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Les débats de Roland-Garros : La prestation de Nadal est-elle inquiétante ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/05/2018 à 22:07 GMT+2

ROLAND-GARROS - Tout au long de la quinzaine, nos journalistes tentent de répondre aux questions brûlantes entourant cette édition 2018 et donnent leurs points de vue. Ce mardi, c’est la prestation de Rafael Nadal, qualifié en trois sets accrochés face à Simone Bolelli, qui est au centre des interrogations.

Rafael Nadal

Crédit: Getty Images

  • Par Cyril Morin
Inquiétante est peut-être un bien grand mot. Malgré ce troisième set accroché, Rafael Nadal reste bien le favori ultime à sa propre succession. Révélatrice serait peut-être plus approprié. Car l’espace d’un set, Simone Bolelli a rappelé une évidence que beaucoup avaient oublié à Roland-Garros : il est possible d’arracher un set au patron de l’ocre. Il suffit de talent, de volonté et d’un soupçon d’insouciance. Ça fait beaucoup ? Certes. Mais ça reste dans les cordes de nombreux joueurs.
La prestation magnifique de l’Italien a peut-être redonné un peu de suspense à ce tournoi, promis au champion de Manacor. Parce que c’est Bolelli et parce qu’on a déjà vu ce scénario cent fois (un joueur bouscule l’ordre établi mais peine à conclure), Nadal a pu sauver ce 3e set indécis malgré quatre balles de sets en sa défaveur. Mais face à un adversaire d’un autre calibre ?
Nadal a énormément souffert face au revers surprenant et délicieux de Bolelli. Ça tombe bien, c’est potentiellement Richard Gasquet qu’il retrouvera au 3e tour. Le Français n’aura probablement pas les moyens de renverser un joueur qui mène 15-0 dans leurs confrontations. Mais pour mettre fin à la série de Nadal à Roland - il n’a pas perdu un set depuis son quart de 2015 -, rien d’impossible.
Quant à la thèse de l’élimination, elle semble difficile à croire. Parce qu’avec ce tableau dépourvu d’épouvantail avant la finale, Rafa a une route toute tracée. Mais, s’il faudra un finaliste qui se surpasse pour espérer quelque chose face au maître des lieux, il faudra aussi que Nadal hausse son niveau de jeu. Car, ce mardi, cela n’était certes pas inquiétant. Mais ce n’était pas spécialement rassurant.
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Trois sets mais près de trois heures : Nadal a démarré par une bonne baston

  • Par Laurent Vergne
Pas une seconde. D'abord, ce n'est pas exactement la première fois que Rafael Nadal doit aller au combat dès son premier tour. En 2011, il y avait disputé le premier match en cinq sets de sa carrière à Paris. Deux ans plus tard, face à Daniel Brands, une sorte de Robin Söderling du pauvre, il avait lâché un set. A l'époque, tout le monde s'était, déjà, demandé s'il fallait y voir un signe inquiétant. Deux semaines plus tard, il soulevait la Coupe des Mousquetaires, comme (presque) toujours.
A lire certains commentaires, j'ai eu l'impression que Nadal s'en était sorti par miracle contre Bolelli. Rappel : il a gagné en trois sets. L'Italien a été formidable, il a probablement joué le meilleur tennis de sa carrière, mais ça n'a même pas suffi à chaparder un set, sans parler d'en gagner trois.
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Dans le money time, Nadal a sorti un passing de martien pour calmer Bolelli

Dans la mesure où il n'y a laissé aucune plume, je pense même que d'une certaine manière, c'est l'entame idéale pour le Señor Rafa. Contraint au combat d'entrée de quinzaine, il est déjà dans son tournoi. Mieux vaut se faire surprendre par le rythme (car ce fut bien son problème, il l'a admis lui-même) au premier tour qu'en huitième ou un quart face à un adversaire plus dangereux encore.
En revanche, Bolelli a montré la voie. Pour jouer Nadal sur terre, il faut du cran, de l'audace, une prise de risques maximale et, surtout, surtout, il faut se montrer plus agressif que lui. Le réduire à une forme de passivité. C'est rare face à l'Espagnol sur terre, mais c'est ce qu'a réussi Bolelli pendant une bonne partie du match. En ce sens, il a creusé un sillon que les futurs adversaires de Nadal devront suivre.
Mais il y a deux problèmes : d'abord, si c'est une condition sine qua non, elle n'est pas forcément suffisante. Et il faut pouvoir le faire pendant trois, quatre ou cinq sets. Et ça, face à un Nadal au niveau où il se trouve aujourd'hui, c'est une mission, sinon impossible, en tout cas extrêmement complexe.
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