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Federer: "J'ai galéré"

Eurosport
ParEurosport

Publié 01/06/2009 à 17:40 GMT+2

Roger Federer a accepté d'endosser le costume de favori de Roland-Garros après les éliminations de Rafael Nadal et Novak Djokovic. Le N.2 mondiale était surtout soulagé d'avoir échappé de justesse au même sort face à Tommy Haas en huitièmes de finale lundi.

ROLAND-GARROS - Tableau messieurs - Huitième de finale
Le Suisse, légèrement enrhumé, a dû remonter pour la cinquième fois de sa carrière un déficit de deux sets à zéro (6-7 (4/7), 5-7, 6-4, 6-0, 6-2). "La partie a tourné sur un point", a commenté le N.2 mondial avant de revenir longtemps sur la défaite de Nadal qu'il avait suivie en compagnie de son masseur à la TV.
ROGER FEDERER, comment avez-vous vécu cette rencontre en cinq manches ?
R.F. : "Je servais plutôt bien pendant un set et demi. J'étais mené au premier set, au deuxième, j'étais un peu en retard. Je ne sentais pas bien la balle et, du fond de court, je ne me trouvais pas bon. En face, Tommy jouait très bien en servant fort et placé et me mettant sous pression. Par moments, j'avais même peur de frapper des coups droits. Mais je suis resté calme. Dans ce type de situation, on ne pense pas au joueur, on se concentre sur soi-même. C'est difficile de rester positif quand on est mené deux sets à rien et quand on a une balle de break contre soi dans le troisième... Cela a été une superbe empoignade et je suis très heureux de m'être qualifié."
Est-ce, pour vous, le tournant du match ?
R.F. : "Après le coup droit gagnant qui efface la balle de break à 4/3 pour lui dans la troisième manche. Honnêtement, quand j'ai gagné ce point, je me suis dit "voilà, c'est fait, je vais retrouner le match." Avant je ne pensais pas trop réussir à le faire car je jouais vraiment très mal du fond de court. Il me manquait du rythme. Mais c'était de Haas qui me mettait en difficulté. Mais après, j'ai eu tout en ma faveur pour retourner le match. Et c'est ce qu'il s'est passé."
Il faut dire que dans le premier set, vous ne perdez quasiment aucun point sur votre service, sauf deux dans le jeu décisif... Le mental a aussi été particulièrement important dans cette rencontre?
R.F. : "Je pense que c'est une combinaison de plein de choses. Tu ne peux pas apprendre à taper un coup droit comme cela, sur une balle de break, cela vient de l'entraînement, de la chance, du fait de rester calme au bon moment et de tenter le coup. Tu peux jouer aussi beaucoup sur la défensive, mais après tu donnes le choix à ton adversaire de gagner ou non le point. Je suis plutôt un joueur qui essaye de tirer la chance de mon côté. Heureusement, j'ai tiré un coup droit normal à ce moment-là, c'est-à-dire sans forcer. Et quel soulagement. Si j'ai des coups dans ma raquette, il faut certainement être fort mentalement pour les sortir au bon moment et vivre des instants comme celui-là."
Tommy Haas a déclaré que, quand vous réussissez ce fameux coup droit, il s'est dit : "ça, c'est du Roger Federer"...
R.F. : "Si mon jeu de fond de court était mauvais, mon service m'a permis de rester dans le match. C'était donc difficile de décocher des coups gagnants, de contrôler la balle car les échanges étaient très courts. Il n'y avait pas de rythme, mais par contre beaucoup de vent. Il est clair que le meilleur coup du match, c'est ce coup droit qui me permet d'écarter cette balle de break. Je connais l'importance de ce point et je me suis dit que la voie était ouverte. Mais c'était d'être évident car j'étais vraiment en danger."
A l'Open d'Australie en janvier dernier, vous avez vécu un match en cinq sets similaire contre Tomas Berdych avant d'aller en finale. Ce match contre Haas vous permet-il de vous dire que cette année, aller jusqu'en finale est aussi possible...?
