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Federer à trois contre un

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/06/2009 à 14:15 GMT+2

Roger Federer, c'est une petite cote à Roland-Garros. Le Suisse, fort d'une expérience écrasante face aux trois autres joueurs, est redevenu le joueur à battre. Juan Martin Del Potro, son futur adversaire, devra se surpasser en demi-finale, Robin Söderling et Fernando Gonzalez se mettre au niveau.

ROLAND-GARROS - Demi-finales messieurs
1 + 3 = LE DERNIER CARRE
L'année prochaine, les spectateurs pourront parier en toute légalité sur les matches de Roland-Garros mais Roger Federer n'aura peut-être pas la même cote qu'aujourd'hui. Après les éliminations de Rafael Nadal et Novak Djokovic, après ses victoires sur Tommy Haas et Gaël Monfils, le N.2 mondial était devenu le grand favori du tournoi. Avec la présence de Fernando Gonzalez, de Robin Söderling et Juan Martin Del Potro dans le dernier carré des Internationaux de France, le Suisse redevient l'homme à battre comme il y a quatre ans, quand il était encore le favori du tournoi dès le premier tour, dixit Nadal en personne à l'époque.
Roger Federer n'est pas le plus âgé (il a 27 ans et Fernando Gonzalez bientôt 29), mais il est le joueur le plus expérimenté du quatuor en présence, et de très loin. Avec cinq demi-finales consécutives, le Suisse possède un record dans l'ère Open. Avec 37 victoires pour 10 défaites à Roland-Garros, il est non seulement celui qui a joué le plus de rencontres Porte d'Auteuil (47) et celui qui en a gagné le plus. Avec 27 matches et 19 victoires Fernando Gonzalez en huit participations a obtenu deux quarts de finale et cette demi-finale. C'est beaucoup mieux que son adversaire Robin Söderling, 24 ans, qui ne compte que 8 victoires en 13 matches. Sans parler des 9 matches de Juan Martin Del Potro, qui a 20 ans, en a gagné 6.
Les face-à-face :
. Fernando Gonzalez / Robin Söderling: 4/3.
. Roger Federer / Juan Martin Del Potro : 5/0.
En Grand Chelem ce tableau devient encore plus contrasté : Les 13 titres du Grand Chelem de Federer masquent évidemment les titres honorifiques de ses concurrents. Gonzalez c'est une finale à l'Open d'Australie (2007), deux médailles olympiques (bronze et argent), cinq quarts de finale en Grand Chelem sur toutes les surfaces, ce qui n'est pas négligeable. Juste un peu léger face au poids des 20 demi-finales consécutives de Roger Federer, celui-là même qui l'avait battu en finale à Melbourne. Ensuite viennent Juan Martin Del Potro avec trois quarts de finale sur trois tournois différents et Robin Söderling qui découvre tout simplement l'altitude des majeurs.
Sur l'ensemble de ce début de saison, Roger Federer est également le joueur le plus efficace avec 31 victoires et 6 défaites seulement, talonné par son adversaire du jour, Juan Martin Del Potro qui compte autant de victoires (31) mais 8 défaites. Les deux autres demi-finalistes sont beaucoup plus loin Gonzalez compte 22 victoires et 5 défaites et Söderling 17 victoires et 10 défaites. Il faut donc imaginer que le ou les futurs adversaires de Federer tiennent plus qu'un set, à la différence de Monfils.
Finales possibles :
. Roger Federer / Fernando Gonzalez: 12/1.
. Roger Federer / Robin Söderling: 9/0.
. Fernando Gonzalez / Juan Martin Del Potro: 3/0.
. Juan Martin Del Potro / Robin Söderling: 1/1.
UN CARRE RECONFIGURE
Ce tournoi surprenant, qui couronnera un nouveau vainqueur à Roland-Garros, (comme en 2005, 2004, 2003, 2002 et 1999), nous propose une configuration intéressante au regard de ses dix dernières années. Dans le dernier carré on trouve un favori face à trois outsiders, ce n'était pas arrivé depuis 2005. C'était déjà Federer avec Nadal, Puerta et Davydenko. Ensuite il faut remonter à 1999 où Andre Agassi était opposé au vieil ami de Roger Federer, Dominik Hrbaty, à Fernando Melgeni et à Andrei Medvedev qui possédait lui un bagage sur terre (des titres à Monte-Carlo et Hambourg et une demi-finale à Roland-Garros en 1993). Outre Federer, qui est incontestablement la référence sur terre battue après Nadal, les trois autres joueurs ont encore tout à prouver. On notera toutefois que la dynamique de Söderling est le fait marquant du tournoi. La confiance qu'il en retire pourrait compenser son manque d'expérience.
LE JEU A LA MODE ET LE JEU QUI FAIT LOI
