Roland-Garros 2020 :Djokovic mécontent du déploiement tardif du toit

Voilà un débat complexe : fallait-il débuter le match entre Novak Djokovic et Daniel Elahi Galán avec le toit du court Philippe-Chatrier ? Chacun aura son avis sur la question. La logique doit être aussi de la partie : Roland-Garros n'est pas Bercy, ce n'est pas un tournoi indoor. Et l'arrivée du toit ne peut pas transformer Roland-Garros en deux tournois distincts : celui qui se passe sous le Chatrier, à l'abri des éléments, et celui sur les autres courts, tous dépourvus de protection.

Pour Novak Djokovic, cette question ne se pose pas vraiment. Ce fichu toit, il fallait le déployer avant qu'il ne joue sa première balle samedi. Pas spécialement content, le n°1 mondial a fait passer le message par deux fois : pendant le match de manière directe, puis en conférence de presse, de manière plus posée.

"J'ai parlé avec le superviseur avant le match et c'était l'une de mes questions après avoir vu à quoi ressemblait le ciel. Puis en allant vers le court, il y a eu les premières gouttes de pluie. J'ai donc demandé pourquoi ils n'avaient pas fermé le toit avant et joué le match entier avec. Je l'ai demandé car j'avais vu la météo. Chacun utilise une façon différente pour la consulter, mais le fait est que cela ne sentait pas bon du tout", a-t-il précisé après la rencontre sentant venir les problèmes.

"Puis le match a commencé. L'arbitre de chaise et le superviseur ont pensé que c'était jouable. Je comprends ce choix si vous n'avez pas de toit. Mais c'est exactement pour ce genre de situation qu'on a posé un toit, alors pourquoi ne pas l'utiliser ? Avec des conditions comme celles-ci, cela aurait été particulièrement utile. (...) Je pense que c'était une mauvaise décision de ne pas le fermer tout de suite."

Tombé sur le court lors du premier set, le crachin, qui permettait la continuité du jeu car c'est bien ça la spécificité de l'ocre, est rapidement devenu une pluie forte. Optimisée pour tenir jusqu'à un certain degré de pluie, et dotés de lignes blanches peintes à l'huile de lin qui empêche de glisser, la terre battue du court parisien a pu tenir un certain temps avant de se dégrader sérieusement.

A 6-0, 2-1, égalité, la glissade de Galan, pas loin de se faire mal, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase Djokovic. Le Serbe militait alors depuis de nombreuses minutes, ainsi que le public, pour la fermeture du court aux éléments. "Vous avez payé un toit et vous ne l'utilisez pas", avait-il glissé à l'arbitre dans un français légèrement approximatif quelques minutes avant de stopper le jeu et forcer l'arbitre à appeler le superviseur.

Cette coupure survenue à 19h15, soit après 49 minutes de jeu, a duré un quart d'heure. Elle a coûté au Serbe son fil conducteur. Son niveau de jeu aérien est lui redevenu normal, ce qui l'a agacé, notamment dans le 3e set. L'attente, rapide à nos yeux, a été trop longue pour lui qui ne peut pas se permettre d'attendre aussi longtemps sans jouer une balle. Le processus de remise en forme du court, aussi rapide soit-elle aussi d'un point de vue extérieur, n'a pas aidé à se remettre dans la compétition. En un quart d'heure, Djoko a perdu son momentum et cela était évitable. C'est ce qu'il conteste.

Tout a été fait à l'envers selon lui. A cause d'une décision de départ contestable qui a enclenché un processus de désordre, même s'il s'est amusé à prendre un balai pour aider les équipes techniques. "On a perdu du temps. Cela a affecté notre match et impacté celui qui venait après", a ajouté le Serbe. "Vous perdez du temps pour fermer le toit et a une incidence sur une partie du court qui est plus touchée par l'eau que l'autre. Vous devez donc attendre que le court soit prêt pour continuer à jouer."