En sursis, Monfils et Pouille ont été sauvés par la pluie

La pluie empêche souvent de jouer mais, cette fois, elle a peut-être sauvé les Français de l’élimination. Rien ne nous dit que Gaël Monfils ne sera pas sorti par David Goffin samedi à la reprise de la rencontre (6-7, 6-3, 3-2 break de retard), que Lucas Pouille renversera Karen Kachanov mais l’état physique du premier au moment de l’interruption était aussi inquiétante que la situation dans laquelle se trouvait le Nordiste (3-6, 5-7, 1-1).

Pourtant, tout était bien parti pour Monfils. Endiablée et spectaculaire, la première manche avait tenu toutes ses promesses. Une véritable opposition de style entre la puissance et la folie du Tricolore, l’intelligence et la précision du Belge. Soutenu par un public acquis à sa cause, Monfils a été le premier à breaker mais Goffin n’a pas tardé à lui répondre. Globalement au-dessus dans la première heure, le demi-finaliste de l’édition 2008 a toutefois tardé à empocher le premier, gâchant bon nombre de situations. Avant finalement de conclure.

Mais ce qui devait être un coup de boost s’est rapidement transformé en coup de mou. Comme si le gain de la manche lui avait pompé toute sa force, la "Monf’" a été transparent durant les vingt minutes suivantes. Un laps de temps largement suffisant pour voir Goffin se mettre à l’abri (5-0) et s’assurer le gain du second set, malgré la réaction d’orgueil du Français (6-3). Et, si la punition a été moins sévère, Goffin a remis ça d’entrée de troisième set et repartira samedi avec un break en poche. Mais Monfils, exténué ("Je ne peux plus respirer" disait-il sur le court) et victime de vomissements à sa sortie du court (fatigue ? malade ?), s’en tire à bon compte d’avoir vu arriver une pluie qu’il attendait patiamment.

Pour Lucas Pouille aussi, cette interruption aura été signe de sursis. Le Nordiste était encore plus mal embarqué que Monfils puisqu'il était mené deux manches à rien (6-3, 7-6, 1-1) sur le court Philippe-Chatrier par Karen Khachanov. Le Russe, globalement au-dessus, a dominé les débats. Breaké d'entrée de match, Pouille a trainé ce déficit comme un boulet. Il pensait ensuite avoir fait le plus dur dans le deuxième set en menant 5-2 mais le numéro un français a ensuite sévèrement coincé, concédant cinq jeux de suite.

Le break réussi par Khachanov à 5-5 lui a fait particulièrement mal. Ce jeu a duré 17 minutes et Pouille, après avoir sauvé… huit balles de break, a craqué sur la neuvième. Dans, la foulée, le jeune Russe n'a mis que 90 secondes pour gagner son service blanc et mettre un terme à ce deuxième acte. Le troisième venait juste de débuter quand la pluie est arrivée. Dos au mur, Lucas Pouille devra se montrer beaucoup plus convaincant samedi s'il ne veut pas, comme l'an dernier, s'arrêter au troisième tour. Il n'a réussi qu'une seule fois dans sa carrière à s'imposer après avoir été mené deux sets à rien.