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Open d'Australie : Novak Djokovic touché mais pas coulé ? Un miracle peut en cacher un autre

Maxime Battistella

Mis à jour 21/01/2023 à 08:48 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Depuis le début de la quinzaine, Novak Djokovic joue avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête sous la forme d'une blessure aux ischio-jambiers de la cuisse gauche. Et samedi, l'adversité va augmenter avec un Grigor Dimitrov visiblement en forme au 3e tour. De quoi le préoccuper, mais l'expérience de son dernier titre en 2021 pourrait bien l'aider.

"Même un Djokovic à 80% gagnera" contre Dimitrov

Parfois, rien n'est plus dangereux qu'une bête blessée. Poussée dans ses retranchements, elle peut se montrer plus agressive que jamais. Il n'empêche, Novak Djokovic aurait évidemment préféré aborder son grand retour à Melbourne avec plus de certitudes. Pas en termes de confiance, puisque sur ce plan-là, tous les feux sont au vert puisqu'il reste sur 11 victoires à cheval entre 2022 et 2023 (titres au Masters et à Adélaïde). Mais physiquement : depuis deux semaines désormais, sa cuisse gauche le tracasse au point qu'il arbore un bandage impressionnant depuis son entrée en lice dans cet Open d'Australie.
Et les choses n'ont pas franchement l'air de s'améliorer. C'est même plutôt le contraire, comme il l'a avoué au micro de Barbara Schett sur Eurosport après son succès au 2e tour face à Enzo Couacaud (victoire 6-1, 6-7, 6-2, 6-0). "Pour être honnête, ça ne va pas du tout. J'avais de meilleures sensations au 1er tour. C'est tout ce que je peux dire. Maintenant, il faut que Dieu me vienne en aide", a-t-il lâché, souriant néanmoins à l'évocation du divin.
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Djokovic sur sa cuisse : "Pour être honnête, ce n'est pas très bon"

Il y a deux choix : abandonner ou continuer, donc je vais continuer
Et Djokovic de confirmer son état d'esprit du moment en conférence de presse. "Je suis inquiet. Je ne peux pas dire que je ne le suis pas. J'ai des raisons de l'être. Mais en même temps, je dois accepter les circonstances et essayer de m'adapter avec mon équipe. Mon physio et mon équipe médicale font tout ce qu'ils peuvent pour que je puisse jouer chaque match. Il n'y a pas beaucoup plus à dire. Il y a deux choix : abandonner ou continuer. Donc je vais continuer. Je vais essayer de jouer et de rivaliser avec un super joueur comme Dimitrov évidemment."
Son prochain adversaire bulgare, dont la régularité n'a jamais été le fort, mais qui peut être très dangereux dans un bon jour, semble dans des dispositions intéressantes en ce début de saison. Demi-finaliste à Melbourne il y a six ans, Dimitrov n'a ainsi pas perdu le moindre set lors de ses deux premiers matches (dont un 1er tour potentiellement piège face à Aslan Karatsev) et n'avait pas été loin de battre Stefanos Tsitsipas (défaite au tie-break du 3e set) lors de la United Cup. Un sacré défi pourrait donc attendre "Nole", surtout si la douleur est toujours aussi gênante.
Reste que celui qui pourrait reconquérir la place de numéro 1 mondial à l'issue du tournoi a une immense expérience, y compris de ces situations complexes, et compte bien l'utiliser. "Je sais que les matches ne vont que se corser pour moi. Il y a deux ans, les circonstances étaient similaires d'une certaine façon ici en Australie, avec un muscle différent où j'avais une déchirure, a-t-il encore rappelé. Et j'ai dû la gérer. J'ai réussi à la faire passer et à gagner le tournoi, je ne sais pas comment. Mais c'est différent, évidemment. Je ne sais pas comment mon corps va réagir. J'espère que l'issue sera positive. Je vais prendre les matches les uns après les autres et je verrai comment ça se passe."
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Djokovic a (un peu) douté avant de dérouler : Les temps forts du match

En 2021, sa déchirure s'était aussi aggravée

Et pour cause, sa déchirure au muscle abdominal oblique en 2021 avait animé la quinzaine australienne telle une saga. A l'époque, tous les ingrédients étaient réunis : de la préoccupation de Djokovic à sa résilience en passant par… les doutes de ses adversaires. Blessé au 3e tour contre Taylor Fritz, il avait réussi à venir à bout de l'Américain au 5e set, ce qui n'avait pas vraiment plu à son adversaire. Ce dernier avait trouvé le Serbe si alerte pour conclure le match qu'il en était incrédule.
De la même manière, les deux derniers sets impressionnants de Djokovic contre Couacaud - il ne lui a laissé que deux jeux - tendent à relativiser la gravité du problème. L'intéressé a livré une explication de ce regain de forme à nos confrères serbes. "L'intensité de la douleur a empiré, surtout à la fin du second set. Pendant le temps mort médical, je suis sorti du court, j'ai changé mon bandage et j'ai pris des médicaments. Ils ont commencé à faire leur effet 20 à 30 minutes après, donc je pouvais mieux me déplacer dans les 3e et 3e sets. Mais je ne frappais pas la balle comme je le voulais, je n'étais pas à 100 %. Glisser (en défense, NDLR) m'a surtout posé des problèmes."
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Djokovic prend un temps mort médical, le jeu arrêté neuf minutes

Préoccupante, l'évolution négative de la blessure de Djokovic n'est cependant pas rédhibitoire. Il y a deux ans, l'IRM réalisée après le tournoi avait révélé que la déchirure était passée de 1,7 à 2,5 centimètres en une semaine. Cela ne l'avait pas empêché d'infliger une petite fessée à Daniil Medvedev en finale (7-5, 6-2, 6-2). Pour continuer l'aventure, il avait reçu des soins constants, profitant à fond des jours de repos entre chaque match.

Vers une nouvelle saga victorieuse ?

Sa stratégie n'a d'ailleurs pas changé de ce point de vue. Alors qu'il avait déjà annulé des séances avant le tournoi, Djokovic a confirmé qu'il ne s'entraînait quasiment pas entre deux matches en ce moment. Histoire de donner les meilleures chances de récupération, si ce n'est de guérison à sa cuisse gauche. Alors aura-t-on droit à une nouvelle "happy end" pour le Serbe deux ans après un premier miracle de Melbourne ?
On ne peut l'écarter, même si plus l'adversité nécessitera de mettre de l'intensité, plus son corps sera mis à contribution. Reste que Djokovic n'est pas fait du même bois que les autres, comme le rappelait son coach Goran Ivanisevic voici deux ans. "Certains peuvent composer avec la douleur, d'autres non. Tout le monde ne la supporte pas de la même façon. Ça montre à quel point ce gars est fort mentalement. Je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui dans ce domaine. Il encaisse tout", constatait-il, admiratif. Jusqu'à présent, difficile de lui donner tort.
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