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Roland-Garros après-guerre

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/05/2008 à 11:00 GMT+2

De 1946 à 1968, le tennis a vécu entre professionnalisme et amateurisme. L'Australie et les Etats-Unis dominent outrageusement le tournoi. A Roland-Garros, la révolution de l'ère Open se déclenche en 1968. Le tournoi s'ouvre au monde entier. Historique de

Dans une semaine, débuteront les Internationaux de France qui fêteront leurs 80 ans. Retour sur les prémices de Roland-Garros.
1. La préhistoire de Roland-Garros (fin du XIXe - 1924)
2. L'âge d'or (1925 à 1940)
3. L'amateurisme éclairé (1945-1968) et l'ère Open (1968-1983)
4. Un tournoi sous les projecteurs (de 1983 à nos jours)
De l'amateurisme éclairé à l'ère Open
Après dix ans de domination française, les Allemands puis les Américains prennent le pouvoir à Paris de 1934 à 1939 (victoire du Britannique Fred Perry en 1936). Le développement industriel des grandes puissances de l'époque se traduit aussi sportivement, aux JO de Berlin comme à Roland-Garros.
Le professionnalisme est à l'ordre du jour et scinde déjà le circuit en deux quand la guerre interrompt la plupart des compétitions. Le "Grand Chelem" de Donald Budge est encore un simple souvenir parmi d'autres.
De 1946, date de la reprise, à 1968, les Internationaux de France vivront au rythme du circuit amateur, c'est-à-dire souvent privés des meilleurs passés professionnels.
Ensuite, la naissance du French Open (premier tournoi de l'ère Open), marquera la victoire de ceux qui, tel Philippe Chatrier, veulent enfin réunir les deux mondes. Cette période verra le renouveau du tournoi atteindre d'autres continents, comme l'Amérique du Sud et l'apparition de la star absolue de Roland-Garros : Bjorn Borg. La notoriété des joueurs de tennis, ont les exploits sont relayés par les médias comme jamais auparavant, change à nouveau la donne.
Pendant la guerre : Réquisitionné, Roland-Garros devient un camp d'internement pendant la "drôle de guerre". Après l'armistice, l'enceinte renoue avec la compétition. Les Championnats de France reprennent en 1941.
LES STARS
De 1946 à 1968
Cette période, marquée par le grand "schisme" entre circuit pro et amateur, est également celle de l'hégémonie australo-américaine. Les universités américaines, qui calquent leurs entraînements sur ceux des professionnels fournis un grand nombre de vainqueurs potentiels. De Donald Budge à Budge Patty, les Etats-Unis assurent le développement du tennis sur tous les fronts : amateur et professionnel; malgré la guerre. UN seul homme leur tiendra tête pendant les années 50 : le Tchèque Drobny.
En Australie, les travaux de Harry Hopman portent ses fruits dans les années 60. De Rod Laver à Ken Rosewall, en passant par Roy Emerson, Fred Stolle et Tony Roche, actuel entraîneur de Federer, les "Aussies" écrasent le tournoi messieurs. Margaret Smith et Lesley Turner en font de même chez les dames.
Marcel Bernard, vainqueur surprise en 1946, Pierre Darmon, finaliste en 1963, chez les hommes, mais aussi Nelly Landry, Ginette Bucaille et surtout Françoise Dürr, qui triomphe en 1967, portent le palmarès tricolore à bout de bras
De 1968 à 1982
L'Australie de Margaret Smith Court et d'Evonne Goolagong, résiste aux nouvelles championnes, la plupart américaines, mais celle de Rod Laver s'achève sur un nouveau feu d'artifice en 1969 (dernier Grand Chelem en date du circuit masculin).
Un vent nouveau souffle de l'est avec Nastase, Kodes, Pilic, mais aussi de scandinavie et d'Amérique latine. Les frou-frou explosifs de Chris Evert, mais surtout la saga Borg feront ensuite rentrer le tournoi dans une dimension nouvelle. Celle de la légende télévisuelle (Cf le quatrième volet de notre historique).
Vous pourrez retrouver quelques éléments biographiques des joueurs suivants tout au long de la semaine (du 22 au 28 mai).
. Jaroslav Drobny : (CZE-GBR, 1921 - 2001)
. Rod Laver : (AUS, 1938 - ?)
. Nicola Pietrangeli : (ITA, 1933 - ?)
. Manuel Martinez Santana (ESP, 1938 - ?)
. James Scott ("Jimmy") Connors : (USA, 1952 - ?)
. Guillermo Vilas : (ARG, 1952 - ?)
. Ilie Nastase : (ROM, 1946 - ?)
. Björn Borg : (SWE, 1956 - ?)
. Margaret Smith, puis Smith-Court : (AUS, 1942 - ?)
. Chris Evert, puis Evert-Lloyd : (USA, 1954 - ?)
. Marcel Bernard (FRA, 1914 - ?)
. Pierre Darmon : (FRA,1934 - ?)
. Patrick Proisy : (FRA,1949 - ?)
. Nelly Landry, puis Adamson-Landry : (FRA,1916 - ?)
Née en 1916 à Bruges, en Belgique, Nelly devient française après son mariage.
. Françoise Dürr : (FRA,1942 - ?)
LES GRANDS MATCHES
1946 Marcel Bernard (Fra) bat Jaroslav Drobny (Cze) 3-6, 2-6, 6-1, 6-4, 6-3
1950 Budge Patty (Usa) bat Jaroslav Drobny (Cze) 6-1, 6-2, 3-6, 5-7, 7-5
1955 Angela Mortimer (Gbr) bat Dorothy Knode (Usa) 2-6, 7-5, 10-8
1962 Rod Laver (Aus) bat Roy Emerson (Aus) 3-6, 2-6, 6-3, 9-7, 6-2
1967 Françoise Dürr (Fra) bat Lesley Turner (Aus) 4-6, 6-3, 6-4

