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Players' Voice avec Carlos Alcaraz : "Mon entraîneur n'aime pas qu'on me compare à Rafa"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 25/11/2021 à 12:32 GMT+1

PLAYERS' VOICE - Carlos Alcaraz a vécu une année de rêve. Une saison pour apprendre et grandir où il a déjà rempli deux de ses trois objectifs : gravir les échelons au classement ATP et remporter les ATP NextGen Finals. Les comparaisons flatteuses fleurissent, y compris avec les plus grands. Et Juan Carlos Ferrero, son coach, veut l'en protéger.

Carlos Alcaraz - Players' Voice

Crédit: Eurosport

A 18 ans, l’Espagnol ne veut être comparé à personne et ce, malgré les éloges de Novak Djokovic, les commentaires sur les similitudes entre son jeu et celui de Roger Federer, mais surtout la ressemblance de sa trajectoire avec celle de Rafael Nadal. Dans la dernière édition de Players' Voice, celui qui a débuté la saison au 141e rang mondial pour la finir à la 32e place explique que ses objectifs restent les mêmes : continuer à apprendre et grandir pour pouvoir faire un nouveau pas en avant en 2022. Avec l'ambition de remporter un "gros" titre ATP cette fois.
"Si en début d'année quelqu'un m'avait dit que j'aurais eu une saison comme celle-ci, je lui aurais dit qu’il était fou. Je ne l’aurais pas cru. Ce fut une année incroyable, riche de nouvelles expériences. De la découverte du tableau principal à l'Open d'Australie jusqu'aux ATP NextGen Finals, j'ai eu de très bons moments, mais aussi des mauvais. J’ai surtout eu la chance d’avoir des moments pour apprendre et grandir.
Je suis reconnaissant pour tout ce que j'ai vécu cette année, notamment le fait de jouer contre Rafa à Madrid, Zverev à Acapulco et Medvedev à Wimbledon. Ce furent de grands moments contre de grands joueurs, sur de grands courts, dans lesquels vous ne jouez peut-être pas aussi bien que vous l'espériez. Mais ce furent de très bons défis à relever tout au long de l'année et je pense que je suis maintenant plus expérimenté. En fin de compte, c’est grâce à tout ça que j'ai pu terminer l'année à la place à laquelle je suis maintenant (ndlr, Alcaraz pointe au 32e rang ATP). Cela compte beaucoup pour moi d’avoir terminé 2021 en remportant les ATP NextGen Finals. L'année a été très longue et exigeante. Bien finir physiquement, me maintenir à un niveau élevé et toujours apprécier d'être sur le terrain, ça veut dire beaucoup pour moi.
La principale chose que j'ai apprise en 2021, c'est comment me contrôler, savoir comment jouer quand je suis nerveux pour pouvoir maîtriser mes nerfs et ainsi mieux jouer contre les meilleurs joueurs du circuit. J'ai réalisé que je pouvais rivaliser avec les plus grands et les vaincre notamment après le match contre Stefanos Tsitsipas à l'US Open.
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Alcaraz defeats Tsitsipas in five sets in the third round of the US Open, where he went on to reach his maiden Grand Slam quarter-final