R.F. : "Oui, cette victoire me permet d'être encore là, donc tout est possible pour moi. Mais je sais que mes matches en cinq sets, comme face à Berdych à Melbourne, m'ont toujours beaucoup plus appris sur mon jeu que des matches facilement gagnés. On verra où cela me mènera..."
Avec les défaites de Nadal et Djokovic ces derniers jours, vous avez sans doute pensé à l'occasion qui s'ouvrait à vous de gagner ce tournoi. Comment avez-vous réagi ?
R.F. : "Je n'ai vu que la fin du match, car je m'entraînais avant. C'est vrai que Soderling n'a pas semblé nerveux. Tout cela montre combien il est difficile de remporter des matches tous les jours, semaine après semaine. Je sais ce que cela veut dire de dominer, puis de perdre. Je pense que lui est confronté à cette situation maintenant."
"Les médias lui ont dit qu'il était imbattable, mais le tennis ce n'est pas cela. Quand on va sur le terrain, il y a plein de joueurs comme Haas qui essaient de vous battre. Vous êtes le gars à battre et cela décuple les motivations les moins exercerbées. Si vous les battez, c'est un résultat normal. Mais si vous perdez, c'est un exploit pour l'adversaire. Et c'est ce que Soderling a fait. Les autres joueurs se disent que c'est une superbe opportunité de gagner Roland-Garros. Moi, cela ne m'a pas touché, car je ne suis pas dans sa partie de tableau."
Maintenant que le scénario est ouvert, vous voyez-vous devant une superbe occasion ou plutôt un fardeau ?
R.F. : "Vous savez, je suis prêt à affronter n'importe quel joueur et n'importe quelle situation. Cela ne m'affecte pas du tout. J'ai conscience bien sûr de la situation, j'essaie de rester en lice, mais je veux d'abord me concentrer sur moi, mes coups, mon match, le schéma tactique. Pas sur le reste."
"Lorsque l'on atteint la finale, le scénario est différent. Si j'arrive en finale, je sais que, dans tous les cas, j'aurai un meilleur bilan que mon adversaire. Ce qui n'était pas le cas avec Rafa. Mais je ne suis pas encore en finale. Donc je n'y pense pas."
Vous n'avez pas été choqué par cette nouvelle?
R.F. : "Surpris oui, évidemment. Choqué, quand même pas. Mais vous savez, je pense qu'il va rebondir. C'est une très grosse surprise cette défaite... Mais il n'était pas très concentré. Mon rêve était de20battre Rafa ici, en finale, mais je dois me concentrer sur la partie de mon tableau. Pour moi, l'essentiel était de gagner aujourd'hui. Tommy Haas a été exceptionnel et je devrai me concentrer sur mon prochain adversaire autant que contre lui pour ce match."
De l'autre côté du tableau, il y a Andy Murray, l'actuel N.3 mondial. Est-ce votre principale menace ?
R.F. : "Non,pas vraiment. Il a la possibilité d'atteindre la finale, mais je pense que Davydenko n'est pas à écarter. On ne parle pas beaucoup de Nikolay, mais c'est un très grand joueur. Pendant longtemps, il est resté dans les quatre premiers mondiaux. Il n'a pas eu de chance cette saison, car il était blessé, mais il peut aller très loin dans le tournoi. Mais bon, tout est ouvert maintenant."
Il est possible que vous rencontriez Gaël Monfils au prochain tour. Vous l'aviez battu en demi-finale l'an passé. Estimez-vous qu'il peut être plus fort que vous cette année?
R.F. : "Oui, c'est sûr. On verra s'il passe Andy Roddick, mais je le trouve très en forme. Je n'ai pas vu tous ses sets, mais honnêtement, je pense qu'il joue très bien alors qu'il était blessé récemment. Je l'ai joué plusieurs fois, il est toujours un peu avec des hauts et des bas. Tu ne sais jamais à quoi t'attendre. Mais il a un certain jeu qui est en place maintenant, il est plus calme qu'avant quand il jouait ses premiers Roland-Garros. Je pense que cela l'a aidé de ne pas faire de match en cinq sets durant les premiers tours. Il est donc en forme, mais ce sera un match difficile face à Roddick."
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