Roland-Garros 2014 : Sur terre battue aussi, Murray sera un sacré client pour Monfils

Andy Murray. Voici un autre joueur qui a fait forte impression cette année à Roland-Garros. En retrait par rapport aux autres stars du circuit début 2014, l’Ecossais, huitième mondial, est toujours là à Roland-Garros. Et même bien là. Sa victoire 12-10 au cinquième set sur Philipp Kohlschreiber, au troisième tour, a fait saliver les spectateurs. Et sa victoire en trois sets sur Fernando Verdasco, le lendemain, a réveillé les bookmakers. Au moment de défier Gaël Monfils devant le public parisien, le Britannique est donné favori d’une bataille digne de leur premier affrontement à Paris, au premier tour 2006, où le Français était sorti vainqueur en cinq sets.

"Je suis sûr que l’ambiance sera géniale. Une ambiance digne de Coupe Davis. Ce sera un match dur car de tous les tournois du Grand Chelem qu’il dispute, c’est ici que Gaël joue son meilleur tennis. Il adore jouer avec le public. C’est un athlète remarquable, certainement le meilleur du circuit. Mais ce sera un match palpitant, avec de longs échanges, que j’attends avec impatience car je me sens bien. J’ai eu de bons résultats sur terre (succès sur Almagro à Madrid, puis victoire sur Granollers et une défaite en trois sets face à Nadal à Rome, NDLR) et je compte trouver la bonne tactique pour sortir vainqueur de ce match." Même sur le court central (le match est programmé en deuxième position après Errani-Petkovic) sur lequel il n’a pas encore joué cette année ? "Peu importe. Il y aura match quand même."

Ces deux-là n’ont plus beaucoup de secrets l’un pour l’autre. Ils se connaissent depuis une vingtaine d’années. Malgré une opposition qui a débuté chez les juniors, le Français et le Britannique ne joueront que leur sixième match l’un face à l’autre (3-2 pour Murray), quatre ans après leur dernier affrontement en quart de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy. "De l’eau a coulé sous les ponts depuis, ça ne compte plus vraiment, rebondit Monfils. Andy a changé, il est devenu très fort. Il a eu des problèmes physiques, mais il revient presque renforcé, même sur terre battue."

Monfils n’a pas tort. En Grand Chelem, l’Ecossais est devenu une référence en remportants ses deux premiers titres majeurs à l'US Open en 2012 et Wimbledon l'année suivante. Même ralenti par ses problèmes de dos dans la deuxième partie de saison 2013, il a tout de même atteint les quarts de finale à l’US Open et l’Open d’Australie entre 2013 et 2014. Auparavant, il a joué quatre finales majeures de suite (il était forfait Roland-Garros l’an passé). Et depuis la saison 2010, il a toujours été au minimum en quart de finale à Paris. Il y a même joué une demi-finale en 2011. La terre battue, surface qu’il a appris à apprécier malgré un stage marquant à Barcelone dans la Sanchez Casal Academy, il sait s’y exprimer. Peut-être moins bien que sur gazon ou sur dur, mais suffisamment pour y être pris au sérieux.

A tel point que, pour certains observateurs, il fait même office d’un outsider tout à fait crédible. "C’est un génie tactique, assure, dans les colonnes du Guardian, Mats Wilander, ancien vainqueur à Paris. Il a fait preuve d’un mental très fort face à Philipp Kohlschreiber et a su dicter le jeu face à Verdasco, comme quoi il sait le faire aussi sur terre battue. S’il est en confiance et si vous le laissez prendre le jeu à son compte, il est presque impossible à battre. C’est vraiment un danger pour tous les joueurs." Reste que s’il bat Gaël Monfils, il aura sans doute Nadal puis Djokovic à vaincre pour arriver à ses fins. Ce qu’il n’a encore fait ni Grand Chelem, ni sur terre battue, ni même dans aucun tournoi ATP.