Quand on s'éloigne des feuilles de statistiques et des armoires où l'on range les trophées et quand on revient sur les courts du stade de Roland-Garros, l'écart entre Federer et ses rivaux est encore plus flagrant. Le N.2 mondial possède une polyvalence exceptionnelle que seul Rafael Nadal et quelques artificiers ont réussi à prendre en défaut sur terre. Cette année, il est monté en puissance. Souvent fragile lors des premiers Masters Series, souvent imprécis à Roland-Garros mais remarquable lors de son dernier match face à Gaël Monfils. Devant lui, trois joueurs moins impulsifs que Monfils, moins athlétiques, mais qui présente une énergie distribuée de façon assez similaire : un service assez lourd, un coup droit décisif et un jeu porté vers l'avant sans toutefois s'aventurer trop souvent au filet.
. Del Potro est celui qui frappe le mieux des deux côtés. Le jeune Argentin a été très efficace depuis le début du tournoi, un seul set perdu contre Tsonga, mais il n'a pas proposé un tennis brillant. Lui-même a convenu qu'il n'avait pas eu l'impression de produire un tennis exceptionnel. Il le faudra pour contrer un joueur qui saura le bouger mieux que quiconque et qui vient de le battre à Madrid. Autre question en suspens pour "la tour de Tandil" : il s'agit du premier grand rendez-vous de sa carrière après le petit gâchis de la finale de Coupe Davis.
. Gonzalez et Soderling (voyez à ce sujet la présentation déjà publiée) désigneront le coup droit le plus incisif du tournoi, celui qui peut être propulsé de n'importe quel endroit du court (Gonzalez) ou celui qui avance irrésistible comme une vague haute (la longue préparation de Söderling).
LES ENJEUX
1. Une première finale de Grand Chelem pour Juan Martin Del Potro et Robin Söderling. Une première finale à Roland-Garros pour Fernando Gonzalez. Un quatrième finale consécutive pour Roger Federer (comme Bjorn Borg, Rafael Nadal et Ivan Lendl). Le record étant de 5 (René Lacoste de 1925 à 1929).
19. Federer pourrait gagner sa 20e demi-finale de Grand Chelem sur 23 demi-finales en 38 participations consécutives.
A SAVOIR : Roger Federer a gagné ses dix derniers matches face à des Argentins. David Nalbandian avait battu le Suisse à Bercy en 2007.
CE QU'ILS EN PENSENT:
Roger Federer : "Il (Del Potro) s'est énormément amélioré depuis un an, il était à peine quinzième mondial l'année dernière à cette époque, ce qui vous montre à quel point les choses peuvent changer en tennis, si vous avez un bon physique, un bon mental, une bonne préparation, vous pouvez aller très loin, mais ça demande beaucoup de préparation. C'est ce qu'il a fait. A son âge, il atteint régulièrement le stade des quarts de finale, demi-finales, dans des tournois du Grand Chelem, ce qui est absolument extraordinaire. Je m'attends à un match très difficile contre Juan-Martin, j'ai beaucoup de respect pour ce joueur."
Juan Martin Del Potro, sur ses deux derniers matches contre Federer en 2009: "En Australie, il a joué extrêmement bien. Je n'ai rien pu faire. A la fin, il m'a dit que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas joué comme cela. J'aimerais prendre plus de plaisir, le stade, lepublic, jouer dans un stade aussi important. A Madrid, j'ai eu des opportunités que je n'ai pas forcément utilisées. Nous avons eu d'autres expériences mais, pour gagner contre lui, il faut que je sois à 100 %, mon service, mon jeu et mentalement, évidemment. J'espère qu'il fera quelques erreurs de temps en temps, comme il en a fait contre Haas, 4-3 au troisième set, balle de break."
Fernando Gonzalez : "C'est drôle, car je préfère jouer sur les surfaces dures d'habitude mais, au cours des deux dernières années, j'ai été vraiment bon sur terre battue. Il m'a fallu du temps pour m'adapter aux glissades, par exemple, mais j'ai le sentiment que je récupère très, très bien. Mon service passe bien, bien que ce soit un peu moins important que sur surface dure. Mais j'ai l'impression d'avoir amélioré beaucoup de choses. Je suis notamment plus patient, plus enforme aussi."
Robin Söderling : "Il y a 4 ans, je vous aurais répondu que je n'aurais jamais pu imaginer atteindre la demi-finale ici. Je me suis amélioré sur terre. Il n'y a pas de surface que je n'aime pas. Ma meilleure surface est l'indoor. Mais la terre battue est la deuxième surface préférée."
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