Crédit: Getty Images

Le match contre Hugo Gaston au Rolex Paris Masters, avec tous les spectateurs derrière lui et contre moi, a été très dur. Mais je sais que je dois endurer ces moments pour mieux les gérer quand ils devront se reproduire. Maintenant, je sais que lorsque tous les fans sont contre moi, il est important de ne laisser aucun élément extérieur au terrain m'affecter. Penser que personne n'est là et rester concentré sur le match, c’est la clé.
En 2022, je veux continuer à grandir et acquérir de l'expérience. Mais maintenant que j'ai atteint cette place au classement, je suis capable de voir plus grand. Mon objectif est de finir dans le top 50 une fois de plus, mais aussi de gagner un autre tournoi. Je serais évidemment très excité si c'était un Masters 1000 ou un Grand Chelem, mais peut-être que gagner un ATP 500 serait déjà un bon objectif.
En termes de comparaison avec le "big three", Nadal, Federer et Djokovic sont de grands joueurs, parmi les meilleurs de notre histoire, et ce sont aussi des personnes formidables. Quand Djokovic a dit que ce que j'avais accompli était incroyable, j'étais sans voix. Je lui ai envoyé un message pour le remercier de ses paroles. Par rapport à Federer, je peux lui ressembler un peu si on regarde mon dynamisme sur le terrain : je peux jouer très agressif, monter au filet très régulièrement et user des amorties comme il le fait. Il peut faire n'importe quoi, à n'importe quel moment et c'est quelque chose que je sens que je peux faire aussi.
La première fois que j'ai rencontré Nadal, c'était sur le Rafa Nadal Tour (ndlr, un circuit de tennis pour les juniors), lors d'une cérémonie de remise des trophées. Je pouvais à peine échanger des mots avec lui. Mais ensuite, la première fois que je lui ai parlé correctement, j'ai vu que c'était un gars formidable et que c'était très facile de discuter avec lui. Si on ne connaissait pas Rafa avec tout ce qu’il a accompli dans sa carrière, on pourrait croire que c’est une personne ordinaire. Je pense que c'est ce qui le caractérise le plus : il est très aimable, humble et joyeux. Mon entraîneur, Juan Carlos Ferrero (ancien n°1 mondial et vainqueur de Roland-Garros en 2003), qui joue un rôle fondamental dans ma carrière, n'aime pas qu'on me compare à Rafa. Il essaie de me faire me concentrer sur moi-même, sur Carlos Alcaraz, et de ne pas essayer d'être comme les autres. Ce conseil m'aide beaucoup.
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Nadal and Alcaraz meet in the second round of the 2021 Madrid Open for their first head-to-head

Crédit: Getty Images

Bientôt, je porterai les couleurs de l'Espagne pour la phase finale de la Coupe Davis et ça signifie beaucoup pour moi. Représenter son pays dans n'importe quel domaine ou compétition, c’est une grande fierté et quelque chose d’incroyable. Quand on m'a dit que j'allais faire partie de l'équipe, je ne pouvais pas le croire. C'est un rêve d'enfant pour moi de faire partie de l'équipe de Coupe Davis.
J'ai de bons souvenirs comme le match de Ferrer contre Kohlschreiber à Valence en 2018, c'était fou. Je pense évidemment aussi à la finale de la Coupe Davis 2019 à Madrid, qui a été spectaculaire et pleine d'émotions. Je pense à "Rober" (Bautista Agut), qui avait quitté le tournoi à mi-parcours parce que son père était décédé, et qui était revenu pour remporter son dernier match. En plus de cela, avec Rafa qui a remporté des matchs épiques en simple et en double, c'était une Coupe Davis spectaculaire que l'Espagne méritait vraiment de gagner. Je me souviens avoir crié quand Rafa a remporté ce dernier point en finale contre Denis Shapovalov.
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Spain become champions in the inaugural Davis Cup Finals

Crédit: Getty Images

Cette édition de la Coupe Davis s’annonce très excitante. Jouer ici à Madrid, ça va être génial, même si je ne sais toujours pas si je vais jouer. Mais j’ai vraiment hâte de découvrir l’ambiance dans laquelle nous allons jouer et de pouvoir encourager mes coéquipiers.
Nous avons une super équipe : Pablo (Carreño Busta), Roberto (Bautista Agut), Marcel (Granollers), "Feli" (López) et moi. Évidemment Rafa nous aurait donné un énorme avantage, mais nous avons de très bons joueurs et même si je ne joue pas, c'est quand même super excitant car je vais profiter de l'ambiance de la Coupe Davis et apprendre de mes coéquipiers. Rafa nous soutiendra à coup sûr. Il nous enverra probablement des messages d'encouragement et je suis sûr qu'il aimerait être ici. Espérons qu'il revienne très bientôt sur les courts et qu'il pourra se donner à 100% en Australie."
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