1973 Margaret Smith Court (Aus) bat Chris Evert (Usa) 6-7, 7-6, 6-4
1975 Chris Evert (Usa) bat Martina Navratilova (Cze) 2-6, 6-2, 6-1
1974 Björn Borg (Sue) bat Manuel Orantes (Esp) 2-6, 6-7, 6-0, 6-1, 6-1
1981 Björn Borg ( Sue) bat Ivan Lendl (Cze) 6-1, 4-6, 6-2, 3-6, 6-1
LE STYLE : Françoise Dürr
Après les exploits d'après-guerre de Nelly Landry, le tennis français accuse le coup. Le professionnalisme est mal accepté et les champions amateurs se font rares. Les années soixante voient l'apparition de quelques comètes tricolores qui ont pour nom Pierre Darmon et Françoise Dürr. Cette dernière restera longtemps seule française au palmarès de 1967 à 1983.
Adepte du double, Françoise appréciait avant tout le jeu d'équipe : "J'ai toujours aimé cela, c'est pourquoi je jouais la Coupe de la Fédération chaque fois que l'on faisait appel à moi."
Le double pour elle, "c'est un plaisir, une philosophie, une approche globale du jeu" insiste-t-elle. En finale de Roland-Garros 1967, elle s'en souviendra. Menée par l'Australienne Lesley Turner, elle ne change rien à sa stratégie : monte au filet. L'héritage de Suzanne Lenglen et des Mousquetaires n'est pas resté lettre morte. Dürr s'impose en jupe courte, en pratiquant un jeu de "haute volée. "On se souvient qu'elle jouait avec l'index allongé le long du manche comme Jean Borotra" rappellera Patrice Dominguez...
LA DATE : 30 mars 1968
Huit ans après une première tentative, l'acte de naissance du "Tennis Open" est signé à Paris le 30 mars 1968 sous l'impulsion de Herman David, "chairman" de Wimbledon. Ce derni a accepté en 1967 qu'il est d'accord pour inviter les pros dans le tournoi. Roland-Garros sera le premier tournoi de cette nouvelle "ère".
LES OBJETS :
. Le prix du vainqueur 1967 : un bon d'achat de 900 francs à retirer dans un magasin.
. Le prix du vainqueur 1968 : Un chèque de 100 000 francs.
. Le bandeau de Borg.
. Les raquettes de Rod Laver (Wilson) et de Borg (Donnay)
L'EXPRESSION : Grand Chelem
Le journaliste du New York Times Alison Danzig est à l'origine de cette expression qui lui permit de saluer la performance de Donald Budge en 1938. Ce dernier fut le premier à remporter les quatre tournois dans la même année.
L'IMAGE : Rod Laver
Sources : Tenniseum (FFT), histoiredutennis.com, Wikipédia.
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