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Benoît Paire, appelez-le marathon man

Maxime Dupuis

Mis à jour 02/06/2019 à 14:55 GMT+2

ROLAND-GARROS – Benoît Paire s'apprête à affronter Kei Nishikori, dimanche en huitièmes de finale. Le Français, fraîchement éliminé en double, est sur tous les fronts depuis deux semaines et le début de sa conquête lyonnaise. Physiquement, il ne vacille pas. Pourquoi ? Parce qu'il joue beaucoup. Et il gagne, surtout.

Benoît Paire lors de Roland-Garros 2019

Crédit: Getty Images

Benoît Paire était de repos samedi. Enfin, théoriquement. Entre sa qualification face à Pablo Carreño Busta, vendredi sur le Simonne-Mathieu (6-2, 4-6, 7-6, ab.), et son duel avec Kei Nishikori sur le Suzanne-Lenglen, pour ce qui sera une revanche de l'an passé ainsi que son premier huitième de finale à Roland, le 38e joueur mondial s'était offert une petite "respiration" et un petit deuxième tour de double, associé à l'inoxydable Leander Paes. Les deux hommes ont perdu face à la doublette colombienne Cabal – Farah en trois sets (0-6, 6-4, 6-3). Paire aurait dû enchaîner sur le même court, le 7, avec Chloé Paquet pour un petit double mixte des familles. Le match n'a pas eu lieu, comme il l’avait laissé entendre vendredi. Paire a pu souffler. Déjà ça de pris.
Suivre un rythme aussi effréné quand on est encore en course en simple, est-ce vraiment raisonnable ? Pour Benoît Paire, oui. Parce que ça fait partie de son équilibre actuel. La tête va, on le voit depuis quelque temps. Mais les jambes suivent également, malgré ce régime à marche souhaitée plus que forcée.
S'il s'était inscrit pour les doubles à Paris, c'est que Benoit Paire n'avait pas forcément anticipé une présence en deuxième semaine à Roland. Mais aussi et surtout parce que le principal intéressé a besoin de jouer. "Il s’avère que ces derniers temps, je joue très bien en simple et je gagne beaucoup de matches. Je fais les trois. Le double, je le joue à fond parce que c’est important mais je n'ai pas besoin de me donner à 100%. Je reste de mon côté, Leander bouge très bien, j'ai juste à bien servir et à bien tenir ma diagonale", sourit-il.
Vendredi, après l'abandon de Carreño Busta au bout de deux heures de match, le Français s'était servi de son double avec Leander Paes comme d'un décrassage. "C'est plus une récupération active, expliquait-il après sa victoire face à la paire Inglot-Klizan. Il n'y a pas eu de long rallye. L'idée est aussi de prendre le double comme un exercice de décompression."
Cet hiver, j’ai surtout beaucoup joué au foot !
Le double, comme le simple, permettent aussi à Benoit Paire de lui offrir un supplétif à l'entrainement. S'entraîner, ce n'est pas ce qu'il préfère et il ne le cache pas. A la place, il enchaine les matches et les victoires à un rythme de stakhanoviste. Jugez-vous-même : depuis le 20 mai, simples et doubles confondus, l'Avignonnais a disputé 12 rencontres. Soit près d'une rencontre par jour. Ça joue et ça gagne, donc ça va bien.
"Après le match contre Pierre-Hugues (Herbert), je ne savais pas trop dans quel état j’allais me retrouver. Il s’avère que le lendemain, je me sentais déjà bien physiquement, je ne me sentais pas trop fatigué, pas trop émoussé. J’étais donc plutôt satisfait. (…) Physiquement, les jambes vont bien, je n’ai pas de courbature." Les difficultés qu'il a connues vendredi durant le deuxième set face à Carreño Busta furent d'ordre mental, pas physique.
Si ça tient aussi bien physiquement, c'est que le Français a dû quand même un peu bosser le foncier, non ? "Oui, j'ai beaucoup travaillé, beaucoup le physique, se marre-t-il. Pour être honnête, oui j'en ai fait un petit peu cet hiver mais j'ai surtout beaucoup joué au foot ! C'est l'enchaînement des matches, c'est cela qui me fait travailler. On en discute beaucoup parce que les gens m’en parlent. Même Stan (Wawrinka) est venu me voir et m’a dit : ‘tu es un monstre physiquement’. Non, je ne suis pas un 'monstre' physiquement."

Une discipline qui change la donne

Il fallait évidemment prendre la remarque de Wawrinka au second degré. Mais elle dit quelque chose du Paire actuel. "C'était une blague. Cependant, il m'impressionne parce qu'il joue avec confiance, a précisé le Suisse, samedi. Benoît est un joueur sensible, qui a besoin d'être bien et en confiance. Quand il gagne des matches, il est en confiance, du coup il est relâché, il joue mieux et réfléchit moins. Quand il est relâché, il se fatigue moins, il s'énerve un peu moins et il tient plus longtemps". CQFD.
Mais s'il n'a ressenti aucune lassitude physique post-P2H et même depuis, c'est aussi lié à un autre élément, qui n'est pas anodin. Le foot, c'est bien. Mais Paire s'astreint actuellement à une discipline qui change la donne. "Mon kiné (Antoine Miquel) est là. Il m'accompagne sur cette tournée. Je suis très content d'être avec lui. Avec mon entraîneur (Morgan Bourbon), on fait des soins, on fait de la récup' et même un petit peu de cryothérapie. Ce sont des choses que je ne faisais jamais, reconnait-il. Ils me poussent à y aller, donc cela me fait du bien. Ce n'est pas forcément le fait de le faire, c’est plus le fait de me pousser et de me dire : ok, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour me sentir bien." La tête fonctionne. Les jambes carburent. Place à Nishikori. Face au Japonais, l'autonomie sera l'une des clés. Depuis sa défaite de l'an dernier, Paire le sait.
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