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Cornet : "J'assume"

Eurosport
ParEurosport

Publié 24/05/2008 à 08:00 GMT+2

Alizé Cornet arrive à Roland-Garros motivée comme jamais. La Niçoise a digéré sa finale à Rome: elle sait qu'elle peut "enchaîner les gros matches". A 18 ans, elle pointe déjà à la 20e place mondiale et ne veut pas en rester là. Forte de "3 ans d'expérien

D'Amelia Island à Rome, comment avez-vous vécu ce dernier mois qui vous a révélée sur le circuit WTA ?
ALIZE CORNET : Je l'ai très bien vécu. Et pour cause, j'ai signé deux demi-finales aux Etats-Unis (Amelia Island et Charleston) et une finale à Rome. Je suis très fière de ce que je viens d'accomplir, même si l'objectif de ma saison n'est pas encore atteint : puisque c'est Roland-Garros que j'attends avec impatience. Maintenant, il faut que je me repose car les derniers jours en Italie ont été très intenses sur tous les plans. Je ne veux surtout arriver à Paris en dessous de mes capacités.
Vous n'avez pas gagné de titre, mais on a l'impression que vous ne cessez pas de faire gonfler votre capital confiance...
A.C. : Je ne pensais pas arriver à faire de bons résultats si vite. Il est vrai que depuis ma finale à Acapulco (perdue face à Flavia Pennetta, NDLR), j'ai pris énormément d'assurance. Pourtant, je n'y ai pas joué des joueuses membres du Top 10, mais disputer ma première finale dans ce tournoi que j'adore depuis longtemps m'a fait un bien fou. Après j'arrive à garder une constance qui me permet de faire deux demi-finales à Amelia et Charleston. Et là, tout bascule : je sais que je suis capable d'enchaîner les matches. C'est beaucoup plus fort que faire un coup d'éclat contre une Top 10 face à qui l'on peut jouer une seule fois le match de sa vie.
Quel match, un ou plusieurs, a été le déclic pour vous ?
A.C. : Je pense que le match-clé reste pour moi le premier joué à Amelia Island contre Michaella Krajicek. Elle était 35e mondiale, moi 49e. J'arrivais de Miami, où j'avais perdu au premier tour. J'y suis restée quand même toute la semaine pour m'entraîner sur les courts de terre battue. Chose pas facile car j'étais assez démotivée. Ma victoire m'a permis de me lancer et de hausser mon niveau de jeu au fur à mesure du tournoi. Quand j'affronte Sabine Bammer le match d'après, je suis très décontractée. Et je parviens à faire ma première performance. Comme quoi, être restée en Floride pour jouer sur terre n'a pas été vain.
Tant de réussite d'un coup, est-ce finalement une surprise pour vous ?
A.C. : Je ne veux pas paraître prétentieuse, mais j'ai beaucoup travaillé pour arriver là où je suis. Je sais que mon jeu est parfaitement adapté à la terre battue et cela se ressent dans la façon dont j'ai géré certaines rencontres. Je n'ai pas tout le temps joué de grands matches. Mais j'ai réussi à sortir mon épingle du jeu quand il a fallu. Soit en m'appuyant sur les erreurs adverses, soit en donnant tout une fois mon souffle retrouvé. Comme par exemple, face à Agnes Szavay, ma perf de Charleston. Je gagne tout juste sans vraiment briller. Avant de confirmer à Rome où je vais jusqu'en finale.
Et vous voilà désormais dans le Top 20, alors que votre objectif de la saison, fixée avec Pierre Bouteyre, votre entraîneur, était Top 30...
A.C. : Cela, je n'arrive toujours pas à y croire. Moi, 18 ans, entrer dans le Top 20, j'ai beaucoup de mal à réaliser. Pour tout vous dire, je ne voulais pas savoir mon classement le jour même de ma finale à Rome. Beaucoup me disaient des chiffres, mais je ne voulais rien savoir. J'aime bien avoir la surprise le lundi matin quand je me réveille. Mais là, je n'ai pas résisté, j'ai regardé le soir avant de coucher… Erreur fatale ! Quand j'ai vu que j'étais 20e, j'ai "pété un câble" ! Et Impossible de dormir après ça, vous pensez. Donc, quand je parlais de repos, vous comprendrez que je suis contente de ne pas commencer Roland-Garros demain tellement je suis fatiguée !
Il n'y a pas que le niveau de jeu qui a progressé, mais aussi votre physique. A Rome, vous avez un parcours digne d'un Grand Chelem en jouant sept matches, sans compter le forfait de Serena Williams en quart de finale...
A.C. : Pire que ça même, car un tournoi du Grand Chelem se joue sur deux semaines. Vous avez des jours de repos entre chaque match. Moi, je suis partie des qualifications, car j'avais mon ancien classement (49e) au moment de mon inscription, pour finalement atteindre ma première grande finale, digne d'un Masters Series chez les hommes ! C'est là où je vois également que mon travail paye, après toutes ses heures d'endurance, de musculation de tous les sens.
Est-ce que vous vous rendez compte que maintenant, vous êtes très attendue à Roland-Garros ?
A.C. : Pas vraiment. Je suis encore loin de tout ça. Mes proches me disent que l'engouement autour de moi va être important... J'avoue que, pour l'instant, je ne suis pas sur place, donc je ne me rends pas compte de ce qui m'attend. Même si l'adrénaline commence à arriver doucement... Je l'ai senti à Rome, où le public a été très sympa avec moi. Même contre Francesca Schiavone que j'ai battue au 3e tour, les Italiens m'ont supportée tout le long du tournoi. Alors à Paris, je vais arriver motivée. Et très affûtée, avec, en plus, trois ans d'expérience derrière moi sur ce tournoi. C'est incroyable de pouvoir dire ça à 18 ans... Je n'en reviens pas moi-même.
Vous considérez-vous comme une favorite ?
A.C. : En tant que Française, oui. Je suis la joueuse tricolore qui marche le mieux sur terre battue en ce moment et je l'assume. Et j'avoue que je serais déçue si je ne fais pas de résultats à Paris. Après avoir fait une finale à Rome, je n'ai pas envie de m'écrouler à Roland-Garros ! C'est mon objectif, l'événement qui compte beaucoup pour moi. Maintenant, je garde la tête sur les épaules, si je sors dès le premier tour, eh bien ce que tel est mon destin. Mais ce serait très triste après ce que je viens d'accomplir.
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