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Roland-Garros 2014 : "Stan, tu es des nôtres" : le message de Federer et Djokovic à Wawrinka

Cédric Rouquette

Mis à jour 29/05/2014 à 18:38 GMT+2

Roger Federer et Novak Djokovic certifient que Stanislas Wawrinka n’a aucune raison de se dévaluer par rapport à eux. Il est juste en train de digérer son nouveau statut. Comme eux dans le passé.

Stanislas Wawrinka et Roger Federer après la victoire du premier en finale à Monte-Carlo 2014

Crédit: Panoramic

Demander aux stars masculines du jeu leur avis sur l’actualité du tennis féminin, c’est généralement s’exposer à de grands moments de solitude, même si ladite actu correspond à un tremblement de terre. Mais la question de l’élimination de Na Li puis Serena Williams, têtes de série numéro 2 et numéro 1, avait une résonance bien précise quand Novak Djokovic et Roger Federer ont eu à y répondre mercredi : "Est-ce un avertissement ?", leur fut-il demandé. "Il est impossible de sous-estimer qui que ce soit en Grand Chelem, a répondu Djokovic. Ce sont des surprises, certes, mais tous les joueurs aspirent ici à battre les meilleurs et se sentent assez inspirés par l’événement pour dépasser leur meilleur niveau." Le débat, puisqu’il s’agissait de le transposer au tennis masculin, a très vite tourné autour d’une autre question : qu’est-il arrivé à la tête de série numéro 3, Stanislas Wawrinka ? Sa défaite d’entrée contre Garcia Lopez "a été un choc", a lâché Federer, beaucoup plus cool que son cadet sur les courts de la porte d’Auteuil.
Après sa déroute, Wawrinka avait considéré son échec comme la démonstration qu’il ne faisait pas encore partie de l’élite : "Je n’ai pas le niveau de Nadal, Djokovic, Federer, avait-il clamé. Je sais juste que je peux les battre. Je joue bien mais eux font encore des choses plus extraordinaires. On ne se rend pas compte de la difficulté des choses qu’ils accomplissent. C’est fabuleux". S’il ne possède pas encore ce niveau, c’est pour une seule raison : son statut a créé une obligation de gagner tous les matches avant les demi-finales. Un devoir inédit. Une charge trop lourde. Un fardeau.

Djokovic : "Je comprends", Federer : "J'ai été dans la même situation"

Sans se concerter, ni subir les questions, Djokovic et Federer ont développé un point de vue beaucoup plus nuancé. Wawrinka n’a aucune raison de mettre en doute ses capacités, ont-ils dit en substance, il n’a qu’à digérer ce qui lui arrive, et le reste suivra. "Je comprends ce que traverse Wawrinka, a dit Djokovic. En 2008, après mon premier Grand Chelem (Melbourne aussi), c’est ce qui s’est passé. Après un tel titre, il faut être à la hauteur des attentes. C’est une nouvelle expérience. Maintenant, Stanislas aura toujours la pression. Parce qu’il a gagné un Grand Chelem. C’est neuf pour lui. Mais cette pression fait partie du sport de haut niveau."
"Avant ce genre de titre, a continué à développer le numéro deux mondial, on rentre sur le court, on fait ce qu’on peut, on est poussé par son ambition et on ne pense pas à ce qu’il se passe en dehors du court. Après, il y a beaucoup plus d’attentes, et c’est d’ailleurs grâce à vous, mesdames et messieurs des médias, qu’on se met à comprendre qu’on a plus de responsabilités. Il faut du temps pour se rendre compte que cette pression est un privilège. C’est le signe de la valeur de ce que vous réalisez sur le terrain. C’est moi qui ai toujours rêvé d’être numéro un, de rivaliser avec les autres pour les plus grands titres et qui ai aujourd’hui la chance de ressentir cette pression signe que je suis tout en haut."
Moi-même, je n’ai jamais compris comment Rafa, Novak, moi, on jouait à un tel niveau tout le temps
"J’ai été dans la même situation que Stan à un moment donné, a enchaîné Federer. En ce qui me concerne, la difficulté vient moins de la pression de l’extérieur que du regard que tu portes sur toi-même. Ce n’est pas la peine de vouloir tout changer, il faut simplement résoudre les problèmes petit à petit. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. L’Australie et Monte-Carlo, c’est 'in the pocket' pour lui maintenant. Personne ne lui enlèvera. Cela va lui laisser le temps de travailler dessus. Je suis confiant : il va trouver les solutions."
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Wawrinka est revenu brutalement sur terre à Roland-Garros

Crédit: AFP

Il y a un point sur lequel les légendes rejoignent Wawrinka, c’est quand celui-ci souligne la monstruosité des performances du Big Three au milieu duquel il a pris place à l’ATP. Même après tant d’années de joug, il est difficile de prendre leur domination comme un modèle reproductible. "Moi-même, je n’ai jamais compris comment Rafa, Novak, moi, tout le monde (sic), on arrive à jouer à un tel niveau tout le temps et à ne jamais perdre tôt dans les tournois, poursuit Federer. C’est un choc de voir autant de joueurs aussi constants, à un tel niveau tout le temps. Les gens ne comprennent plus que ça peut nous arriver de perdre aux premiers tours. Il est pourtant normal que ça se produise." Ce n’est pas une défaite contre Garcia Lopez qui suffira à baisser durablement la cote de Stanislas Wawrinka. Le seul joueur qui a battu Djokovic, Nadal et Federer cette saison a simplement besoin de temps pour se convaincre qu’il peut battre tous les autres régulièrement. Ses victimes en sont certaines : ça ne posera pas de gros problème très longtemps.
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