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Del Potro : "Je lui ai dit de rester calme, de penser à sa famille, à son bébé…"

Sébastien Petit

Mis à jour 01/06/2017 à 19:45 GMT+2

ROLAND-GARROS - Cela restera une image forte de cette quinzaine. Choqué par la blessure de son ami Nicolas Almagro, touché au genou gauche et contraint à l’abandon au 2e tour, Juan Martin Del Potro n’a pas hésité une seconde pour venir le réconforter. Il faut dire que l’Argentin sait ce que c’est de souffrir.

Juan Martin Del Potro réconforte Nicolas Almagro, qui a dû abandonner lors du deuxième tour.

Crédit: Getty Images

Qu’avez-vous ressenti en voyant Nicolas Almagro souffrir sur le court ?
JMDP : Je ne me sentais pas très bien. C'est une situation bien triste. J'espère que Nico va vite se remettre et qu'il se sentira mieux rapidement. C'est un grand joueur, il a un jeu magnifique. Nous aimons Nicolas sur le circuit. Ce n'est pas facile pour moi. Lorsque vous avez un ami de l'autre côté du filet qui pleure, qui est blessé… pour tous les deux, ça a été vraiment un très mauvais moment, mais je lui souhaite le meilleur.
On vous a vu venir rapidement vers lui après qu’il s’est allongé tout d’un coup ?
JMDP : Je me suis dit que j'allais passer de l'autre côté du filet pour le réconforter. J'ai fait cela parce que je l'ai ressenti au plus profond de moi-même. En fait, je ne l'ai pas fait parce qu'on m'a dit de le faire mais parce que mon cœur me disait de le faire.
Que lui avez-vous dit ?
JMDP : J'ai essayé de trouver les bons mots. Je lui ai dit de rester calme. Je lui ai dit de penser à sa famille, à son bébé... S'il y a quelqu'un qui comprend très bien les blessures, c'est bien moi. Je ne souhaite cela à personne. Vous avez vu sa tristesse ?! Vous savez, la vie, c'est comme ça... Dans un match de tennis, il y a parfois des blessures. Donc il devra régler ce problème et revenir sur le circuit très fort.
On a l’impression que cela vous a beaucoup touché…
JMDP : On se connaît depuis des années. Je pense que nous avons disputé des tournois en juniors ensemble. Et cette sensation désagréable de voir un grand joueur en train de souffrir le martyre, ce n'était pas évident du tout. En plus, aujourd'hui, j'ai eu de la chance parce que je ne me sentais pas très bien physiquement. Et puis Nico a ressenti cette douleur au genou et il a décidé de jeter l'éponge. Bien sûr, on aimerait bien être à 100 % pendant tous les matchs, mais ce sont des choses qui arrivent.
Vous avez eu également un problème physique au cours de ce match ?
JMDP : Au milieu du premier set, j'ai ressenti une petite pointe au niveau de l’aine, au niveau de l'adducteur. Donc j'ai attendu que les anti-inflammatoires fassent leur effet sur mon organisme. Et puis au troisième set, j'ai tenu mon service lors du premier jeu et puis c'est à ce moment-là qu'il a ressenti, lui, une douleur au genou. Donc la fin du match n'était pas très sympa pour tous les deux...
Pensez-vous que la gêne ressentie cache un problème plus sérieux ?
JMDP : Je ne sais pas. Il me reste une journée et demie pour me remettre. C'est un problème global pour moi. Mon kiné sait comment traiter cette petite blessure. Ce n'est pas nouveau pour moi. L'année dernière également, lors de plusieurs moments de l'année, les adducteurs m’ont fait des farces ! Je sais que ce n'est pas quelque chose qui doit être très préoccupant. De toute façon, il faudra que je sois en pleine forme parce qu'il faudra donner 100 % au troisième tour. Je me sens bien. Mon jeu est bien en place, mais je dois aussi être en forme.
D’autant plus qu’au prochain match, ce sera Andy Murray face à vous…
JMDP : L'année dernière, on a livré de sacrées empoignades. Chacun a remporté un match. Je pense que samedi, ce sera aussi une très belle bataille, si je me sens bien. Pour moi, Andy figure parmi les favoris pour soulever le trophée.
Le jouer sur terre battue pour la première fois depuis 8 ans, cela changera-t-il quelque chose ?
JMDP : Je pense qu'on est pareil, on ne préfère pas la terre battue. On préférerait une autre surface. Dans tous les cas, je ne suis pas favori pour ce match. Comme je le dis toujours, lorsqu'on doit faire face à ces grands champions, c'est une grande occasion de se faire plaisir aussi et de bien jouer. Je pense que le public peut également trouver du plaisir à nous regarder jouer. J'espère me trouver à la hauteur physiquement pour pouvoir jouer contre lui.
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