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Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/05/2010 à 08:15 GMT+2

Un seul représentant en huitièmes de finale... L'édition 2010 de Roland-Garros a mis en évidence les faiblesses du tennis tricolore. Manque de talents mais également erreurs structurelles, le travail de la fédération est immense pour espérer trouver un successeur à Yannick Noah.

roland

Crédit: Imago

31 dans le portillon de départ, seulement un au stade des huitièmes de finale... L'édition 2010 de Roland-Garros a tourné au fiasco pour le clan tricolore, mais plus qu'une année sans, ce bilan n'est-il finalement pas simplement le reflet du niveau actuel du tennis français ? Depuis l'éclosion sur le devant de la scène du quatuor Jo-Wilfried Tsonga-Gaël Monfils-Gilles Simon-Richard Gasquet, trop rapidement comparé aux fameux Mousquetaires, la France ne s'est-elle pas vue trop belle ? Aveuglés par les finales de Bartoli à Wimbledon, de JWT à l'Open d'Australie, de Gilles Simon à la Masters Cup, les responsables de la FFT et les supporters ont vraisemblablement oublié que le pays compte certes beaucoup de bons joueurs (17 dans le Top 100) mais peu de grands champions.
A Roland-Garros, la France ne présentait ainsi cette année que deux têtes de série dans chaque tableau, Tsonga et Monfils chez les hommes, Bartoli et Rezaï chez les femmes. "Dans ces conditions, souligne la numéro un tricolore, la probabilité pour qu'il y en ait beaucoup en deuxième semaine est très faible". "Dès le départ, on savait que ça allait être difficile parce qu'on n'a pas énormément de joueurs capables d'attendre la deuxième semaine", abonde le directeur technique national, Patrice Hagelauer. Si on exclut Gaël Monfils, hors sujet, notamment en raison de problèmes personnels, il n'y a pas eu de couac retentissant. Bartoli, 14e mondiale qui n'a jamais été très à l'aise sur terre battue, a chuté contre l'Israélienne Peer, 18e au classement WTA, récente demi-finaliste à Stuttgart et Madrid. Rezaï, 19e, face à la Russe Petrova, double demi-finaliste à la Porte d'Auteuil et qui a prouvé face à Venus Williams qu'elle avait retrouvé son meilleur niveau. Rien d'infâmant donc. On peut juste regretter l'absence d'exploit. "On attend toujours des bonnes surprises", dit le DTN. Elles n'ont pas eu lieu.
Une politique à revoir
Tsonga à l'Open d'Australie, Bartoli à Wimbledon, Simon à la Masters Cup... Il suffit de se pencher sur les derniers principaux résultats des joueurs français pour se rendre compte que la terre battue n'est pas leur meilleur terrain de jeu. Si la France n'a toujours pas trouvé de successeur à Yannick Noah, ce n'est pas le simple fruit du hasard mais également d'une politique nationale. "On apprend beaucoup plus à jouer sur dur que sur terre battue", a ainsi rappelé Marion Bartoli. "Quand vous mettez pour la première fois les pieds sur terre battue à 15 ans, alors que toutes les Espagnoles ou joueuses étrangères s'entraînent en Espagne et jouent toute la journée sur terre battue, c'est difficile de concurrencer", a-t-elle ajouté. "On a un Grand Chelem en France sur terre battue mais la formation des joueurs est faite sur dur. Il ne faut pas s'étonner que l'on ait après des meilleurs résultats à Wimbledon et à l'US Open".
Constat cruel mais tellement vrai. Pour former des joueurs compétitifs, la FFT a favorisé ceux qui pouvaient l’emporter sur toutes les surfaces. Et la terre battue, qui demande un entraînement spécifique, mais qui n’est pas la surface privilégiée des tournois ATP ou WTA, a été négligée. "C'est vrai", reconnait Hagelauer qui fait remarquer que les collectivités locales, refroidies par les coûts d'entretien de la terre battue, optent aussi souvent pour des courts en ciment, moins onéreux. Alors qu'au début des années 80, la France comptait 80% de terrain en terre battue, cette proportion a irrémédiablement chuté à moins de 15 %, pour des raisons économiques et pratiques. En Argentine et en Espagne, ce taux est respectivement de 99 et 84%, c'est pourquoi, il ne faut pas s'étonner de voir les joueurs ibériques et sud-américains truster les titres sur terre battue depuis une décennie.
Pour y remédier, la fédération française a décidé de se donner les moyens. La construction d'un centre d'entrainement national sur terre battue à Nice à l'horizon 2012a ainsi été voté et le président Jean Gachassin a décidé d'aider les clubs. "Sur 30 ligues françaises, on en a 95% qui jouent sur dur. Alors on va essayer de mettre 50% de terre dans chaque ligue. Chaque fois qu'il y aura une réfection, on donnera de l'argent et on mettra une terre battue. Pourquoi il y a du dur ? Parce que la terre battue ça coûte cher en entretien ! Alors on va donner les moyens aux ligues d'entretenir ces courts", promet-il. Des décisions louables et certainement payantes dans les années à venir mais il ne faut pas oublier non plus que huit mois et trois des quatre levées du Grand Chelem ne se déroulent pas sur terre battue.
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