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Federer et Nadal à l'heure argentine

Laurent Vergne

Mis à jour 02/06/2019 à 15:35 GMT+2

ROLAND-GARROS – A deux marches de retrouvailles parisiennes auxquelles personne n'aurait osé imaginer il y a encore quelques mois, Roger Federer et Rafael Nadal affronteront tous les deux un adversaire argentin dimanche sur le court Philippe-Chatrier : Leonardo Mayer et Juan Ignacio Londero. Présentations.

Juan Ignacio Londero et Leonardo Mayer

Crédit: Eurosport

Roger Federer vs Leonardo Mayer

Leo en bref
Un Argentin qui aime la terre, quoi de plus normal ? Leonardo Mayer a disputé cinq finales sur le circuit, toutes sur ocre. Il compte deux titres, deux ATP 500, les deux à… Hambourg, où il se sent comme chez lui après s'y être imposé en 2014 et 2017. Et vous savez quoi ? Sa dernière finale en tournoi remonte à l'été dernier, évidemment à Hambourg. Cette fois, il s'y était incliné, 7-5 au troisième set, contre Nikoloz Basilashvili. Leo est surtout connu pour avoir disputé un match historique, le plus long de l'histoire de la Coupe Davis. C'était en 2015, contre le Brésilien Joao Sousa. Mayer s'était imposé 7-6, 7-6, 5-7, 5-7, 15-13 en 6h42 et il lui avait failli onze balles de match pour parvenir à ses fins.
Roland et lui
Il a découvert le tournoi en 2009, l'année de la victoire d'un certain Roger Federer. Il avait été battu au 2e tour par Tommy Haas, lequel allait ensuite passer tout près de la victoire en huitièmes contre le susnommé Federer. Jusqu'à cette année, son plafond de verre, c'était le 3e tour. Il l'avait atteint cinq fois, mais s'était incliné à cinq reprises en 2010, 2011, 2012, 2014 et 2015. Depuis, il n'y avait plus gagné un match. Jusqu'à cette année...
Sa saison
Assez quelconque. Quart de finaliste à Auckland début janvier, puis à Sao Paulo le mois suivant. Et c'est à peu près tout. Sur terre, l'Argentin avait tout de même sorti Dusan Lajovic au 1er tour à Estoril en avril. Sa seule victoire contre un Top 30 cette année. Mais il avait achevé sa préparation pour Roland-Garros par deux éliminations d'entrée à Madrid et Genève. Il était donc arrivé Porte d'Auteuil sur la pointe des pieds.
Sa semaine
Après avoir battu Jiri Vesely en trois sets, Leonardo Mayer a signé une grosse performance à son échelle en éliminant son compatriote Diego Schwartzman, quart de finaliste en 2018, en quatre manches (4-6, 6-3, 6-4, 7-5). Puis, au troisième tour, sur le court Simonne-Mathieu, il a remis ça contre Nicolas Mahut, dans un contexte émotionnel particulier. Là aussi, il avait cédé le premier set avant de s'imposer 3-6, 7-6, 6-4, 7-6 et de finir les larmes aux yeux lorsque Mahut a quitté le court en tenant son fils par la main.
Federer et lui
Ce sera la quatrième confrontation entre les deux hommes, mais la toute première sur terre battue. Leur premier duel, à Shanghai en 2014, est de loin le plus mémorable. Dans le Masters chinois, l'Argentin avait alors frôlé la plus grande victoire de sa carrière. Il avait obtenu cinq balles de match, avant de s'incliner 9-7 dans le tie-break du dernier set. Dur. Onze mois plus tard, lors de l'US Open 2015, le suspense avait été légèrement moins intense : 6-1, 6-2, 6-2 pour Federer. Ils se croisés également l'an dernier à Cincinnati, pour une troisième victoire du Suisse, 6-1, 7-6.

Rafael Nadal vs Juan Ignacio Londero

Juan Ignacio en bref
L'immense majorité d'entre vous n'avait sans doute jamais entendu parler de Juan Ignacio Londero jusqu'à cette folle semaine de février. A 25 ans, le natif de Jesus Maria (ça ne s'invente pas) n'avait pas encore gagné le moindre match sur le circuit principal. Jusqu'à sa brutale éclosion lors du tournoi de Cordoba, au mois de février.
Les organisateurs lui accordent une invitation. Idée judicieuse. Jean-Ignace décroche sa première victoire chez les grands en battant Nicolas Jarry, puis enchaine avec des succès contre Sonego, Cachin, Delbonis et enfin son compatriote Guido Pella en finale. Le casse du siècle.
Jusqu'alors, son palmarès se résumait à deux tournois challengers, remportés en 2018 à Mexico et Marbourg (en Allemagne). L'émergence tardive de l'Argentin n'en est pas moins spectaculaire. Il y a tout juste 14 mois, il pointait aux alentours de la 350e place mondiale. Comme quoi il faut toujours persévérer. Aujourd'hui, Londero est 78e et il sera dans les 60 premiers après Roland-Garros. Il a changé de dimension. Et de vie.
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Juan Ignacio Londero célèbre son succès à Cordoba

Crédit: Eurosport

Roland et lui
Ça va être assez simple et assez court : Juan Ignacio Londero dispute à l'occasion de ce Roland-Garros 2019 le tout premier Grand Chelem de sa carrière. L'année dernière, il avait été tout près d'intégrer le grand tableau à Paris, mais s'était incliné au dernier tour des qualifications contre Martin Klizan, 7-6 au troisième set. Il avait également échoué au dernier tour des qualifs à l'US Open en... 2014.
Sa saison
Vous l'aurez compris, dans sa saison comme dans sa carrière, il y a un avant et un après Cordoba. Après cela, Londero n'a pas totalement confirmé, et entre Cordoba et Roland-Garros, n'a pas réussi à enchainer deux victoires. Il a tout de même grappillé quelques succès, mais aucun face à un joueur classé parmi les 90 premiers du classement ATP. Mais Roland-Garros lui a redonné des couleurs, et c'est peu de le dire.
Sa première semaine
Epatante. D'entrée, l'Argentin a balayé Nikoloz Basilashvili, tête de série numéro 15, en trois petits sets (6-4, 6-1, 6-3). La plus belle victoire de sa carrière. Il a ensuite épuisé en quatre sets un Richard Gasquet bien trop juste physiquement, avant de livrer sur le court 14 un des matches les plus formidables de cette première moitié de quinzaine. Contre Corentin Moutet, dans une ambiance de feu, Londero a su résister à la "furia francese" du protégé d'Emmanuel Planque, avant de s'imposer 6-4 au 5e set. Il s'est allongé sur le court pour fêter ça. Premier Grand Chelem, et premier huitième de finale.
Nadal et lui
Ce sera une découverte mutuelle. Encore quasi-novice sur le circuit, Juan Ignacio Londero n'a pas encore eu l'honneur de croiser Rafael Nadal. Pour une première, le Chartier, où Rafa a soulevé 11 fois la Coupe des Mousquetaires, offre un cadre idéal. A voir s'il ne sera pas trop imposant.
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