Denis Shapovalov : "Après tout, je n’ai que 19 ans"

C’est toujours une déception de voir une tête de série quitter la compétition avant le money-time. Même quand ce n’est que la 24e du tournoi. Mais, ce jeudi, c’était encore plus particulier. Car plus qu’une tête de série, Roland a perdu un phénomène : Denis Shapovalov. Malgré un premier set solide, le Canadien de 19 ans a finalement cédé face à Maximimian Marterer.

Celui qui est promis à un avenir brillant était, mine de rien, attendu au tournant. Mieux, il était censé croiser le fer avec Nadal en 8e de finale. Un duel sur lequel tout le monde salivait. Surtout lorsque l’on sait qu’il s’était offert le scalp du Majorquin chez lui l’année passée. Le duel n’aura finalement pas lieu. La faute à un Marterer au niveau inattendu, que sa victime du jour n’a pas manqué de mettre en avant : "On a tous les deux très bien joué. Il a joué un très bon tennis, notamment pour les points importants aujourd'hui. On peut le féliciter. S'il continue comme cela, il ira loin", a concédé l’esthète gaucher.

Sans faire injure à Marterer, 22 ans et 70e mondial, c’est pourtant le Canadien qui est promis au sommet depuis des années. Mais, ce jeudi, il est tombé sur plus fort. C’est aussi simple que cela. Shapovalov toujours : "Je ne peux pas vraiment être fâché avec moi-même, a-t-il glissé. J'ai eu beaucoup de possibilités aujourd'hui mais chaque fois que j'avais une possibilité, il revenait avec des armes lourdes, des tirs importants".

Il n’empêche, tout semblait coller pour le Canadien. Tandis que certains mettent des années à s’acclimater à la terre battue, le Canadien détient dans son jeu les clés nécessaires pour dompter l’ocre beaucoup plus facilement. Ce n’est pas un hasard s’il s’est hissé en demie jusqu’à Madrid. Pas un hasard non plus que les seuls joueurs à l’avoir battu sur la surface se nomment Nadal, Zverev, Tsitsipas et le moins médatisé Basilashvili. Bref, du beau monde. Alors, cette terre, elle pose problème ?

Au contraire, a souligné le Canadien : "Je pense qu'effectivement mon jeu est bien adapté à la terre battue et, à l'avenir, je peux y arriver. Cela me plaît beaucoup" a-t-il expliqué. Que lui a-t-il manqué pour que cela fonctionne cette année ? Un peu de tout mais sans doute un soupçon d’expérience.

Puis, presque philosophe, Shapovalov a tenu à rappeler à certains une évidence que sa folle ascension avait presque fait oublier : il est encore un gamin. "Bien sûr je suis déçu d'avoir perdu mais après tout, je n'ai que 19 ans. Il faudra qu'il y ait des hauts et des bas. Il faut que je continue à apprécier le voyage". Et nous avec.