match, surtout parce que nous jouons demain (jeudi en night session contre Aryna Sabalenka, NDLR). Aujourd'hui (mercredi), je suis vraiment restée stable mentalement. Surtout quand c'était dur sur mon service et qu'elle était très agressive. Ma première balle n'était pas toujours là. Mais j'ai vraiment réussi à ne pas paniquer, à rester dans l'échange et à provoquer les choses quand j'en avais l'opportunité."
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J'ai affronté de grandes joueuses, il n'y a rien de vraiment nouveau
Si à son échelle cette quinzaine est évidemment exceptionnelle, la Polonaise bourlingue sur le circuit depuis de nombreuses années. Membre régulière du Top 50 - 33e à son Top, elle est d'ores et déjà assurée d'être au pire 22e lundi prochain -, Linette a pour elle son expérience. Jouer sur la Rod Laver Arena, quel que soit l'aura de la rivale qui lui fait face, n'était donc pas susceptible de la déstabiliser, comme elle l'a elle-même bien expliqué.
"J'ai affronté tant de grandes joueuses. Il n'y a rien de vraiment nouveau pour moi. C'était juste un autre match. Bien sûr qu'il arrive plus loin dans le tableau, mais d'une certaine façon, la sensation est la même. D'habitude, je joue Karolina au 1er tour - c'est arrivé deux fois à l'US Open -, donc ça semble assez normal." D'autant qu'à Flushing l'été dernier, elle était déjà passée près de la victoire contre Pliskova, ne cédant qu'au bout du tie-break du troisième set.
Mais si Linette a la conviction que ce tournoi peut être le sien, c'est aussi parce qu'elle a mangé son pain noir. Il y a deux ans, elle avait dû renoncer à ce même Open d'Australie au dernier moment à cause d'une blessure au genou qui l'a écartée pendant cinq mois du circuit. Une expérience d'autant plus douloureuse qu'elle avait dû attendre près de 11 semaines pour obtenir un diagnostic.
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Une revanche sur le destin

"C'était quelque chose d'assez basique. En fin de compte, j'ai été opérée du ménisque, mais parce que le problème était situé à un endroit délicat, personne ne pouvait vraiment voir ce qui se passait. On a vraiment essayé d'éviter l'opération. On pensait y arriver mais le jour précédant mon vol en Australie littéralement, la douleur est revenue avec plus d'intensité. J'avais déjà réservé ma chambre d'hôtel. J'écoutais tout le monde se plaindre de la quarantaine, mais j'étais si jalouse parce que je voulais vraiment y être", a-t-elle confié.
A l'époque âgée de 28 ans, la Polonaise a craint pour la suite de sa carrière. Mais ce coup dur lui a paradoxalement permis de prendre du recul, de prendre des décisions difficiles, comme celle de se séparer de son coach historique, mais finalement salutaires pour la suite. D'une certaine manière, Linette a pris le recul qui lui manquait jusqu'ici pour se révéler au plus haut niveau. Derrière chaque problème se cache une opportunité, c'est en quelque sorte la formule-clé de cette épopée.
Alors ce n'est pas la perspective d'affronter Aryna Sabalenka pour une place en finale qui va l'effrayer. "Je n'étais pas au mieux lors de notre dernier duel aux Jeux. J'ai de la marge pour m'améliorer, ça ne peut être pire (défaite 6-2, 6-1, NDLR). Je vais essayer de faire comme depuis le début du tournoi. Je suis très constante, je retourne vraiment bien et je protège mes jeux de service. Elle sera un petit peu plus constante que Pliskova dans l'agression constante." Et mettre à nouveau en action ses jambes fabuleuses qui lui ont permis de faire des merveilles jusqu'ici. Linette n'est plus à un exploit près.
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