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Paire - Herbert : "Si on s'était dit, à 13 ans, qu'on jouerait un match comme ça sur le Lenglen..."

Maxime Dupuis

Mis à jour 30/05/2019 à 00:57 GMT+2

ROLAND-GARROS - Au bout de leurs forces et d'une soirée dantesque, Benoît Paire et Pierre-Hugues Herbert sont passés par tous les états, mercredi. Le premier a battu le second en cinq sets (6-2, 6-2, 5-7, 6-7, 11-9) et 4h33 de jeu. Mais l'essentiel était ailleurs. Ce qu'ils ont vécu, ils ne l'oublieront jamais.

Herbert et Paire

Crédit: Getty Images

Ils savaient que ce serait forcément particulier. Mais pas à ce point-là. Mercredi soir, Benoît Paire et Pierre-Hugues Herbert ont livré un combat dantesque. Ni plus ni moins. Quatre heures et trente-trois minutes d'un duel féroce qui restera dans la mémoire de ce Roland 2019 (6-2, 6-2, 5-7, 6-7, 11-9). Mais aussi et surtout dans leur Panthéon personnel. Car Paire et Herbert, grands copains, ont partagé un rêve commun sur le Lenglen. Et qui n'a eu qu'un tort : faire un déçu. Ce fut P2H. C'aurait pu être Benoit Paire qui, après une entame de feu, a complètement déjoué.
"Pendant deux sets, je joue l'un des meilleurs tennis de ma vie. Je vois ensuite qu'il se blesse un peu... C'est mon pote, je le vois un peu diminué, c'est là que ma concentration saute un petit peu", a confié Benoît Paire après le match. Pierre-Hugues Herbert l'a bien ressenti, de l'autre côté du filet. "Il y a eu deux matches en un, l'un où Benoît est 2000 fois au-dessus. Sa partition est quasi-parfaite. Au début du troisième, je ressens une énorme douleur au psoas. J'appelle le kiné car je n'arrive plus à bouger, je me fais strapper et je reviens sur le terrain. Je vois que je peux jouer et je me relâche un petit peu. Lui, de son côté, sent que je joue un petit peu mieux. Et là, le match est relancé. On est reparti".
Le score est alors de 1-1 dans la troisième manche qu'on imagine aussi être la dernière. Parce que Paire a survolé les deux premières et qu'Herbert ne va pas bien. Il n'en sera rien. Deux fois dans les deux manches à venir, Paire va pourtant servir pour conclure. Il va même se retrouver à un point de plier l'affaire dans le tie break du quatrième set. Mais à chaque fois, Herbert, miraculé du premier tour, héroïque au second, s'accroche, revient et offre au Suzanne-Lenglen un formidable dessert avec ce 5e set long de 20 jeux.
Quand je perds le troisième, je suis dans un état second
Benoît Paire a bien senti le changement de braquet de Pierre-Hugues Herbert au tournant du troisième set. "Je l'ai rarement vu jouer aussi bien que dans les troisième, quatrième et cinquième sets. Il tenait mieux la balle que moi en revers ! Quand je perds le troisième, je suis dans un état second, je ne me rends pas compte de ce qu'il se passe. Et puis, il y a cette balle de match qu’il sort avec son passing court croisé (dans le cinquième), je me dit que je ne vais pas m'en sortir ! J'étais content qu'elle soit faute sa dernière balle…" Content aussi d'avoir vécu ça et ici. "Si on s'était dit, à 13 ou 14 ans, qu'on jouerait un match comme ça sur le Lenglen…", savoure l’Avignonnais.
"Ce cinquième set de malade…, renchérit P2H quelques minutes plus tard. Je suis deux fois devant au score avec un break... J'ai des regrets sur ce set mais je revenais tellement de nulle part. Il fallait bien un vainqueur. Je ne sais pas pourquoi c'est lui. Si ça avait été moi, je n'aurais pas su pourquoi non plus." A défaut de comprendre, ce qu'il finira bien par faire, Herbert s’est offert une soirée inoubliable : "Je garderai plutôt des bons souvenirs (de ce match), mis à part le dénouement. Quand j'étais gamin, mon rêve était de vivre des moments comme ça. J’ai joué dans un Lenglen plein avec une ambiance de malade. Je suis déçu de ne pas avoir gagné, mais j'ai vécu mon rêve."
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