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Kuerten : "Nadal peut gagner 15 fois Roland-Garros"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/06/2017 à 09:15 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 - Intronisé au Hall of Fame du tennis 20 ans après sa première victoire à Paris, Gustavo Kuerten est revenu jeudi sur sa relation avec ce tournoi qui a fait sa gloire. Il a aussi évoqué Rafael Nadal, qu'il verrait bien prolonger son règne quelques années de plus.

Rafael Nadal, Gustavo Kuerten et Roger Federer.

Crédit: AFP

Qu'espériez-vous quand vous êtes arrivé à Roland-Garros en 1997 ?
G.K. : Gagner un match ! Larri (NDLR : Passos, son entraîneur) était plus optimiste que moi, il me voyait capable d'aller en huitièmes, en deuxième semaine. J'étais arrivé avec beaucoup d'envie et de joie. Ce n'était que mon troisième tournoi du Grand Chelem, je n'avais jamais dépassé le deuxième tour. Alors mon parcours a eu quelque chose d'anormal. Même 20 ans après, j'ai du mal à l'expliquer. Même en revoyant mes matches, en essayant d'analyser, c'est dur d'expliquer ça. Ce gars venu du Brésil, avec cette tenue, c'était un non-sens cette victoire...
Vous aviez traversé ce tournoi comme dans un rêve...
G.K. : A chaque match, je découvrais un peu plus cet univers. Contre Bjorkman, puis Muster, Madvedev, Kafelnikov, la demi-finale contre Dewulf et finalement la finale contre Bruguera. Je me disais 'waouh, ça existe, je peux faire partie de ce monde-là !'
Votre force, finalement, n'a-t-elle pas été de ne pas réaliser ce qui vous arrivait ?
G.K. : Avec Larri, nous étions venus comme sur une aire de jeu, pour nous amuser. On célébrait chaque victoire mais en même temps, on se disait, pourquoi ne pas aller voir plus loin ? Mais on découvrait tout. Je me souviens que ma grand-mère était arrivée pour les demi-finales. Elle regardait autour et disait 'oh, c'est joli ici'. C'était ça, notre rapport avec Roland-Garros.
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Gustavo Kuerten, vainqueur de Roland-Garros en 1997

Crédit: Getty Images

Vous avez aussi changé la place du tennis dans votre pays, non ?
G.K. : Les Brésiliens savaient que le tennis existait, mais ils n'y comprenaient rien. Sans doute que moi aussi, je réagissais différemment parce que je venais du Brésil. Nous savions que nous pouvions gagner au football, mais au tennis, personne n'imaginait ça ! Nos rêves étaient avec des ballons plus grands.
Vous avez gagné trois fois Roland-Garros. Rafael Nadal pourrait décrocher dimanche son 10e titre ici. Cela vous inspire quoi ?
G.K. : Il y a deux ans, je pensais qu'il ne gagnerait peut-être plus jamais ici. Maintenant, il est redevenu très, très fort il le voilà encore dans la peau du grand favori et il a une vraie chance de revenir numéro un mondial. Je pense même qu'il peut gagner 15 fois Roland-Garros.
Vraiment ?
G.K. : Quand on voit son niveau actuel, s'il n'a pas de problèmes, on peut très bien imaginer au minimum trois ou quatre titres de plus pour lui. Rafa est un homme de challenges. C'est sa mentalité. Il aime repousser l'impossible. En fait, dans son esprit, rien n'est impossible. Je pense que tout le monde devrait remercier Rafa. Il est un modèle. Non seulement c'est un grand champion, mais c'est aussi une personne formidable.
Qu'est-ce qui vous impressionnerait le plus : un 10e Roland pour Nadal, ou le 18e titre de Federer, cinq ans après le dernier et après six mois d'absence ?
G.K. : Je peux imaginer quelqu'un remporter 22 ou même 25 tournois du Grand Chelem dans une carrière. Mais gagner 10 fois un seul et même tournoi majeur, j'ai du mal à l'appréhender, à me l'imaginer. Et pourtant, comme je le disais, je ne serais même pas surpris qu'il aille au-delà des 10. S'il gagne cette année, le 11e sera déjà au tournant. Mais Rafa, Roger, ce sont tous les deux de très grandes sources d'inspiration. Ces deux-là, ils se poursuivent comme le chat et la souris. Ils sont si forts tous les deux, et je pense que l'émulation qui existe entre eux les a servis aussi bien l'un que l'autre.
Leur longévité vous bluffe-t-elle ?
G.K. : Ils peuvent se maintenir à un haut niveau. Ces joueurs sont ultra-préparés, beaucoup plus qu'à mon époque. Les joueurs sont performants de plus en plus longtemps. Regardez les trentenaires aujourd'hui dans le tennis, c'est banal. Je pense que c'est logique, naturel. On vit jusqu'à 100 ans de nos jours. Un jour, peut-être 150 ans. Dans un demi-siècle, nous verrons sans doute des joueurs très performants après avoir passé les 40 ans.
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Gustavo Kuerten

Crédit: Panoramic

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