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Thiem, c'est Ringo Starr (en attendant mieux)

Maxime Dupuis

Mis à jour 07/06/2019 à 11:48 GMT+2

ROLAND-GARROS - Pour la première fois depuis l'Open d'Australie 2012, les quatre premières têtes de série joueront les premiers rôles en demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem. Il y a sept ans, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer étaient déjà de la partie. Andy Murray est le chaînon manquant, remplacé par Dominic Thiem. L'Autrichien est-il devenu le quatrième homme ?

Dominic Thiem

Crédit: Getty Images

Des quatre, il est seul à avoir été fidèle au poste depuis 2016. Et si l'on vous avait dit ça il y a quatre ans, vous n'auriez sûrement pas parié un kopeck dessus. Mais le temps, les blessures physiques ou mentales, ont fait du grabuge sur les hauteurs de l'ATP, et c'est bien Dominic Thiem qui a constamment fait acte de présence dans le dernier carré à Roland. Vendredi, il sera encore là. Et, pour la première fois de sa carrière, accompagné de la crème de la crème puisque Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic seront là aussi dans ce qui ressemble au casting idéal. Les têtes de série 1, 2, 3 et 4 au rendez-vous des demies : une première depuis l'Open d’Australie 2012.
A Melbourne, Djoko, Rafa et Fed étaient déjà là. Et, évidemment, accompagnés d'Andy Murray, le quatrième membre d'un "Fab Four" qui fit les beaux jours du tennis mondial pendant quelques années. Depuis, l’une des rockstars s’est perdue en route, la seule qui n'a pas été en mesure de se remettre de ses pépins physiques. Et Dominic Thiem est, à ce jour, celui qui a pris la place dans le carrosse. A hauteur de la quatrième roue. Si Federer est McCartney, Nadal incarne Lennon et Djokovic tient le rôle de Harrison, Thiem, seul finaliste de Grand Chelem en activité âgé de moins de 28 ans, serait donc le nouveau Ringo Starr de la bande. "Je suis sûr qu'il y a des gens qui débattront du fait que Ringo était le moins connu des Beatles, a rigolé Djokovic quand il fut question d'un « Fab Four » éventuellement reconstitué. Il y a des gens qui le préfèrent aux trois autres, c'est en tout cas ce que mes parents m’ont toujours dit. Une chose est sûre : c'est superbe d'avoir les quatre meilleurs joueurs en demi-finales car cela crée encore plus de rivalité, cela donne aussi plus d'importance à ces matches et ces tournois en général."
Il mérite sa place et d'être l'un des quatre meilleurs gars
Quid de Thiem ? Djokovic est laudateur : "Il mérite sa place et d'être l'un des quatre meilleurs gars, surtout sur terre battue. C'est ici qu'il joue son meilleur tennis. S'il continue ainsi, je pense qu'on le verra plus souvent à ce stade de la compétition et sur différentes surfaces. Mais peut-être récréer quelque chose comme avec Andy ? Je ne sais pas."
On peut avancer, sans trop se tromper que Thiem n'est pas Murray. Et que l'empreinte du Britannique dans ce quatuor n'aura pas d'équivalent. Mais Dominic Thiem s’est fait sa place. Et, sans la revendiquer, il l'assume. Il faut dire que ses résultats et son tennis parlent pour lui. Finaliste de Roland l'an dernier et vainqueur de son premier Masters 1000 en mars à Indian Wells, l'Autrichien n'est "plus un junior" comme il l'avait fait remarquer samedi alors qu'il se faisait déloger de la salle de conférence de presse par les organisateurs, bien embarrassés de faire patienter Serena Williams dans le couloir. Le lendemain, Roger Federer avait entre les lignes pris la défense de l'Autrichien, le qualifiant de "superstar".
Dominic Thiem se sent-il comme tel ? Le numéro 4 mondial a surtout conscience de ce qu'il est devenu, aujourd'hui. Sans en rajouter. "Je suis en demi-finale pour la quatrième fois de suite. J'ai joué Djokovic, Nadal, Cecchinato les années précédentes, ce qui est très dur. C'est incroyablement difficile de remporter un Grand Chelem, notamment pour ceux qui, comme moi, n'en ont pas encore gagné. Aujourd'hui, pour y arriver, il faut en substance battre deux joueurs à 15 titres majeurs ou plus. Vous pouvez imaginer combien c'est difficile." Thiem ne pense que du bien des trois légendes, impressionné par ce qu'elles dégagent. "Ils ont un immense avantage, surtout lors des premiers tours, grâce à leur nom. Je pense que plein de joueurs ne se croient pas capables de les battre. C'est compréhensible et ils l'ont largement mérité."
Je vais tout essayer, tout donner
De là à faire un complexe, il n'y a qu'un pas… que Thiem ne franchit pas. "Je suis en demi-finale avec peut-être trois des meilleurs joueurs de l'histoire. Mais je vais tout essayer, tout donner." Si Thiem a raison de Djokovic, il faudra(it) ensuite franchir un autre obstacle qui, sans manquer de respect à Roger Federer, pourrait avoir les traits de Rafael Nadal… Mais ça, Thiem n'y songe pas. "Je ne pense pas à Rafa là. Déjà, j'ai plus de problèmes avec les joueurs qui, comme Novak, prennent la balle plus tôt et jouent plus à plat. Mais bon, pas la peine de parler de combien il est difficile de jouer contre Rafa sur terre." A chaque jour suffit sa peine.
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